Qui vit en Nouvelle-Calédonie a déjà croisé plus d’une fois le chemin d’une tortue marine. Sachez qu’il y a de fortes chances que certaines d’entre elles aient fait un long voyage avant d’arriver sous vos yeux… ou s’apprêtent à le faire, en fonction de la saison où vous les croisez.

Et pour en avoir le cœur net, l’antenne calédonienne WWF a, depuis quelques années, balisé certaines de ces tortues, afin de mieux comprendre leurs déplacements et l’articulation de leur zone de vie, de nourrissage, de ponte ou d’habitat. Grâce à des balises satellites, ils ont suivi les migrations de près de quatre-vingts tortues et les résultats viennent d’être publiés sous forme de cartographie temporelle. C’est parti pour un petit tour dans les déplacements des tortues !

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Cartographier pour mieux protéger

Qui lit NeOcean sait à quel point le sujet des tortues est central pour la Calédonie, notamment pour les chercheurs et pour les associations de protection de l’environnement. Car la tortue, qu’elle soit verte, étriquée ou grosse tête est un maillon phare de la biodiversité marine, un animal totem pour les populations locales et un chainon essentiel à l’équilibre de l’écosystème calédonien.

Le WWF-France en Nouvelle-Calédonie est installé depuis 2001 sur le territoire et s’attache à étudier de près les tortues du Pacifique. En effet, menacées par les activités humaines, les effectifs des tortues sont en grande diminution. Pour assurer leur sauvegarde et la pérennisation des générations futures, l’ONG a décidé de suivre les migrations de ces tortues afin de déterminer les zones prioritaires à protéger. Particulièrement les îlots où elles se nourrissent et où elles pondent.

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Des satellites à la rescousse des tortues

Pour répondre à cette problématique, les équipes de WWF, associées à des associations et chercheurs locaux ont équipés des tortues « grosse tête » d’un capteur satellite fixé sur la carapace pour pouvoir cartographier les principaux couloirs de migrations. Les résultats ont été formulés sous forme d’animation cartographique sur laquelle on peut voir les déplacements des tortues et leur lieu de « résidence » principal.

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Près de 4 000 kilomètres à la nage… © ARCGIS – GeoRep

En effet, hébergée sur le site arcgis de Georep.nc, cette carte offre une possibilité de découvrir les résultats du projet SAT-NC. À travers plusieurs onglets, il est donc possible de comprendre que les tortues vertes vont majoritairement vers l’Australie, quand les tortues « grosse tête » se dirigent plutôt vers la Papouasie Nouvelle-Guinée. Des indicateurs sont aussi en accès libre pour avoir plus de détails sur les temps de migration ou sur les distances parcourues ! Le déplacement le plus lointain est de 3 935 kilomètres ! Aventurière ces tortues !

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Vers une extension des Aires Marines protégées ?

Ces études traduisent la nécessité de sauvegarder et protéger ces animaux à carapace. Les données satellites récoltées au fil des années permettent d’identifier les pays qui partagent cette responsabilité de sauvegarde des tortues, qu’elles soient originaires de Nouvelle-Calédonie ou d’ailleurs ! Ainsi, les résultats formulés deviennent des outils pour formuler et porter des recommandations concrètes pour des prises de décisions éclairées.

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Késako ? © Canva

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