“Allo docteur RORC ? Comment vont les coraux de Nouvelle-Calédonie ?”. Depuis vingt-cinq ans maintenant, le RORC – réseaux d’observation des récifs coralliens – scrute de près les coraux de Nouvelle-Calédonie. Depuis 2009, Sandrine Job est responsable du suivi de ces observations, projet qu’elle mène avec un certain nombre d’acteurs, dont l’association Pala Dalik. Ce suivi donne lieu, tous les ans, à un rapport de l’état de santé des coraux sur des sites du Caillou. Il y a quelques jours, la cartographie 2023 est parue. Alors, bonne ou mauvaise santé de nos cnidaires ? Réponse dans 3, 2, 1…
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Des records en 2023
Voilà déjà un quart de siècle que nos coraux sont méthodiquement observés. Et en 2023, cette tâche continue de prendre de l’ampleur. D’abord parce que le nombre de stations de suivi a augmenté, non pas d’une, ni de deux, mais bien de sept stations : deux de plus à Maré, trois à Belep et deux à Goro, pour un total de cent et une stations !
Et s’il y a plus de stations, c’est notamment car le réseau d’observateurs s’est lui-aussi élargi. Cent quarante et un plongeurs ont participé, en apnée ou en bouteille, à l’examen de nos coraux. Une preuve que l’engouement est palpable cette année encore. Plus de la moitié des plongeurs de 2022 ont participé au suivi de 2023, marquant ainsi la consolidation d’un réseau solide quel que soit l’endroit.
“Franchement, c’est extraordinaire d’avoir autant de personnes qui se mobilisent pour surveiller les coraux ! Ça prouve que c’est quelque chose d’important et que beaucoup de monde s’investi dans ce suivi.”
Sandrine Job
Pour rappel, ce réseau est constitué en partie des plongeurs de l’association de Pala Dalik, créée en 2011 par Sandrine Job. L’idée était de faire entrer la société civile dans l’inventaire de la santé des coraux et de porter un message écologique. Mais d’autres acteurs s’impliquent dans ce suivi sur le terrain comme Babou Côté Océan, Aqualagoon, Odyssey Diving, Kunié Scuba Center, ATAO, Christian Ford, et les associations ASBO, Lyto Fishing, Hô-üt et Pwee Molep.
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Stabilité des résultats malgré un pic de température
Mais qu’en est-il des résultats, doc’ ? En 2023, une grande majorité des récifs suivis dans le cadre du RORCsont restés stables. Cela signifie que les coraux n’ont connu aucune variation de leur état de santé. Et cela semble être une « bonne nouvelle quand on voit que partout ailleurs dans le monde, les coraux se dégradent vitesse grands V » !
“Notre suivi confirme que la Nouvelle-Calédonie possède des coraux exceptionnels dans leur capacité à se régénérer. La hausse des températures a fini par toucher nos coraux qui connaissent des phases de blanchissement pendant les périodes de canicules marines mais on observe aussi qu’ils sont capables de s’adapter bien mieux qu’ailleurs.”
Sandrine Job
Et des bonnes nouvelles, il y en a deux autres : la première concerne le récif de Waunyi à Ouvéa sud et la darse de Tibarama, qui ont tous les deux une santé meilleure qu’en 2022. La deuxième bonne nouvelle c’est aussi la reprise du suivi sur l’île des Pins et à Goro, arrêté entre 2019 et 2022. Pour autant, malgré une grande stabilité sur les autres sites de suivi, cinq ont connus des dégradations cette année.
Et celles-ci se caractérisent par un blanchissement coralliens sévère dans les îles Loyauté, l’attaque des acanthasters n’étant pas le principale menace – en dehors d’une station à La Foa. Ces étoiles de mer mangeuses de corail ne sont ni plus nombreuses, ni plus fréquentes en 2023. En effet, la principale menace pour nos récifs sont les hausses anormales de température du lagon. Selon les endroits, s’ajoutent aussi les effets des apports de terre chronique, d’eau douce ou de surpêche… La vigilance est de mise pour 2024 !
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