Elle est jeune, talentueuse et porte les cheveux de feu comme pas deux ! Cette perle du Pacifique, c’est Solène Devez, auxiliaire de recherche juridique “pêche côtière et aquaculture” à la célèbre Communauté du Pacifique (CPS) ; installé depuis 1949 à Nouméa, le siège de l’organisation a planté ses drapeaux sur les bords de l’Anse Vata et s’est inspiré des cartes traditionnelles de navigation pour concevoir son architecture. Son rôle ? Valoriser les liens entre le climat, l’océan, la terre, la culture, les droits et la bonne gouvernance des pays du « Pacifique bleu ».
Au coeur de ses attributions et compétences, la CPS a pour objectif de mener des actions de préservation de l’environnement à travers la recherche scientifique et la régulation du cadre juridique régional. C’est l’essence même du métier de Solène puisque la juriste est chargée de suivre la législation en matière de pêche côtière et de d’aquaculture, un rôle qui l’amène à régulièrement se déplacer au plus près des populations calédoniennes. C’est dans les luxuriants jardins de la CPS qu’elle a bien voulu répondre à nos trois questions…
__
Bonjour Solène et bienvenue sur NeOcean ! Peux-tu nous parler de toi et de ce lieu magnifique dans lequel nous sommes actuellement ?
Salut NeOcean ! Très heureuse d’être avec vous aujourd’hui. Nous sommes actuellement dans le magnifique jardin de la Communauté du Pacifique, face à la mer. Une belle preuve de notre attachement à l’océan !
Je suis Solène Devez, juriste dans l’environnement, spécialisée dans la pêche côtière et aquaculture. J’ai suivi des études de droit public et de Sciences-Politiques avant de me spécialiser en droit de l’environnement et droit de la mer. Je travaille à la CPS depuis trois ans et demi ; après un stage au sein de la division “changement climatique” dans le cadre du projet PROTEGE, j’ai intégré la division des pêches et je suis spécifiquement attachée au programme de la pêche côtière.
__
Quelles sont tes missions au sein de la CPS ?
L’un des domaines d’activité de la CPS concerne la pêche hauturière et côtière.
“Je travaille au sein du programme de la pêche côtière qui a pour objectif une gestion et un développement durable des pêches côtières et de l’aquaculture dans les pays et territoires océaniens.”
Solène Devez… à la pêche !
Mes missions sont diverses ; en qualité de juriste, je vulgarise et diffuse les réglementations de pêche dans le Pacifique grâce à la gestion d’une base de données nommée “Reeflex“. J’appuie également à la formation des juristes et agents des pêches des ministères de tout le Pacifique sur la rédaction des législations relatives aux pêches côtières. L’aspect formation me passionne particulièrement et m’a d’ailleurs poussé à dispenser quelques cours aux étudiants de l’Université de Nouvelle-Calédonie.
En parallèle, je participe à la production de rapports juridiques et d’analyses comparées sur des sujets divers en lien avec la durabilité ou la gestion durable des ressources marines. Au sein de notre équipe juridique, on accompagne également les ministères et départements des pêches du Pacifique sur la rédaction de leurs lois. Dans ce cadre, je collabore avec les Provinces de la Nouvelle-Calédonie sur des sujets relatifs à la pêche dans leurs codes de l’environnement.
Ces aspects majeurs de mon métier me tiennent particulièrement à cœur : la pêche est une activité quotidienne pour un bon nombre de populations du Pacifique et elle est primordiale pour leur sécurité alimentaire. Ainsi, je travaille pour ces communautés dans un environnement multiculturel, quelles que soient leurs traditions.
“Pour nous, il est essentiel de prendre en compte ces valeurs et ces manières de faire pour coller au mieux à la réalité de chaque territoire. Quand nous développons des réglementations pour une pêche durable, nous prenons en compte tous ces aspects-là.”
La CPS au soutien des particularités culturelles
__
Au regard de ton parcours professionnel, ton rapport à l’océan doit être particulièrement fort. Peux-tu nous raconter cette “love story” avec le grand bleu ?
J’ai choisi de devenir juriste dans l’environnement avec cette spécialisation dans le marin parce que, d’un point de vue personnel, j’ai un lien très fort à l’océan. Je m’y sens comme un poisson dans l’eau !
De plus, plusieurs de mes voyages m’ont amenée à monter des projets de dépollution des fonds marins. C’est par la plongée sous-marine, qui est une passion depuis plusieurs années, que j’y suis arrivée. Cette porte d’entrée a aussi conditionné ma vie professionnelle.
Mon lien avec l’environnement, et particulièrement avec l’océan, est quotidien. Par mon activité professionnelle, ce lien se fait derrière un ordinateur avec un aspect très technique. Nous avons vocation à développer un cadre sain pour la gestion des océans au bénéfice des populations du Pacifique. Je veux valoriser, au travers de mon activité, les liens de nos communautés entre elles et à l’océan. C’est notre quotidien à la CPS, c’est notre identité ! Nous devons protéger cette belle région et assurer la pérennité de ces ressources marines uniques au monde et la sécurité alimentaire des générations futures.
__
