Plongée, trail, cata, apnée, kite, pêche au harpon, parachute, kayak, régate… La Nouvelle-Calédonie est un trésor pour les amoureux de la nature. Une nature resplendissante et unique au monde que l’on peut approcher grâce aux savoir-faire de multiples prestataires engagés qui nous font découvrir leurs passions. Dans cette série d’articles, la rédac’ mène l’enquête et part à la découverte des activités les plus folles du Caillou. On vous raconte…
Le quatorzième épisode nous avait conduits à Kouaoua, pour un coup de pêche fin valab’ en compagnie d’Aimé, un bon vivant amoureux de la nature. Cap cette fois-ci sur l’extrême Sud de notre Caillou, au parc Provincial de la Rivière bleue. Pas de pêche au programme, mais plutôt une excursion en kayak sur le lac de Yaté où on en a pris plein les yeux ! Suivez le guide : nous vous emmenons dans une forêt enchantée mais noyée.
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Les Cagous à l’abordage !
Dès notre arrivée au parc Provincial, on a trouvé notre chemin jusqu’à la mise à l’eau de la Confluence. On est attendus par le propriétaire de la petite cabane en bois où sont entreposés les kayaks. Premier exercice : il faut soulever la bête et l’emmener jusqu’à la rive. On a opté pour des kayaks une place : pas question de râler sur le collègue parce qu’il ne rame pas assez vite !
Vite, on s’équipe : on enfile le gilet de sauvetage, on glisse nos affaires dans un contenant hermétique – il ne faudrait pas que l’appareil photo tombe à l’eau – et on s’installe dans nos embarcations. Le ciel est un peu menaçant mais ça n’enlève rien à la beauté des lieux. Le lac de Yaté est immense alors, pour trouver la forêt noyée, notre destination, ce n’est pas si simple que ça. Ici, pas de GPS, on se fie aux explications de notre guide qu’on a quitté sur la rive quelques minutes plus tôt.
« Vous pagayez tout droit, puis vous prenez à gauche, pour rentrer dans la forêt noyée, dès que vous voyez l’arbre. La forêt noyée est juste en face, vous ne pouvez pas la rater ! »
Un guide aux petits soins…
On a cru que la brise était légère mais une fois sur l’eau, finalement, faut pagayer plus fort sinon… marche arrière ! Aïe, ça tire sur les bras mais on profite du paysage à couper le souffle : l’immensité du lac, les déclinaisons ocres de la terre et le maquis minier qui s’élève au loin devant nous. Un coup d’œil autour de nous et on s’aperçoit qu’on est seuls au monde, personne à l’horizon… Après plusieurs coups de pagaie, on aperçoit enfin les bois à moitié immergés et l’un d’entre eux a servi de domicile à un oiseau.
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Perdus en forêt (noyée)
Après avoir fait nos muscles pendant près d’une demi-heure, la légendaire forêt noyée commence à s’ouvrir devant nous. Des dizaines, non, des centaines d’arbres nus s’élèvent devant nous. Le ciel gris ajoute une petite touche maléfique à cette forêt – presque – enchantée. On zigzague avec précaution ; gare à la bascule dans l’eau car certains troncs ne sont pas totalement émergés… on a parfois des surprises et quelques grosses frayeurs. À la surface de l’eau, on devine quelques branches qui essayent de nous agripper telles des griffes !
Le soleil a enfin décidé de s’inviter dans notre aventure. Tata les nuages gris, bonjour ciel bleu ! Et là, le décor change complètement : la forêt semble renaître de ses cendres. Le calme qui y règne est indescriptible. On apprécie ce moment suspendu, on s’allonge sur nos kayaks et on se laisse glisser lentement vers le cœur de la forêt. Face à ces immenses bois, on se sent minuscule presque fragile, l’impression que ces vestiges de la nature nous murmurent quelque chose.
Une histoire ? On ne saurait trop dire mais la forêt semble habitée. Deux heures de kayak plus tard, il est temps de se rafraîchir. Pagayer c’est bien, se baigner c’est – encore – mieux ! On abandonne nos gilets de sauvetage pour un petit plongeon dans l’eau fraîche du lac. Sur le dos, les yeux levés vers le ciel… les arbres semblent s’élever à l’infini. La prochaine fois, c’est sûr on revient… mais à la pleine lune !
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