Le 3 avril dernier, un bateau un peu spécial arrivait à Nouméa : l’Auguste Bénébig. Ce « POM » – Patrouilleur d’Outre-Mer – de la Marine Nationale avait largué les amarres dans le port de Nouméa pour replacer la Glorieuse, le patrouilleur P400 qui sillonnait les eaux calédoniennes depuis 1987.

Et qui dit nouveau bateau, dit nouveaux équipements ! Depuis son arrivée, le POM ouvrait ponctuellement son pont aux scolaires afin de faire visiter son intérieur. Ce week-end, c’est le grand public, dans sa totalité, qui pouvait embarquer sur le Patrouilleur afin de s’immerger dans la vie d’un matelot ! Tous à bord, la rédac’ a suivi la visite !

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© Marine Nationale

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Un POM largement repensé et agrandi

Le Bénébig est le premier de la nouvelle génération de patrouilleur de la Marine Nationale française. Portant le nom d’un Compagnon de la Libération, il est le navire de tête d’une classe qui comptera six patrouilleurs. Accosté derrière le Musée Maritime depuis jeudi dernier, ce nouveau bâtiment avait de quoi attirer les regards… et la curiosité de ce qui se cache derrière ces grandes parois grises.

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Six minutes pour récupérer un homme à la mer !

La visite, menée par un officier de la marine, a commencé par quelques précisions. Plus grand de trente mètres et trois fois plus lourd que ses prédécesseurs – les P400 -, le Bénébig peut accueillir plus de monde à bord sans lésiner sur le confort… En effet, la visite nous a menés à travers les différentes pièces de vie de l’équipage, tout comme la cuisine ou les cabines, largement agrandies. Mais ce qui a retenu notre attention est la spacieuse infirmerie flambant neuve.

« Par rapport au P400, il y a beaucoup plus d’espace. L’infirmerie est une des pièces qui a été le mieux repensée et améliorée. Aujourd’hui, c’est une pièce à part entière, avec tout le nécessaire en cas de besoin et un accès direct à la plateforme extérieure. Notre infirmière embarque tout le temps avec nous et peut même faire de la téléconsultation. »

Notre guide-officier du jour…

Car il ne faut pas l’oublier, l’une des principales missions de P779 est de participer au sauvetage des personnes en mer et d’assister des navires qui pourraient être en difficulté. Les exercices menés régulièrement sur le navire permettent de s’entraîner en situation. Le POM a d’ailleurs participé à la simulation Croix du Sud, un exercice humanitaire à taille du Pacifique Sud. Sans compter les nombreux exercices menés à bord, lors desquels il faut réussir à remonter un homme à la mer en moins de six minutes ! Un accès direct entre le semi-rigide et l’infirmerie facilite grandement la dernière étape de l’exercice…

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Un POM tout équipé

La déambulation à travers le patrouilleur s’est poursuivie à travers les différents ponts. Pont supérieur extérieur, flanc droit, flanc gauche, cabines, carrés des officiers… Nous avons tout découvert de ce labyrinthe d’acier en faisant des arrêts pour avoir des précisions sur les améliorations et les technologies embarquées. Nous avons ainsi découvert des postes ultras équipés placés à l’extérieur et manœuvrés de l’intérieur : systèmes GPS, radar de veille et de surveillance, commandes téléopérées, système de communication par satellite

Tous ces équipements sont d’ailleurs manœuvrés par plusieurs membres de l’équipage. Les vingt-neuf marins embarqués sont formés à plusieurs missions. Et ce n’est pas parce que le POM est à la pointe de la technologie que les marins ne savent pas naviguer sans GPS. En effet, notre guide nous a expliqué qu’ils s’entrainaient régulièrement à lire des cartes de navigation, avec les outils classiques. Car en cas de conflit, le GPS serait surement l’un des premiers outils à ne plus être utilisable… Technologie oui mais parfois, les meilleurs outils restent les plus anciens !

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Technologie et performance

En nous dirigeant vers le clou de la visite, nous nous sommes arrêtés sur la plateforme où était exposé un petit bijou de technologie : un mini drone aérien téléguidé avec un champ de portée de dix kilomètres. Et le pont que nous pouvions apercevoir derrière n’est absolument pas un héliport mais bien le pont de lancement, pensé et aménagé pour ce drone ! Cela laisse à réfléchir quant à la place centrale de cet équipement et du niveau de détails envisagé pour la construction de ce POM… Tout est optimisé et pensé pour une performance maximale.

Enfin, nous avons fini par l’endroit très attendu par les fans de mécanique : la visite de la salle des machines. Il était très impressionnant de découvrir cette pièce. Composée de réservoirs par dizaine, de tuyaux, de jauges, de boutons en tout genre, cette salle est le cœur de ce gros bébé de quatre-vingts mètres de long. Lourd de 1300 tonnes, la salle des machines permet au POM de se déplacer, grâce à une propulsion diesel et électrique, à une vitesse de 24 nœuds !

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Le cœur du bateau

Dans un contexte de surveillance accrue des zones maritimes, le POM est donc tout équipé pour accueillir plus de monde mais aussi pour mener à bien des missions en totale autonomie pendant trente jours. Il est équipé de divers postes armés pour assurer ses missions, comme la lutte contre les activités illicites. Nous avons terminé la visite au son des coups de sifflet annonçant l’arrivée du Capitaine de Vaisseau Denis Camelin. Une future interview pour NeOcean ? En tout cas, notre visite à bord du POM nous a laissé une impression de grandeur. Et vous ?

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