Plongée, trail, cata, apnée, kite, pêche au harpon, parachute, kayak, régate… La Nouvelle-Calédonie est un trésor pour les amoureux de la nature. Une nature resplendissante et unique au monde que l’on peut approcher grâce aux savoir-faire de multiples prestataires engagés qui nous font découvrir leurs passions. Dans cette série d’articles, la rédac’ mène l’enquête et part à la découverte des activités les plus folles du Caillou. On vous raconte…

Ophiophobes, détournez le regard. Si vous cherchiez une sortie originale, ne cherchez plus on l’a trouvée ! Nous avons mis le cap sur l’îlot Signal, près de la passe de Dumbéa, avec les techniciens et animateurs de l’Aquarium des lagons. Pas pour faire bronzette mais pour passer l’après-midi avec les tricots rayés. Chaque mois, les techniciens de l’aquarium relâchent ces serpents marins dans le lagon avant d’en capturer de nouveaux pour assurer un suivi. Il y a quelques années, cet îlot avait d’ailleurs été reconnu comme ayant une très importante population de tricots rayés

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Un banc de tricots rayés dans le lagon

Nous avons rendez-vous avec l’équipe de l’Aquarium des lagons sur le ponton de la plage du Château Royal. Crème solaire étalée, chapeau sur la tête et chaussures de marche aux pieds, nous sommes prêts à embarquer ! Jazz, l’animatrice de cette sortie, nous accueille. Après un briefing de départ, on met les gaz direction Signal. 

Les techniciens de l’aquarium et les tricots rayés sont dans un autre bateau. Après trente minutes de navigation, cheveux au vent, le skipper prend sa radio et rejoint le bateau voisin. Xavier, le technicien, monte à bord et il n’est pas tout seul : il a emmené avec lui une dizaine de reptiles. Les yeux des passagers sont rivés sur le petit filet noir qui contient nos fidèles copains calédoniens. 

« Ce sont nos serpents d’exposition qui sont dans les bassins de l’Aquarium. On les garde entre trois semaines, un mois et ensuite on les relâche »

Jazz, ophiophile de Signal

Pendant leur séjour à Nouméa, les tricots rayés sont mesurés, pesés et pucés au niveau de la queue. Pendant que Jazz papote avec nous, Xavier a enfilé ses gants et plongé la main dans son filet pour attraper Laticauda laticaudata, le tricot rayé bleu. Le serpent se laisse faire et ondule tranquillement entre les mains de Xavier. On peut observer de très près sa petite langue sssss’agiter pour passer le bonjour à la colonie d’humains curieux qui l’observent. Après un petit câlin de son soigneur, le serpent retrouve son élément et glissse sur l’eau turquoise de notre cher lagon…

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Et si on jouait à cache-cache ?

Après la séance d’adieu, le skipper remet le contact pour s’amarrer au ponton de l’îlot. Les tricots rayés sont en effet relâchés à environ un kilomètre de la plage pour ne pas risquer de les rencontrer de nouveau lors de l’expédition qui va suivre. Le soleil est au zénith, nous sommes accueillis sur la plage par des sternes néreis, ces magnifiques oiseaux marins, actuellement en pleine période de reproduction sur les îlots du lagon. 

Jazz et sa bonne humeur © NeOcean

Jazz nous rassemble pour un nouveau briefing.

« Votre boulot ça va être de les chercher ! Quand vous en voyez un, vous appelez un de nos soigneurs et ils viendront regarder. »

Mais il y a des règles à cette chasse au trésor : ne pas toucher les serpents, bien sûr, car il est interdit pour le grand public de les approcher à moins de dix mètres. L’autre règle à respecter : on ne peut collecter que les tricots rayés bien dodus, au ventre rempli, pour être certain qu’ils ont mangé et donc qu’ils ne souffriront pas pendant le trajet. 

Le groupe se met en route sous un soleil de plomb ! Les deux espèces ne se reposent pas aux mêmes endroits : le bleu sera plutôt en bord de mer, dans les rochers, alors que le jaune, le seul endémique au territoire, sera lové dans la végétation. On se baisse, on cherche, on fouille et au bout d’à peine cinq minutes, Jazz a vu quelque chose entre les rochers du bord de mer : deux tricots rayés – bleus bien sûr ! Xavier, « l’Indiana Jones » de Signal, n’hésite pas à plonger la main pour attraper les serpents. 

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C’est sssssensationnel !

Pendant près de deux heures, nous avons arpenté la plage et le sentier à l’intérieur de l’îlot en prenant garde à ne pas marcher près des nids des puffins. A chercher les serpents à quatre pattes dans les herbes, on avait un sentiment de « déjà-vu »… si si, la recherche du poignard dans Koh-Lanta !


Xavier est un expert : il nous montre dans le sable, les traces laissées par les tricots rayés en remontant de la mer à la terre. On continue notre quête près des arbres du bord de mer lorsqu’une personne du groupe soulève un rocher… Il n’y a pas un mais trois serpents lovés en-dessous. Cela fait son petit effet auprès de Michelle et Catherine, venues profiter des vacances en Calédonie. 

Avant de repartir, c’est l’heure du comptage. Huit bleus et deux jaunes ont été collectés. Xavier sort alors un petit appareil qui permet de détecter si les serpents capturés ont des puces électroniques. En passant près de leurs queues… bingo ! Le détecteur sonne : deux serpents sont déjà pucés, ce qui signifie qu’ils vont pouvoir comparer les données récoltées la première fois. Depuis la mi-2023, plus de 80 tricots rayés ont été pucés par les techniciens de l’Aquarium. Ssssssuper nouvelle ! 

Bye Bye SSSSSignal © NeOcean

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