« Hisse et ose », marin calédonien ! Une fois n’est pas coutume, c’est devant le micro que vous retrouvez NeOcean ! Notre fondateur, Guillaume Terrien, a une belle nouvelle à vous annoncer : notre webmédia va désormais sponsoriser et naviguer en compagnie de Blade Runner, un joli navire skippé par Damien Meunier et son équipage de flibustiers ultra-motivés ! Et comme dans toute romance qui débute, Damien et Guillaume se sont lancés dans un cri du cœur pour vous présenter leur horizon commun. A vos voiles et embarquez dans l’aventure !
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Bonjour Messieurs et bienvenus sur NeOcean ! Enfin, on devrait plutôt dire « à la maison » pour toi Guillaume et pour toi aussi Damien…
Guillaume : Salut chers lecteurs de NeOcean et bonjour Damien ! C’est étrange d’être de ce côté du micro mais je vais me prêter au jeu, c’est pour une (très) bonne cause. Merci à notre Capitaine du jour de nous avoir fait monter à bord de son compagnon de régate, Blade Runner, et bienvenue dans la Team NeOcean !
Damien : Salut Guillaume, bonjour aux lecteurs de NeOcean ! C’est un réel plaisir de vous recevoir sur Blade Runner : vous êtes ici chez vous ! Un grand merci de me faire entrer dans la famille NeOcean. Bien que ce soit la première fois que vous montez à bord, quelque chose me dit que ça ne sera pas la dernière… On a une belle nav’ qui se trace devant nous…
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C’est sûr… Merci de nous accueillir sur Blade Runner ! Est-ce que tu peux nous présenter ton fidèle destrier et nous conter son histoire à travers un morceau de la tienne ?
Damien : Blade Runner est né quelques années après moi, en 1986, en Nouvelle-Zélande. Le premier propriétaire a eu la belle idée de le ramener en Nouvelle-Calédonie. Puis, mon ami Thierry Robert en est devenu le deuxième propriétaire, et il me l’a confié pour que je le fasse naviguer régulièrement.
« De fil en aiguille, j’ai décidé de faire de la régate avec Blade Runner, notamment dans l’optique de participer à la Groupama Race. »
Une autre histoire d’un Petit Poucet
Pour autant, en dehors des régates, le bateau a aussi une utilisation familiale puisque j’embarque aussi régulièrement mes enfants dans mes aventures nautiques. Ça me tient à cœur car petit, j’ai moi aussi fait de la voile avec mes parents. Quand certains allaient jouer au football le samedi, pour ma part, je barrais à bord d’un bateau et j’apprenais les codes de la navigation. C’est donc tout naturellement qu’aujourd’hui j’essaie de transmettre ce goût à mes enfants… et pas que !
Guillaume : Et oui, Blade Runner est donc mon ainé : il a un an de plus que moi !
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Justement Guillaume, tu t’embarques aujourd’hui dans l’aventure de Blade Runner aux côtés de Damien. Est-ce que tu peux nous expliquer ton choix de sponsoriser un bateau ?
Guillaume : J’ai rencontré Damien par le fruit du hasard. Une connaissance en commun du CMNC – Mélanie, que je salue ici ! – est venue me trouver en me disant qu’elle connaissait un équipage qui cherchait un sponsor pour son voilier. NeOcean avait neuf mois à peine et l’idée de sponsoriser un bateau et de faire partie d’une aventure nouvelle m’a séduit mais je n’avais pas de moyens considérables et je souhaitais d’abord connaître le projet de Damien…
Ensuite, lors de ma rencontre avec Damien, ses projets sportif et pédagogique m’ont enchanté et j’ai rapidement pris la décision de le soutenir. Cet aspect « transmission », d’accueillir à bord tout le monde, de former, de partager, d’apprendre…
« Ce sont des valeurs qui correspondent bien à ce que nous faisons chez NeOcean. »
Bromance en mer !
Le deuxième facteur qui m’a convaincu, c’est le côté écologique qu’il a mis en avant. J’ai moi-même fait mes premiers pas sur un bateau puisque mes parents ont eu un voilier pendant toute mon enfance et je suis resté très sensible à la navigation et au côté « propre » de la voile. Sans compter que Blade Runner est un peu le « Petit Poucet » de la Groupama Race et comme NeOcean est un petit jeune également, il était alors certain qu’il fallait faire un bout de route ensemble…
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Damien, pourquoi avoir accepté d’être sponsorisé par NeOcean ? En quoi consiste une sponso pour un marin ? As-tu d’autres sponsors ?
