Comme chaque année, les Calédoniens vont devoir se préparer à affronter Mère nature. La période de décembre à avril est la saison pluvieuse et cyclonique avec l’apparition de phénomènes tropicaux plus ou moins intenses. Les prévisionnistes de Météo France ont récemment publié les prévisions pour les prochains mois.
Vous n’êtes pas sans savoir que le Caillou se trouve sous l’influence d’El Niño cette année, une période qui va changer la donne selon les météorologues. On fait le point pour savoir si on va pouvoir naviguer sur le lagon tranquillement ou plutôt se barricader dans notre maison.
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Une saison cyclonique en avance sur l’horaire
Elle s’appelle LOLA et elle est le premier phénomène cyclonique officiel de la saison dans le Pacifique. Rappelez-vous, c’était il y a tout juste un mois. Aux alentours du 20 octobre, une dépression tropicale s’est formée au Nord du Vanuatu, dans une zone proche de l’équateur, un phénomène « typique d’El Niño » selon Météo France. En moins de 48 heures, LOLA avait atteint le stade de cyclone tropical intense de niveau 4. Les cocotiers du Vanuatu ont été fortement secoués alors que la Nouvelle-Calédonie n’a hérité que d’un peu de vent et de pluie ; le cyclone avait déjà faibli lors de son passage sur le Caillou.
Arrivée au mois d’octobre, on dirait bien que la saison est avance sur l’horaire. Comment l’expliquer ? El Niño aurait atteint le pic de son intensité depuis le mois d’août. Selon les spécialistes, les eaux seraient « anormalement chaudes » et elles vont persister sur une partie du bassin Pacifique durant la saison 2023-2024. Pas sûr que notre thermomètre fonctionne ici à la rédaction de NeOcean, car on trouve que l’eau est encore bien fraîche pour un mois de novembre !
Pendant El Niño, l’activité cyclonique se concentre à l’extrême ouest du bassin. Quoi qu’il arrive, la Nouvelle-Calédonie est toujours à risque. Pendant cette période, il est normal que les cyclones arrivent de façon plus précoce. Sous l’effet de La Niña, les scientifiques surveillent l’activité dans notre zone aux alentours du 9 janvier mais avec son « jumeau maléfique » El Niño, on commence à être vigilant autour du 12 décembre. Cerise sur le gâteau : la saison devrait être plus longue ! On ne se serait pas fait arnaquer là ?
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Des gros gros gros cyclones ?
Des cyclones qui arrivent plus tôt, une saison qui dure plus longtemps…. Et comme si cela ne suffisait pas, les statistiques montrent également que parmi les 20 cyclones les plus forts sur le Pacifique sud-ouest, 14 ont eu lieu pendant des saisons El Niño. Le vainqueur dans sa catégorie s’appelait Winston ; c’était pendant la saison 2015-2016 et il avait généré des vents à 150 nœuds ! Ça a dû décoiffer… tout comme Erica, en 2003, qui avait fait énormément de dégâts en Calédonie.
Bon, il y a quand même une bonne nouvelle dans tout ça. Il y a quelques semaines, un consensus a été établi par les services météorologiques de la zone, à partir de cinq modèles de prévision : celui de la France, de l’Europe, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de Fidji. Ils en sont venus à une synthèse qui donne un peu d’espoir – et de répit – au Caillou.
Si l’activité cyclonique sur le Pacifique sud devrait être normale voir avec plus de phénomènes que d’habitude, celle de la Nouvelle- Calédonie devrait être normale à réduite. Rappelez-vous, ce ne sont que des prévisions… la nature aura toujours le dernier mot.
D’ailleurs, Météo France tient à rappeler : « le risque de survenue d’un phénomène cyclonique majeur sur la Nouvelle-Calédonie reste entier, comme chaque année, et ce, que l’on soit en Niño, en Niña ou en phase neutre. » La sécurité civile conserve toujours les mêmes consignes.
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Et le petit dernier s’appelle….
Le passage d’une dépression modérée peut suffire à déclencher des pluies diluviennes sur le pays comme Vania ou encore Lucas. En parlant de prénoms, comment s’appelleront les prochains phénomènes ? Sachez qu’ils ne sont pas choisis au hasard, ils seront nommés en fonction de l’endroit où il se forme.
S’ils naissent à plutôt à l’ouest, nous aurons la visite de Jasper, Kirrily, Lincoln, Megan, Neville ou encore Olga. C’est l’Australie qui sera en charge de les nommer officiellement. En revanche, si les dépressions tropicales deviennent cyclones côté Est, après Lola et Mal, nous aurons Nat, Osai, Pita, Rae, Seru et Tam. Ça en fait du monde ! Il ne reste plus qu’à croiser les doigts, pour que les visites soient de courtes durées…voire oubliées !
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