Le Cercle Nautique Calédonien est une institution pour tous les voileux du Caillou. En plus de proposer des cours de voile pour les enfants – et les adultes -, le CNC organise aussi régulièrement des courses de voiliers. D’ailleurs, dans le jargon, on dit « régate » ! Et pour compléter cette panoplie du navigateur chevronné, quoi de mieux que d’assister à quelques conférences pour se tenir au courant des actualités et autres points techniques de l’univers du bateau ?
Ainsi, une fois par mois, le Club organise des conférences sur des thématiques diverses dans l’espace lounge, fraichement rénové, au-dessus du restaurant des 3 Mâts. Celle du jeudi 27 avril dernier concernait les règles qui s’appliquent lors d’une régate. Une fois n’est pas coutume, c’est du point de vue du jury que notre conférencier du soir décrit le déroulement de ces courses de voile. Philippe Mazard se fait pédagogue pour tout nous expliquer de sa vie de juge international !
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Une conférence à destination des régatiers avertis
Ça y est, les conférences ont donc repris pour le plus grand plaisir des adhérents du Yatch Club ! En effet, jeudi dernier, à 18h30, avait lieu une conférence animée par Philippe Mazard. Juge nationale depuis 2011 et international depuis 2013, Philippe officie sur de nombreuses courses, particulièrement en Australie. Il a d’ailleurs commencé par présenter les différentes compétitions auxquelles il a participé entre 2022 et 2023. La liste est longue tant il y en a ! Il en dénombre treize. Facile alors de comprendre pourquoi les passionnés de voile ont répondu présents pour suivre sa présentation et ainsi profiter de son expérience.
Au-delà de l’explication des règles de course à la voile (RCV) – censées être connues de tous -, Philippe avait surtout prévu de décrire le déroulement d’un jugement lors d’une réclamation après une régate. Si les concurrents peuvent faire valoir leurs droits quand ils s’estiment victimes d’une faute commise par un adversaire, il peut être intéressant de comprendre comment les jurys fonctionnent pour rendre un jugement. Tout cela semble très solennel…
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Place aux cas pratiques !
Philippe a commencé par rappeler le rôle d’un jury et sa composition. Promis, c’est simple ! Une personne au minimum pour une régate locale ; trois pour une course nationale ; cinq pour lors d’une compétition internationale. Concernant ce dernier cas de figure, il faut obligatoirement plus de juges internationaux que de juges nationaux. Élémentaire mon cher Haddock ! Puis, nous sommes entrés dans le vif du sujet : comment le jury procède-t-il lors d’une réclamation ? Pas d’inquiétude, la difficulté n’est toujours pas là…
Tout d’abord, le jury va examiner la recevabilité de la réclamation selon des critères précis : avoir hélé « protest » lors de l’infraction, avoir hissé le pavillon rouge pour les bateaux de plus de six mètres et avoir déposé la demande dans le temps imparti après la course. Si ces critères sont remplis… Faites entrer les régatiers impliqués pour leur audition et celle des témoins ! En parallèle, un des membres du jury rédige les faits. Petits « tips » de l’expert : ne mettez pas de verbes car cela aura tendance à influencer votre compréhension et donc le jugement. Préférez les phrases très courtes qui se concentrent sur des faits irréfutables. Simple, basique ! Enfin, le jury délibère et rédige ses conclusions en huit clos avant de rendre le verdict en présence des parties… Attention aux petits filous, les juges ont des yeux – et des oreilles – partout !
Si ces règles ont suscité quelques questions, ce sont surtout les cas pratiques qui ont semblé particulièrement captiver les voileux ! Sous forme de schéma, Philippe nous a présenté une situation concrète. Attention, jargon spécialisé – la voilà la difficulté – en approche ! Il a été question de « BLEU » vs « JAUNE » dans une situation litigieuse, de bâbord, de layline tribord, de demi longueur de coque sous le vent, de lof rapide et de lof lent, de RCV 16.1 ou RCV 14, d’exonération selon RCV 43… Bref, finalement « BLEU » est en tort… Apothéose des cas concrets et petite mise en pratique : des extraits vidéos de la dernière Sydney Hobart, sur laquelle Philippe est juge. Arrêts sur image, analyses de manœuvres : frissons et effets « waou » garantis !
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Des conférences en veux-tu en voilà !
La conférence s’est terminée sur des échanges entre le juge et les régatiers. La preuve que les thématiques choisies continuent de plaire aux adhérents et autres curieux. La prochaine conférence se tiendra le 25 mai, même endroit, même heure. Il s’agira de la diffusion d’un court-métrage de 26 minutes, « Les îles de l’Est », réalisé par Bruno Civet. S’en suivra une intervention de Michel Lardy, qui vous racontera un morceau d’histoire des îlots Matthew et Hunter. Une façon pour le Club d’introduire un cycle de conférences davantage tourné vers les récits d’aventures ? En tout cas, on a hâte d’écouter ça…
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