En partenariat avec Deepsea Solutions

La semaine dernière, la rédac’ avait rencontré Michael Field, qui nous avait présenté son nouveau projet, Deepsea Solutions. Imaginez un immense paquebot qui entre dans nos eaux turquoise avec, accrochée à sa coque, une colonie de mollusques, d’algues et parfois même d’espèces invasives venues des quatre coins du globe. Ça fait pas vraiment rêver… C’est là qu’intervient cette innovation bluetech locale qui fait des gratouilles aux bateaux, tout en aspirant et capturant les déchets. 

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La face cachée des coques 

deepsea solutions
Y’a du boulot ! © Deepsea Solutions

Le biofouling, c’est un peu le nom chic pour désigner le choc qui s’incruste sur les coques des navires. Coquillages, algues, bactéries, un combo (pas vraiment gagnant) qui, une fois relâché dans un nouvel environnement, peut semer un joli chaos écologique.  

Entre espèces invasives et virus néfastes, il y a de quoi abîmer nos écosystèmes marins. Et on le sait tous, en Nouvelle-Calédonie, la mer est à la fois un patrimoine naturel, un terrain de jeux et un moteur économique. Ces risques ne sont pas à prendre à la légère si on veut continuer à barrer en mer dans un endroit propre et sain. 

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Navires grattés, océans soulagés 

C’est donc là que Deepsea Solutions a son rôle à jouer, avec une promesse simple, nettoyer les coques des navires sans polluer l’océan. Une prouesse diriez-vous ? Plutôt une révolution douce, rendue possible par une technologie pensée pour des lagons comme le nôtre. L’idée est de gratter les coques tout en capturant 99,9 % de ce qu’on gratte. Ce nettoyage nouvelle génération se fait directement dans l’eau, grâce à une unité mobile équipée de bras nettoyeurs, de systèmes de pompage, de filtres, de traitements UV, et même de sacs à déchets certifiés. Tout ce boulot robotique permet de rejeter une eau propre et de traiter les déchets directement à terre selon les normes de biosécurité du SIVAP (Service d’Inspection Vétérinaire Alimentaire et Phytosanitaire). 

Protéger notre biodiversité, ce n’est pas seulement éviter d’y relâcher des espèces étrangères. C’est aussi empêcher nos eaux de devenir une porte ouverte aux microbes. Car dans cette matière organique récupérée sur les coques, peuvent se cacher des virus capables de fragiliser des espèces marines, voire de perturber des élevages aquacoles. C’est donc main dans la main que Deepsea Solutions et le SIVAP travaillent ensemble, pour garantir que chaque étape du processus respecte la mer et ses habitants. Rien n’est laissé au hasard ! 

Et ces déchets, justement, sont une mine d’or pour la recherche. En les étudiant, les équipes de Deepsea Solutions espèrent identifier de nouvelles espèces, mieux comprendre les flux biologiques maritimes et même anticiper certains risques sanitaires. Une tonne de matière par navire, ça fait beaucoup d’indices pour qui veut scruter l’état de nos océans. 

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Un hub maritime propre sur lui 

Cette nouveauté pourrait permettre au port de Nouméa de tirer son épingle du jeu. Ce système, encore inédit en Europe, répond déjà aux exigences strictes de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, qui imposent des coques propres pour entrer dans leurs eaux. Pour faire simple, des navires en route vers ces destinations pourraient bientôt faire escale chez nous pour une petite mise au propre. Et ça n’a pas qu’un avantage. Plus de navires, donc plus de services portuaires, plus d’emplois, plus de trafic économique. C’est tout l’enjeu de cette initiative, qui prouve que croissance bleue et respect de l’environnement peuvent surfer sur la même vague

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Une innovation au service des lagons 

Alors non, Deepsea Solutions ne va pas sauver les océans d’elle seule. Mais elle montre qu’il est possible d’agir localement tout en pensant globalement. Qu’en conjuguant bon sens, technologie et amour de la mer, on peut imaginer un futur où les ports nettoient sans salir, et où les navires glissent vers leur prochaine destination sans laisser de traces.  

La mer a déjà assez de défis à relever, alors si on peut l’alléger d’un problème, on est preneur ! 

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