Ce dimanche 15 juin au matin, la pluie s’était invitée à la fête. Mais pas de quoi décourager la rédac’ ! On a embarqué à bord d’un bateau pour vivre de l’intérieur le coup d’envoi de la New Caledonia Groupama Race 2025

De la parade matinale à la ligne de départ, on a navigué au cœur de l’action avec les vingt-trois équipages engagés pour 654 milles nautiques de régate autour de la Grande Terre. L’ambiance était plus aux cirés qu’à la crème solaire, mais qu’importe, plus de mille personnes étaient réunies au Rocher à la Voile pour encourager les marins. Et entre les crêpes, les cafés et la fanfare Malawi qui mettait le feu au ponton, personne n’a regretté le réveil matinal. 

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Prêts, hissez, partez ! 

Pendant près de deux heures, les navires ont fait le show pour les spectateurs, en mode catwalk grand large. Avant même que le départ soit donné, les voiliers ont exécuté une jolie parade, histoire d’offrir un dernier salut au public sur le Rocher à la Voile. Sur l’eau aussi ça se bousculait, avec de nombreux curieux qui avaient sorti leur propre bateau pour approcher la flotte au plus près.

Dans ce ballet flottant, on a même croisé quelques stars locales, le Nautilus 360, le Betico, un bateau de la Marine nationale, etc. De quoi offrir un vrai spectacle maritime avant d’entrer dans le dur de la course. Un dernier tour de piste en beauté, avant que les spis ne se gonflent et que les équipages ne partent affronter le large.

groupama race
Personne n’aura manqué le spectacle © NeOcean

À 10h pétantes, le départ est lancé et les voiles se gonflent. Au portant, vent dans le dos, spis envoyés pour ceux qui osent. Et dès les premières minutes, les écarts se creusent et les options stratégiques s’affirment. Poulpito fait un départ canon, talonné par Motorboat II, malgré une petite frayeur dans la remontée au vent. Plus raisonnable, Boudicea a préféré jouer la carte de la prudence en gardant son spi au chaud, probablement pour éviter la casse dans des conditions un brin instables. 

Et justement, les embûches ne se sont pas faites attendre. À peine partis, BCI Brex Box et Team Groupama se sont frottés un peu trop près, provoquant la perte du précieux système Starlink de BCI. Plus de satellite, plus de météo en temps réel. Ça promet une navigation à l’ancienne, collée aux côtes pour choper du signal. Dans un autre registre, Rushour, sûrement un peu trop pressé, a carrément oublié de contourner une bouée de passage et a dû faire demi-tour. Une heure de perdue, et une remontée express entamée illico. Pendant ce temps, un équipier d’Arearea a dû grimper au mât après une casse de drisse dès les premières minutes. Mais c’est aussi ça l’esprit de la course, savoir improviser, réparer et continuer. L’aventure est bien lancée ! 

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Blade Runner, notre petit bonheur 

Impossible pour nous de vous cacher notre préférence… Évidemment, le Blade Runner, skippé par Damien, est notre petit favori. C’est avec un équipage soudé et portant les couleurs de NeOcean que le Petit Poucet a pris le départ, déterminé et avec un objectif, finir la course. 

Blade Runner a donc quitté Nouméa avec classe et détermination. Depuis, on garde un œil attentif sur sa progression via l’appli YB Races. Et on vous conseille de faire pareil, pour ne rien manquer de leur épopée. Trigger warning, ça devient addictif.  

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Ça passe ou ça casse 

La première nuit a été agitée et deux abandons sont déjà à signaler. D’abord, Motorboat II, après un enfournage impressionnant et la casse d’une latte de la Grande Voile. 

« On a enfourné. On a pris une rafale à 28 nœuds (52km/h), alors qu’on était plutôt sur du 20-22 nœuds jusque-là. Sous grand-voile haute et avec le spi de tête, on a fait un surf à 15-16 nœuds, puis le bateau a littéralement plongé, il a fait le sous-marin jusqu’à la descente ». – Alan – Motorboat II, sain et sauf

Peu après, Kalolo déclarait également forfait. Un décrochage de safran a eu raison de leur envie de continuer. Un abandon raisonnable pour préserver l’équipage et le matériel. 

« On a tenté plusieurs réparations, sans succès. Par sécurité, on a pris la décision d’arrêter. Bien sûr on est déçus, mais contents que le bateau soit entier ». – FéliphéKalolo, pas de safran, pas de course

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L’important c’est de participer ! © EyeFly Pacifique

Et pendant ce temps, la flotte continue de d’avancer. Rushour est en mode turbo et V5, Roamance et Poulpito gardent le cap. Girouette (fidèle à son nom) a choisi de longer les îles Loyauté pour minimiser les manœuvres de nuit. Stratégie rusée ou pari risqué ? Réponse dans les jours à venir. 

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Le Nautical baisse les voiles 

Pendant que les voiliers taillaient la route, le Salon Nautical a tiré sa révérence dimanche soir. Installé au Port Brunelet, juste à côté du village de la course, il a été pendant trois jours un point d’ancrage pour les passionnés de mer, les familles en balade et les curieux du week-end. Un bel écho à l’énergie de la course, qui a ancré encore un peu plus l’événement dans le paysage maritime calédonien. 

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La suite au prochain épisode… 

La suite de la course s’annonce tout sauf tranquille. Le vent joue à cache-cache, les choix tactiques deviennent cruciaux, et l’endurance va faire la différence. Quant à nous, on garde un œil sur l’appli YB Races et un autre sur le vent ! 

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