Damien : Quand j’ai rencontré Guillaume, j’étais vraiment ravi ! Nous étions dans une démarche de sponsoring et j’avais l’impression que ça aboutissait enfin… De plus, NeOcean est un acteur du milieu marin et ça fait sens de naviguer avec son équipe ; on se retrouve totalement dans les productions et l’esprit du webmedia. On est sûr que ça va bien coller entre nous !
Quand on fait de la voile, on peut bien sûr courir sur fonds propres mais il y a des contraintes budgétaires qui peuvent vite émerger et empiéter sur d’autres loisirs, sur la vie personnelle ou sur la vie de famille. De ce fait, si on ne veut pas que la voile se fasse au détriment d’autre chose, on cherche des gens pour nous accompagner dans notre pratique et surtout, la partager. On aime être sur l’eau certes, mais on aime surtout l’être à plusieurs.
Pour nous soutenir dans l’aventure, nous avons fait appel à des connaissances et avons activé nos réseaux. Hormis NeOcean, nous sommes désormais accompagnés par Sopotrec, un magasin de jardinage, Choup Shop, qui vend des produits locaux déshydratés et New Cale Style, qui nous a fourni les t-shirts de tout l’équipage. Merci à eux tous !
Le sponsoring de NeOcean a une place particulière car notre premier souhait a été de changer le moteur du bateau : les voiles et, plus particulièrement, la grand-voile. C’est celle qui nous porte en permanence et ça nous paraissait évident de la floquer aux couleurs de NeOcean. C’est notre premier achat mais les 1,5 million de francs de notre partenariat vont aussi permettre l’entretien du bateau, les inscriptions aux régates du CNC, de financer l’équipement de certains matelots afin que l’on puisse continuer à naviguer en sécurité.
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La Groupama Race arrive à grands pas : comment on se prépare à une régate de cette envergure ? Pourquoi avoir choisi de faire ça avec des marins débutants ?
Damien : Je ne sais pas si c’est un vrai choix ou simplement une évidence : celle de laisser la porte ouverte à tout le monde, notamment aux débutants. J’adore le regard des néophytes quand ils découvrent l’univers de la voile ! J’aime leur montrer que c’est un sport accessible dans lequel on prend beaucoup de plaisir.
En fait, techniquement, les choses s’apprennent très vite, que ce soit au niveau du vocabulaire ou au niveau des manœuvres. Les automatismes arrivent vite et ils s’ancrent vraiment quand l’équipage se connaît parfaitement. C’est un vrai plaisir d’être témoin de ces émotions et de transmettre ma passion. Pour la Groupama Race, nous nous entraînons ensemble le plus régulièrement et le plus souvent possible. S’il y a de la casse, il vaut mieux que ce soit maintenant plutôt que pendant la régate…
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Vous partagez maintenant une aventure commune. Mais au-delà de ça, vous partagez aussi une vision de pratiques éco-responsables. Dites-nous en plus !
Guillaume : À titre personnel mais aussi professionnel, ce sont des pratiques que j’essaie d’intégrer à mon quotidien. A travers un tour du monde, j’ai pu voir les dérives de notre société de consommation et des déchets qu’elle produit… Ici, nous sommes sur une île qui est absolument magnifique et dont le patrimoine naturel est sans limite ! C’est cette beauté qu’il faut protéger à tout prix !
Je trouve que la voile représente parfaitement cet équilibre écologique : on utilise des composites souventrecyclables, peu de moteur et la force vélique pour se déplacer. La société doit se transformer, lentement mais sûrement, vers ce modèle à impact réduit et je vois Blader Runner comme un maillon et un exemple de cette transition.
« La vision de Damien est inspirante à ce niveau car il tend vers l’usage d’un voilier 100% « naturel » et je crois que nous nous retrouvons dans cette vision. »
Greenlight pour une vision commune
Damien : C’est tout à fait ça Guillaume ! Faire de la voile c’est, par essence, une pratique « friendly » avec la nature. Avec Blade Runner, on essaie plus que les autres de ne pas utiliser notre moteur. S’il faut mettre du temps pour rentrer, on le prendra ! Il ne faut pas le répéter trop fort mais il nous arrive de naviguer à la voile dans certains ports… C’est notre petit challenge ! Ce n’est pas le jour où il y a une avarie moteur qu’il faut apprendre à le faire…
Niveau écologie, à cause ou grâce à la taille du bateau, nous limitons et rationnalisons ce que nous embarquons à bord. Quand nous partons une semaine, les déchets naviguent avec nous donc il fait vraiment faire attention à ce que nous prévoyons. Toutes nos démarches sont un peu inscrites dans cet esprit-là. Dans un futur proche, nous aimerions aller plus loin dans la conversion du bateau en se débarrassant du carburant fossile.
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Comment a commencé ton histoire d’amour avec la mer Damien ? Et toi Guillaume, est-ce que tu as le pied marin ?
