Si vous pratiquez le PMT, vous savez sans doute ce qu’est de tenir une apnée ! Que celle-ci soit plus ou moins longue ou profonde, tous les adeptes de cette pratique l’ont déjà tenté. Alors que le record du monde d’apnée vient d’être battu – 122 mètres de profondeur ! -, nous avons voulu en savoir plus sur ce sport incontournable en PMT, pourtant moins connu que la plongée bouteille. Qui de mieux que la Présidente du club d’apnée Apnea Nouvelle-Calédonie pour nous parler de ce sport ? Ainsi, c’est devant l’Aquarium des lagons que nous avions rendez-vous avec Emma Do Khac pour parler du Grand Bleu… Non, pas du film, qu’elle n’avait pas vu jusqu’à peu mais bien du monde sous-marin… Elle vous raconte tout dans les trois questions de la rédac’ !
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Bonjour Emma et bienvenue sur NeOcean. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour NeOcean et merci pour cette rencontre. Je m’appelle Emma Do Khac. Dans ma vie professionnelle, je suis ingénieure forestier et j’étais, jusqu’à peu, chargée de projet pour la protection des forêts dans l’antenne locale d’une ONG.
En parallèle, sur mon temps libre, je suis Présidente de l’association d’apnée « Club Apnea Nouvelle-Calédonie » qui s’entraine à la piscine Jacques Mouren, au Ouen Toro.
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Quel est l’objectif de cette association ? Quel est ton rôle en tant que Présidente ? Le Grand Bleu est-il le film préféré de tous les apnéistes ?
Je suis Présidente depuis trois ans maintenant, j’ai été réélue après un premier mandat de deux ans. Mon rôle est de représenter l’association, qui existe depuis plus de vingt ans ! C’est un club qui a volonté d’être assez dynamique et qui ne veut pas se limiter à faire uniquement de l’apnée en piscine. Nous essayons vraiment de diversifier les activités. Par exemple, nous proposons des sorties en mer, au moins trois par mois. Ce sont les conditions météo qui décident si nous réussissons à tenir promesse ou non ! Le club organise aussi, en collaboration avec le comité régional de la FFESSM, des compétitions d’apnée officielles, qui permettent d’être sélectionné pour les Championnats de France. D’ailleurs, plusieurs ont participé dans différentes disciplines et se sont sélectionnés les années précédentes, et pour certains, sont allés jusqu’aux Championnat du Monde.
En plus de cela, nous organisons des événements de cohésion pour nos 121 membres ! Notre objectif est que tout le monde se sente bien chez Apnea, nous voulons que ce soit plus qu’une pratique sportive mais aussi un moment durant lequel les adhérents partagent autre chose que des entrainements. Apnea est un club sportif certes, affilié à la FFESSM, mais nous sommes avant tout un club convivial où règne un super esprit d’équipe autour de passionnés.
Concernant les entrainements piscine, il y a deux sessions par semaine qu’on définit comme « loisir », les lundis et mercredis soir. Il y a trois autres créneaux dits « avancés », qui sont dédiés à ceux qui font des compétitions. En dehors de ces entrainements, le club propose aussi des sorties en mer, soit à la demi-journée au départ de Nouméa, soit à la journée, soit carrément un week-end entier. C’est l’occasion d’aller en Brousse : nous avons fait un week-end à Bourail et à Touho ; le mois prochain, nous allons à Lifou ! Sans compter les apéros et autres repas de cohésion…
Pour ce qui est du film le Grand Bleu… Je ne l’avais pas vu il y a encore trois mois ! Et même si c’était un « running gag » dans le club, je n’étais pas la seule… Le MK2 Dumbéa organise des projections à thème de temps à autre et le club a voulu y participer. Nous avons proposé la projection de ce film. J’ai enfin pu le voir, sur grand écran en plus ! Ça m’a beaucoup plu. L’univers sous-marin me fascine…
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En parlant de monde sous-marin, comment en es-tu arrivée à l’apnée ? Quel est ton lien à l’océan ?
À la base je suis une plongeuse bouteille ! J’ai toujours vécu au bord de la mer étant enfant. Mon père était un passionné de plongée bouteille et il nous a initié, ma sœur, mon frère et moi quand nous étions jeunes. Ainsi, très tôt j’ai eu mon niveau 1 et j’ai même pu effectuer quelques stages dans le monde de l’environnement grâce à ça. Il y a dix ans, quand je suis arrivée en Nouvelle-Calédonie, j’ai continué la plongée dans des clubs de la place et j’ai passé d’autres niveaux.
Ma découverte de l’apnée tient, en fait, à autre chose. Plusieurs choses même ! Le premier détail c’est que je n’ai pas de voiture mais un scooter. Et pour déplacer tout le matos de plongée, ce n’est pas très évident sur un deux roues. Ensuite, je pratiquais aussi beaucoup le PMT mais je voulais rester sous l’eau plus longtemps afin de pouvoir admirer les merveilles qui s’y cachent. Quand mon copain s’est inscrit au club d’apnée, je l’ai imité. Ça nous faisait une activité à faire à deux et en plus, je pouvais m’améliorer pour atteindre mes objectifs. J’ai tout de suite accroché avec cette pratique et avec l’esprit du club qui m’apparaissait comme une belle communauté de passionnés. J’ai ensuite voulu m’investir dans la vie associative et me voilà Présidente aujourd’hui !
J’aimerais que tout le monde puisse rejoindre le club pour découvrir les merveilles du Caillou. Particulièrement ceux qui peuvent avoir une crainte vis-à-vis de l’océan et des espèces qui y vivent. Le lagon calédonien est magnifique ! C’est coloré, c’est vivant, c’est foisonnant. Quand on connait cet environnement, on en a moins peur. On voit la différence entre ceux qui pratiquent des sports nautiques et ceux qui pratiquent des sports subaquatiques. Le rapport à l’océan est totalement différent. Je crains plus les coraux de feu que les requins ! Quand on est sous l’eau, on fait partie de l’univers, on y est un invité. Les plongeurs peuvent voir les équilibres, notamment au niveau de la chaine alimentaire. Ces équilibres sont fragiles et sont menacés par le réchauffement climatique. Nous devons continuer à en prendre soin.
Dans tous les cas, Apnea est un club ouvert à tout le monde. Nous voudrions pouvoir accepter toutes les candidatures mais c’est compliqué pour des raisons pratiques. Nous sommes obligés de limiter le nombre de personnes dans la piscine. Il y a déjà quatre personnes autour d’une ligne… Nous pourrions être plus de quatre dans une ligne d’eau, mais l’entrainement deviendrait compliqué et de mauvaise qualité. Ce serait un coup à dégouter les participants. Même si c’est la preuve que le club plait, c’est frustrant et nous en sommes les premiers à le regretter ! Nous ferons des sessions d’intégration avec un nombre de places peut-être plus restreint. N’hésitez pas à nous contacter quand même ou à faire des formations. Je pense réellement que l’apnée est une activité nécessaire pour se rendre compte de la nécessité de protéger nos espaces et ce patrimoine marin commun…
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