Alors que l’Opération Croix du Sud s’est terminée ce week-end, une autre page se tourne avec elle. Celle du patrouilleur La Glorieuse, qui a quitté ce matin la petite rade pour être désarmé. N’ayez crainte, le bâtiment de la Marine nationale a été remplacé il y a quelques semaines par le POM Auguste Bénébig. Dernier coups de canon pour ce navire militaire qui, comme on le dit dans le jargon, prend la quille !
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Bateau au rapport ! Repos…
Si vous avez une vue sur la Baie Moselle depuis votre bureau, alors vous avez pu voir – ce mardi 9 mai – La Glorieuse quitter la petite rade, accompagnée de la pilotine des Pilotes maritimes. Non que le bâtiment n’ait plus la capacité de naviguer seul : il a encore fière allure sur l’eau ! Ce patrouilleur de la classe P400, long de 55 mètres et large de 8 mètres, était le dernier de sa gamme encore en service.
Arrivée depuis 1987 à Nouméa, La Glorieuse a parcouru les eaux du Pacifique pendant trente-six ans en ne faisant pas moins de 309 escales dans 23 pays différents ! Son parcours est l’équivalent de trente fois le tour de la terre – rien que ça ! Si aujourd’hui le patrouilleur prend sa retraite, c’est parce qu’il est remplacé par l’Auguste Bénébig. Premier arrivé d’une série de six patrouilleurs nouvelle génération, ils sont plus performants, plus grands et plus modernes. Pourtant, ils sont destinés à la même mission : contrer la pêche illégale et participer aux actions de sauvetage auprès des populations locales. Les patrouilleurs français veillent au grain dans le Pacifique !
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Désarmement, et après ?
Quoiqu’il en soit, c’est le désarmement qui attend La Glorieuse. La « vieille dame » va rejoindre sa jumelle, la Moqueuse, désarmée depuis 2020. Mais qu’adviendra-t-il du bateau une fois mis en pièces ? La problématique des démantèlements de navires n’est pas nouvelle et la question se pose régulièrement en Nouvelle-Calédonie : que faire des navires hors d’usage (NHU) qui sont en quantité non négligeable sur le territoire ?
Les discussions sont en cours pour décider d’une possible déconstruction à Nouméa et des conditions nécessaires à sa réalisation. Pour le bâtiment, cela signifie un décrassage en profondeur suivi d’un dépouillage dans les règles de l’art. Il s’agit notamment de retirer tous les produits ou matières dangereuses et polluantes, les machines, les fils électriques, les câbles en cuivre… Et tout ça en triant – bien entendu – tout ce qui pourrait être réutilisé pour favoriser la seconde vie et l’économie circulaire ! Tout bénéf’ finalement !
Cette activité participerait donc au développement de l’économie bleue voulu par le gouvernement calédonien et par les différents acteurs de l’écosystème. Que ce soit le Grete Theresa, l’Alis ou aujourd’hui La Glorieuse, le démantèlement de ces gigantesques embarcations a un rôle à jouer pour générer des emplois et favoriser le recyclage ! Royal Recy Boat NC encore sur le coup ?
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