Damien : Cette histoire est d’abord l’histoire de ma relation avec mon père car c’est lui qui m’a emmené naviguer tout petit. J’ai fait le tour de la Corse avec lui sur un tout petit navire alors que j’étais dans un couffin ! C’est pour dire… Et puis, de fil en aiguille, j’ai commencé à naviguer le mercredi et le samedi dans des écoles de voile. Avec mes premiers salaires d’apprenti je me suis offert un hobie cat.
« Un scooter ou une voiture ? Très peu pour moi ! Ma passion, c’était la navigation ! »
Damien, sur les flots, pas à moto !
Guillaume : Mon rapport à la navigation a débuté presque de la même façon. Mon père est un navigateur chevronné qui m’a quasiment fait naître sur un bateau. J’ai fait mes premiers pas sur le bateau de mes grands-parents dans le port du Pouliguen, au cœur d’une famille de navigateurs bretons ! J’ai passé toutes les vacances scolaires à naviguer d’îles en îles.
Alors certes, ce n’était pas toujours un plaisir car j’ai le mal de mer… C’est un problème que je n’ai jamais réussi à régler et, dès qu’il n’y a pas assez de vent, que je ne fais rien et que ça tangue un peu, je vomis ! Pourtant, assez paradoxalement, c’est une activité que j’aime pratiquer. De préférence sur un catamaran et quand la mer est calme ; je sors très régulièrement en mer avec mon bateau moteur car j’aime aller observer à la beauté de cet environnement naturel, encore plus depuis que je suis en Nouvelle-Calédonie !
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Bon, ce n’est pas ça pour Guillaume mais tu as sûrement quelques bons souvenirs à bord ? Est-ce que vous pouvez tous les deux nous partager une anecdote ?
Guillaume : Les bons souvenirs que j’ai sont principalement… la pêche ! C’est la seule activité qui me permettait d’oublier mon mal de mer. Dès que je pouvais, je sortais la traîne ou la canne et je me mettais à pêcher. En Atlantique, nous n’avons pas la faune du lagon et ses marlins géants mais je remontais souvent des maquereaux, des dorades, des anguilles ou encore des petits éperlans qu’on pêchait avec de la « vache qui rit » comme appât. Histoire vraie ! Puis, le soir on se régalait à manger ça à l’apéritif ou lors d’un bon dîner.
« Ce qu’il me reste de toutes ces années de voile, ce sont aussi les paysages : l’île d’Houat, Hoëdic, Belle-Île, l’île d’Yeu, le Golfe du Morbihan… »
Guillaume, marin-pêcheur
Damien : J’ai une anecdote liée à la même zone géographique ! C’était en 1998, mon père reçoit un bateaude quarante pieds, flambant neuf, au mois de juillet. Je lui demande si, avec mes amis, nous pouvons nous installer à bord, sans sortir en mer, évidemment… Nous étions à la Trinité-sur-mer. Il me dit « oui » à la condition que nous ne sortions vraiment pas en mer!
Un jour se passe, deux jours se passent avant que mon père me téléphone en me demandant où nous étions… C’est incroyable, il savait pertinemment que nous n’étions déjà plus au port ! Je ne lui ai pas menti et nous étions à Belle-Île à ce moment-là. Il m’a donné plein de petites choses à faire et à voir : d’un coup de téléphone de contrôle, on est passé à des encouragements et des bons conseils entre marins.
Ces histoires me touchent beaucoup ! J’ai une deuxième anecdote sur ce même voilier, quelques années après, alors que je m’y étais installé. Ma compagne de l’époque était professeure et elle a été mutée aux Canaries. Je ne me suis même pas posé la question de savoir si nous y allions ou pas en bateau, c’était une évidence ! Mais… c’était tout de même le voilier de mon père donc je lui ai demandé son autorisation. Il m’a répondu :
« Je ne suis pas d’accord mais tu aurais tort de ne pas le faire » !
Un papa conciliant
C’est comme ça que j’ai passé un an et demi avec son bateau aux Canaries.
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Une dernière chose à ajouter ou une petite blague à faire à nos lecteurs ?
Damien : Guillaume, pour ton mal de mer, dis-toi que cela finit toujours par passer ! Ça peut mettre deux heures, deux jours ou deux semaines… Au début, tu crains de mourir mais, à la fin, t’es tellement mal, que tu as peur de ne pas mourir !
Guillaume : C’est ça, pour moi, ça reste une torture quand je commence à être mal. J’en appelle donc à la communauté scientifique mondiale pour trouver de vraies solutions pour les gens comme moi, qui ne peuvent malheureusement pas apprécier la navigation à sa juste valeur !
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