Le sable c’est chaud, ça colle mais ça sent bon les vacances ! Tout le monde a en mémoire ces belles cartes postales représentant une plage de sable fin paradisiaque ! Et pour nouzôtres qui habitons dans le Pacifique, c’est le quotidien ! Mazette…

Mais ce que nous savons moins, c’est ce que le sable a des utilisations bien plus vastes que celle d’accueillir notre serviette lors des séances de bronzette. Ces petits grains de quartz, aux couleurs multiples, pourraient devenir un lointain souvenir d’ici quelques décennies. Largement utilisé dans des processus de fabrication et de construction, il disparait de nos côtes… Danger imminent ?

sable
La baie des Citrons, le sable de notre enfance ©NeOcean

__

Le sable, cette ressource surexploitée 

Le sable est présent dans le monde entier et constitue une ressource précieuse à nos modes de vie modernes. Aujourd’hui exploité à outrance, ce petit grain de sable représente un maillon pour les industriels. L’ONU estime que chaque année, 50 milliards de tonnes de sable et de gravier sont utilisées. En effet, il est employé pour produire des matériaux de construction, dans la fabrication du verre et même dans celle des panneaux solaires… S’il existe des carrières, celles-ci ne suffisent pas à répondre à la demande mondiale croissante. S’en suit une extraction parfois massive et illégale des fonds marins et autres littoraux.

Pourtant, son prélèvement des côtes n’est pas sans conséquences. En effet, supprimer le sable des plages favorise l’érosion du rivage et le recul du trait de côte, entraînant des dégâts sur terre et en mer. C’est l’écosystème marin qui trinque… Qui dit moins de sable, dit moins de protection contre les phénomènes climatiques, plus d’inondations et disparition de nos belles plages… Les espèces animales et végétales, comme les coraux, sont menacées par le dragage en pleine mer ; les herbiers sont affectés et diminuent, entraînant avec eux un manque de nourriture pour nos chères tortues marines.

__

Et les alternatives dans tout ça ? 

L’ONU souhaiterait élaborer une « norme internationale » pour réglementer ce recours au dragage du sable en mer. L’institution internationale a également évoqué l’éventualité d’interdire complètement son extraction des plages.

Par ailleurs, des solutions de remplacement sont envisageables. Il s’agit de mettre en place le principe d’économie circulaire en utilisant des matériaux de construction recyclés, des résidus miniers ou encore le mâchefer. En clair, réutiliser ce qui a déjà été produit, particulièrement si ce sont des déchets ! Les solutions alternatives sont là et ne demandent qu’à être développées : coucou les porteurs de défis de l’Océan Hackathon et autre Ocean Pitch Challenge !

sable
Les poissons du lagon à l’abri sous les coraux ©Freepik

­­­­­­__

Mettre le marchand de sable au pas

La Nouvelle-Calédonie n’est pas épargnée par ces prélèvements sauvages. Ainsi, il est arrivé que sur des plages, comme celles de Magenta ou de Ouemo, des personnes viennent se servir en toute impunité. Pourtant, ce genre de pratique est formellement interdit dans la majorité des pays du monde. Et la Nouvelle-Calédonie, ne fait pas exception ! Le code de l’environnement des Provinces réglemente le prélèvement du sable.

Des citoyens se mobilisent pour préserver leur environnement par le biais d’associations comme Action Biosphère, l’une des premières sur le territoire à alerter, dès 1993, contre l’exploitation du sable dans le lagon. Enfin, chacun à son échelle peut agir pour préserver les plages en faisant preuve de civisme. Vous pouvez faire des châteaux de sable, mais évitez d’en ramener pour la litière du chat !

sable
Le grain à l’œil du microscope… ce trésor unique © Gary Greenberg

__