Il y a quelques semaines, nous vous parlions de l’arrivée de l’Auguste Bénébig, ce patrouilleur d’Outre-mer (POM) français qui faisait cap sur Nouméa. Hier, vers 16h, il a accosté dans notre belle cité après plusieurs mois de voyage. La rédaction était au poste pour la traditionnelle haie d’honneur maritime. Retour sur cette parade d’arrivée qui a marqué les esprits et a attiré les foules.

Auguste Bénébig
Que la parade commence ! © NeOcean

__

Une arrivée en grande pompe, tous pavillons dehors !

Le Bénébig avait fière allure hier à son entrée dans le lagon ! Il a été accueilli et accompagné à quai par toute une flotte de marins qui ont affrété bateaux à voiles et à moteur spécialement pour l’évènement ! Ce n’est pas tous les jours qu’un navire militaire flambant neuf de 1 300 tonnes et de 80 mètres de long vient accoster dans l’un de nos ports…

Pour ce faire, rendez-vous aux environs de 15h au sud de l’îlot Maître pour former une haie d’honneur et escorter le géant Bénébig jusqu’à son quai d’attache… temporaire ! Fin août, il rejoindra son nouveau quai, actuellement en construction. Alors qu’une cinquantaine de bateaux composée de voiliers, de catamarans, de bateaux à moteurs et de jet skis suivaient le P779, c’est au son des cornemuses et de dix-neuf coups de fusil d’honneur – on a compté, promis ! – que le POM a accosté près de son grand frère, l’Entrecasteaux, à la base de Chaleix.

A quai, beaucoup de monde attendait avec impatience et une certaine dose d’émotion ; d’anciens militaires, plus de deux cents citoyens, de nombreux marins, dont le chef d’état-major de la Marine, l’Amiral Pierre Vandier, tous ont répondu à l’arrivée de ce fleuron de la marine française. Et pour l’anecdote, voilà plus de dix ans qu’un amiral de la flotte française n’avait pas foulé le sol calédonien ! Ça valait bien une parade d’honneur…

__

Un navire tout neuf mais déjà une vieille âme

Pour la première fois, un bâtiment militaire stationné à Nouméa porte le nom d’un Calédonien. Auguste Bénébig, né en 1915 à Nouméa, était en effet militaire de carrière. En entendant l’appel du général de Gaulle, il s’était engagé dans les Forces Françaises Libres. Le navire porte donc le nom d’un Calédonien qui a eu le courage de quitter sa famille pour s’engager et défendre la France. Un symbole fort qui résonne encore dans l’esprit et le cœur de la patrie.

L’évènement d’hier était important pour la Marine nationale qui réaffirme, entre autres, sa position géostratégique dans la région Pacifique en se dotant de nouveaux moyens armés. L’amiral Pierre Vandier l’a confirmé en arguant que « cette série de navires modernes marque le renouvellement des moyens positionnés dans nos outre-mer pour protéger nos concitoyens et nos espaces maritimes ». Ainsi, l’Auguste-Bénébig et le Jean-Tranape, prévu pour 2025, arrivent pour remplacer la Glorieuse et la Moqueuse, les patrouilleurs P400 – pour 400 tonnes – présents à Nouméa depuis 1987.

Auguste Bénébig
Une parade en fanfare et en grande pomp © NeOcean

__

Que les missions commencent !

Ces nouveaux patrouilleurs, spécialement conçus pour l’outre-mer, sont adaptés aux océans Indien et Pacifique. Le lagon est donc entre de bonnes mains ! Celles de la Marine Nationale qui organisera régulièrement des missions de surveillance afin de protéger nos eaux contre le trafic et la pêche illicite. Tremblez pirates, Big Bénébig is watching you !

« Ces nouveaux patrouilleurs disposent d’une autonomie et d’une élongation accrues afin de couvrir les vastes ZEE de nos territoires d’outre-mer. Ces POM auront pour objectifs d’assurer des missions de souveraineté : surveillance des abords maritimes, police des pêches, lutte contre le narco-trafic, missions de sauvetage… »

Lionel Loubersac, vice-président du Cluster Maritime de la Nouvelle-Calédonie (CMNC). 

Auguste Bénébig
A l’abordage ! © NeOcean

__