Le saviez-vous ? Le Port Autonome de Nouvelle-Calédonie (PANC) est le deuxième port de croisière de France après le port de Marseille-Fos et le deuxième port d’outre-mer en termes de volume commercial. Ça en fait du gros bateaux en escale à Nouméa ! Et avec eux, de la pollution de l’eau certes, mais aussi de l’air que nous respirons…
Dans ce cadre, un partenariat a été signé entre le PANC et l’Agence Française de Développement (AFD) mais aussi entre le PANC et Scal’Air pour mesurer l’impact de l’activité portuaire sur l’air de Nouméa. Jeudi 24 août, Alexandra Malaval-Cheval (directrice de Scal’Air), Thomas De Gubernatis (AFD), Nina Julié (présidente de Scal’Air), Brice Kiener (directeur du Port autonome) se sont réunis à la capitainerie du PANC afin de formaliser ces collaborations. L’objectif du PANC ? Amorcer un schéma de Transition Environnementale et Énergétique (TEE) à partir des résultats de cette étude pour les années à venir.
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Un contexte insul’air
Sachez que la plupart des gourmandises qui se retrouvent dans vos placards ont d’abord fait escale au Port Autonome de Nouméa ! Logique dans le contexte insul’air du Caillou… En effet, le PANC reçoit la totalité des marchandises provenant du reste du monde. Cela représente entre 280 et 300 escales de navires de commerce par an au Grand Quai. Sans compter que la rade accueille aussi de plus en plus de paquebots de croisière. D’ailleurs, les projections envisagent jusqu’à cent quatre vingt cinq navires par an sur la période 2023-2027…
Bien que les navires de commerce émettent moins de gaz à effet de serre (GES) que les autres modes de transport par tonne-kilomètre de marchandises transportées, ils contribuent tout de même aux émissions mondiales de CO2. La qualité de l’air que nous respirons se retrouve largement impactée par ce mode de transport. À l’échelle mondiale, l’Organisation maritime internationale (OMI) a mis en place des normes et préconisations afin de réduire ces émissions. Dans cette optique, le PANC tend à intégrer ces enjeux environnementaux dans ses activités et poursuit sa transition écologique et énergétique (TEE). L’objectif sous-jacent ? Améliorer son empreinte environnementale et anticiper les effets du changement climatique.
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Des parten’air pour surveiller la qualité de l’air
Pour ce faire, le PANC s’associe donc à d’autres acteurs afin de mettre en place un schéma de TEE. En premier lieu, c’est avec l’AFD que le Port Autonome collabore activement depuis 2019. Leur coopération a permis d’identifier les actions à mener rapidement pour accélérer cette transition. L’une des premières opérations à réaliser est de mesurer la qualité de l’air aux abord du port. C’est dans cette optique que l’équipe de Scal’Air a été mandatée afin de réaliser plusieurs études atmosphériques, sur la période 2023-2024.
Ainsi, cette conférence de presse a été l’occasion, pour les différentes parties prenantes, de signer le partenariat qui les unit. À la suite de cette signature, les équipes ont pu se rendre sur les quais afin d’officialiser la mise en place des dispositifs. Appelés « tubes passifs », ils ont été disposés dans différents endroits sur le PANC. Ils serviront à mesurer la présence de polluants dans l’air comme le dioxyde de soufre ou d’azote et autres métaux pendant deux semaines, répétées huit fois dans l’année. Ce suivi est complété par la pause d’une jauge Owen qui permettra de récolter les retombés atmosphériques sur les sites et quantifier les retombés de métaux comme le nickel.
Cette phase préparatoire en 2023 permettra l’installation d’un laboratoire mobile Scal’Air qui permettra de suivre, en continu, la qualité de l’air selon plusieurs indicateurs. L’objectif premier est de produire un rapport complet sur le site du PANC afin de déterminer la qualité de l’air autour du port et dans Nouméa. De ce diagnostic, sera formulé une liste de préconisations et deviendra donc un outil à la prise de décisions. La campagne de mesure est d’ores et déjà effective : vers un nouvel air ?
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