On barre dans le Nord à la rencontre d’un gars passionné par la biodiversité et la nature qui l’entoure. Amaury Durbano a su trouver sa place à Touho, au sein de l’association Hô-üt qui veille à la préservation des récifs coralliens.

Sur la côte Est, l’association est très active et cela convient parfaitement à Amaury qui s’y sent comme à la maison. Entouré par les habitants et les écosystèmes marins, sa vie est un petit paradis au quotidien. Il l’avoue : entre travail et passion, il n’a pas toujours l’impression de travailler… et pourtant, ce n’est pas de tout repos !

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Bonjour Amaury ! On prend la direction de Touho avec toi car tu es animateur à l’association Hô-üt, qui travaille à la préservation des récifs et du lagon de la commune. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Bonjour NeOcean! Alors je suis arrivé en Nouvelle-Calédonie à l’âge de 14 ans. Après mon bac, j’ai fait une licence Sciences de la Vie, de la Terre et de l’Environnement à l’Université de Nouvelle-Calédonie. Après plusieurs stages, je suis parti faire un master 1 Biodiversité, Ecologie et Evolution en Métropole, à l’Université de Lille 1. J’ai eu la chance après de pouvoir revenir sur le territoire et réaliser un stage de deux mois sur l’étude d’une population de serpents marins à la baie des Citrons avec l’UNC. Je me suis ensuite spécialisé dans le domaine marin avec un master 2 sur le Fonctionnement et la Gestion des écosystèmes marins à la station marine de Wimereux. Mon dernier stage, de six mois, je l’ai effectué avec l’IRD – l’Institut de Recherche pour le Développement de la Nouvelle-Calédonie sur le développement d’un protocole de contrôle d’Acanthaster planci – une variété d’étoile de mer. On m’a proposé de poursuivre en doctorat mais j’ai préféré m’orienter vers la gestion des écosystèmes sur le terrain.

J’ai ensuite cherché un emploi dans mon domaine et profité de mon temps libre pour participer activement avec l’association Pala Dalik aux suivis des récifs coralliens en Nouvelle-Calédonie. Mon profil et mon expérience m’ont permis de trouver en septembre 2018 un poste d’animateur de l’association Hô-üt à Touho.

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Tu fais donc partie de l’association depuis 2018. Quelles sont tes missions ? Qu’est-ce qui te tient particulièrement à coeur ?

Mes missions à l’association Hô-üt sont très diverses. Je m’occupe de la coordination des actions et de leur mise en place sur le terrain avec les membres et je fais aussi de la gestion administrative. Autrement, je recherche des financements pour le fonctionnement et la mise en œuvre des différentes actions de l’association. Il ne faut pas oublier la communication aussi avec la page Facebook, les photos etc. 

Touho a aussi un nouveau plan de gestion environnemental pour dix ans. Les actions ont été rédigées en concertation avec l’ensemble des acteurs de la commune – coutumiers, mairie, province Nord, associations, pêcheurs, habitants. C’est pour cela que tout est bien cadré pour les dix années à venir et pour continuer à préserver les lagons et récifs de Touho inscrits à l’UNESCO.

Hô-üt
Visite de la pépinière de palétuviers avec des collégiens © Hô-üt

Les missions sont très variées et on n’a pas le temps de s’ennuyer : le suivi annuel de l’état de santé des récifs coralliens de Touho, mais aussi des populations d’oiseaux marins ; la dératisation des îlots coralliens, la plantation de palétuviers, la gestion des pépinières, les animations avec les établissements scolaires, l’organisation de ramassages de déchets, la restitution des projets en tribus et bien d’autres ! 

Ce qui me tient à cœur chez Hô-üt c’est que je travaille avec une équipe formidable dans une superbe ambiance. Les membres et bénévoles sont vraiment accueillants, très impliqués et réactifs. Ces derniers ont tout fait depuis mon arrivée à l’association pour que j’ai les meilleures conditions de travail possibles. Je suis ravi de me lever tous les matins !

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Tu sembles fasciné par le milieu marin et les écosystèmes depuis toujours. Comment décrirais-tu ton lien avec le lagon, avec l’océan ?

En effet, je suis passionné de la nature et du monde vivant depuis que je suis enfant. Je suis tombé sous le charme des écosystèmes de Nouvelle-Calédonie et de son incroyable biodiversité dès mon arrivée sur le territoire. Je me rappelle encore mes premières plongées à la baie des Citrons et de mes premières sorties nocturnes au Mont-Koghi. Un jour en mer, le lendemain dans la forêt, je n’arrive pas à me lasser de rechercher et d’observer l’incroyable biodiversité du territoire. J’ai également un petit faible pour les nudibranches et les crustacés ! Je me sens vraiment chanceux d’avoir été accueilli et accompagné par les habitants et les familles de Touho et de pouvoir participer aux travaux du quotidien, particulièrement la famille Pabouty – une famille de pêcheurs– et les membres de l’association de m’avoir “adopté” et de m’avoir transmis un autre lien à la mer. 

Cinq ans après mon arrivée, je suis toujours émerveillé de la beauté des paysages, du mode de vie sur la côte Est et de l’accueil des habitants. 

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