Le saviez-vous ? La tortue fait partie de la famille des reptiles et elle est l’une des espèces les plus vieilles de la Terre… Et elle était à l’honneur mardi 23 mai lors de la journée mondiale de la tortue ! À cette occasion, la Maison de la biodiversité de Nouméa a accueilli la projection en avant-première d’un court-métrage sur les tortues « grosse tête ». Organisé par l’IRD et WWF, cet évènement a été l’occasion de présenter les travaux de recherche portant sur ces animaux marins, emblématiques du Caillou mais aujourd’hui menacés.

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D’un programme de recherche à la réalisation d’un court-métrage

Une fois n’est pas coutume, c’est donc à la Maison de la biodiversité que nous avions rendez-vous hier soir à 18h pour une soirée spéciale tortue. Cet événement, organisé par l’IRD, la WWF et accueilli par la Ville de Nouméa, a pris la forme d’une production audiovisuelle nommée « Tant qu’il y aura des îles ». Ce petit film suit Hugo Bourgogne, doctorant WWF-IRD, dans les îlots du Grand Lagon Sud pendant la période de ponte des tortues « grosse tête ». Spécialiste de cette espèce, Hugo étudie ces populations afin de proposer des recommandations quant à leur protection à l’échelle du territoire et de la région Pacifique.

La salle était pleine, les curieux et les fans du petit animal à carapace ayant répondu à l’appel. Après la prise de parole d’Hugo pour présenter le documentaire, l’assemblée était plongée dans le noir et la projection pouvait commencer. Certes, l’image était un peu jaunie par le rétroprojecteur mais les prises de vue demeuraient époustouflantes. Pendant treize minutes, nous en avons pris plein les yeux… Et les oreilles ! Nous voilà plongés dans le témoignage d’Hugo lors d’une expédition sur un îlot de ponte, après le passage d’un cyclone.

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Du monde pour nos tortues © NeOcean

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Un court-métrage destiné au grand public

Et ce cyclone n’est autre que celui que la Nouvelle-Calédonie a enduré en début d’année. Lors de son passage, certains îlots ont été impacté de bien des façons par les intempéries. Un de ces impacts résidait par exemple dans la redistribution du sable alentour : certains endroits se sont vidés du sable présent quand d’autres s’en sont trouvés épaissis. Conséquences pour nos tortues ? Des nids ont été enfouis sous une surface plus profonde, entraînant ainsi une plus grande difficulté pour les bébés tortues à remonter à la surface.

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Si petites et déjà malmenées par le sable… © Canva

Ce court-métrage ne se voulait pas larmoyant pour autant. Hugo nous a d’ailleurs confirmé qu’il s’agissait de montrer une situation à un moment « t ». La tortue est bien une espèce à protéger mais elle est aussi le symbole de tout un écosystème qui subit les effets néfastes du changement climatique. Ce film s’adressait autant aux petits qu’aux grands et voulait permettre d’illustrer simplement le travail des scientifiques.

Après la projection, un long moment d’échange avec Hugo a eu lieu. Si le documentaire nous a emmenés dans la réalité du terrain, les trente minutes de questions nous ont permis d’en savoir plus sur cette espèce. La densité de sa population en Nouvelle-Calédonie, ses sites de ponte, ses caractéristiques sexuelles, son cycle de reproduction, les mesures en place pour la protéger… Des questions qui n’étaient pas abordées par le documentaire puisque son objectif principal n’était pas là. En effet, Hugo nous a rappelé qu’un 52 minutes existait déjà, diffusé sur Canal+ Nouvelle-Calédonie et réalisé l’année dernière. Si vous voulez de la science dure, avec missions de balisage et traitement des données, c’est par là qu’il faut vous tourner !

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Projection et exposition

Si vous avez loupé cette soirée, n’ayez crainte. Le documentaire sera disponible très bientôt, en accès libre, sur le site de l’IRD. En attendant de pouvoir le visionner, vous avez tout le loisir de vous rendre à la Maison de la biodiversité afin de parcourir la petite exposition « Mon nom est Caretta Caretta » – nom scientifique de la tortue grosse tête. Créée dans le cadre de la thèse d’Hugo, vous y découvrirez des photographies et « des informations croustillantes à aller glaner sur les tortues en Nouvelle-Calédonie » – c’est Hugo qui le dit ! Rendez-vous jusqu’au 30 juin.

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Et pour ceux qui ne pourraient vraiment pas patienter, vous pouvez visionner la bande-annonce :