Sea you later“, c’est le joli nom du projet gagnant de la huitième édition de l’Ocean Hackaton Nouvelle-Calédonie co-organisée par le CMNC, OPEN NC et NeoTech. L’événement, qui consistait à réunir 8 équipes pendant 48h de développements informatique, s’est déroulé ce week-end à tous les étages du business center “OoTECH“. C’est Aline Schaffar , chef de projet à “The Pew Charitable Trusts“, et son équipe qui sont repartis avec le premier prix.

Son concept ? L’équipe a imaginé une application baptisée “Sea you later” qui intègre une modélisation 3D de la montée des eaux en 3D sur les zones littorales du Caillou. Pour ce “POC”, Aline s’est focalisée sur le spot où “il fait toujours plus beau” : l’îlot Amédée, bien sûr ! Une solution digitale qui permet de sensibiliser les publics aux enjeux des conséquences du changement climatique et de la montée des eaux.

__


Les eaux qui montent, qui montent, qui montent…

Cette application est basée sur différents scénarios de projection du GIEC – le “Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat“. Et les prévisions sont assez pessimistes… En effet, d’ici 2100, le niveau moyen des océans s’élèvera de 50 à 70 cm. Mais une image vaut mieux que 1000 mots et Aline Schaffar a donc souhaité créer une application pour aider les Calédoniens à mieux prendre conscience des enjeux. “Je m’intéresse beaucoup au changement climatique et sur la façon d’agir” expliquait-elle pendant l’événement. Lors d’une première réunion “brainstorming” organisée par le cluster maritime (CMNC), le cluster numérique (OPEN NC) et le webmédia NeoTech en juin dernier, l’idée est née dans l’esprit d’Aline “qui s’est lancée dans l’aventure à l’aveugle !”.

On a tous entendu parler du changement climatique mais c’est très difficile de se projeter ! L’idée de “Sea you later”, c’était d’illustrer ce phénomène pour se projeter dans quelque chose de réaliste et faire comprendre aux gens que ces phénomènes liés aux changements climatiques sont réels. 

Aline Schaffar, la Madame Irma du Phare Amédée


Dans la vie de tous les jours, à “The Pew“, la jeune femme coordonne tous les projets du programme en Nouvelle-Calédonie avec un seul objectif : améliorer la protection des océans. “Dans mon activité professionnelle, je n’ai pas l’opportunité de travailler sur la question du changement climatique, donc j’ai à cœur de faire ma part”, nous a précisé la lauréate de l’OH8. 

__

Un challenge technique

Aline voulait donc un projet qui soit le plus représentatif possible de la Nouvelle-Calédonie. Avec l’un de ses coéquipiers qui n’est autre que son conjoint en poste à la Province Sud, elle décide alors de se focaliser sur une zone en particulier ; et quoi de plus emblématique que l’îlot Amédée et son phare pour illustrer la montée des eaux ? En effet, cet îlot fait l’objet d’une vraie problématique d’aménagement à la maison bleue et de nombreuses questions sur son futur restent en suspens… 

eaux
La montée des eaux menace l’île Amédée et son célèbre phare © NeOcean


La cheffe de projet s’est donc entourée d’une équipe comprenant un web et UX designer qui a développé tout le côté visuel mais aussi et surtout un photographe drone. Ce dernier a réalisé toutes les prises de vues qui ont permis de modéliser l’îlot en 3D. Un géomaticien a également intégré la team pour mettre en perspective l’aspect visualisation et photogrammétrie.

“Je n’y connaissais rien en technique, c’était un vrai challenge. Ce que j’ai adoré, c’est aller chercher les compétences techniques ! Je me suis rendue compte qu’on était une équipe très fonctionnelle !”

Aline, une femme bien débrouillarde !

__

Le jour d’après

L’application, type “bureautique” pour le moment, a entièrement été réalisée grâce à des images de drone. Le Mary D leur a permis de se rendre sur place pour prendre les clichés pendant qu’Aline collectait toutes les informations dont elle avait besoin. “Sea you later” comporte différents onglets. L’un d’entre eux, intitulé “simulations”, permet de visualiser différents scénarios, basés sur les données du GIEC sur la montée des eaux entre 2023… et 2100 ! Il suffit de déplacer le curseur le long d’une échelle pour voir l’évolution… Autant vous dire que, dans plus de cinquante ans, selon le plus extrême des scénarios, le soleil brillera au-dessus non plus d’un îlot mais d’un bout de phare. 


Aline et son équipe ont également pensé à inclure des onglets informatifs et pédagogiques : l’un sur les enjeux, causes et conséquences du changement climatique, l’autre sur les moyens d’agir pour préserver notre Terre et un autre sur le GIEC. “On va aussi plus loin avec des liens vers des sites internet et des contenus informatifs complémentaires.”, explique Aline. Lorsque l’application s’ouvre sur l’écran, l’utilisateur se trouve au-dessus de l’îlot. Il lui suffit de se déplacer avec son curseur, puis de cliquer sur les vignettes qui l’intéresse. 

Prochaine étape pour la team gagnante : la préparation de la grande finale internationale le 19 décembre à Brest. Il faudra encore que les membres de l’équipe peaufinent leur application mais “on va avancer étape par étape” précise la championne. Côté avenir, l’ambition serait ensuite de développer cette même modélisation sur de spots en la Nouvelle-Calédonie et d’intégrer, pourquoi pas, d’autres facteurs de risques comme l’érosion ou encore les phénomènes météorologiques extrêmes. So Tech, So Good !

eaux
Hip hip hourra ! © NeOcean

__