Athlète professionnelle, jeune femme engagée, Sarah Hauser c’est avant tout la détermination. A 34 ans, elle n’a jamais rien lâché pour faire de son rêve une réalité mais aussi, et surtout, pour dompter les vagues, qu’elle côtoie depuis son enfance.

La Calédonienne, aujourd’hui vice-championne du monde de Windsurf vagues 2023, est de retour sur son île natale pour passer du temps en famille, après cinq ans loin du Caillou. La windsurfeuse professionnelle s’est confiée à la rédaction de NeOcean sur ses dix dernières années passées sur l’île de Maui, à Hawaï, son pays d’adoption, mais aussi sur ses débuts en Nouvelle-Calédonie.

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Sarah, mordue de windsurf

Chez Sarah Hauser, la passion du windsurf est une histoire de famille. C’est son père qui, très jeune, l’a initié à la discipline ; naturellement, sa mère comme ses frères ont, eux aussi, appris à “rider.”  “Ce n’était pas qu’un sport, c’était aussi un mode de vie autour de la météo, du vent, des personnalités de ce monde-là”, partage Sarah. Dès l’âge de douze ans, elle pratique le windsurf, en prenant des cours à l’”ACPV” – un classique ! Mais naviguer à Nouméa peut vite devenir redondant alors, à 15 ans, un coach de l’école de voile l’emmène au récif et là, “c’est une autre discipline.” Sarah prend des vagues de trois mètres de haut et elle devient accro très rapidement : c’est le coup de foudre.  

Comme beaucoup d’adolescentes, Sarah a un rêve secret… Le sien ? Devenir windsurfeuse professionnelle mais elle le met en sommeil et se lance dans les études. Elle devient ingénieur en informatique et mathématiques appliquées et s’éloigne un peu des rivages calédoniens. Rapidement, l’envie est trop forte : une fois de retour sur le Caillou, Sarah décide de changer de direction et met le cap sur Hawaï pour le plaisir mais aussi pour prendre part à des compétitions.

J’avais du mal à me projeter en tant qu’ingénieur, j’hésitais à faire une reconversion en tant que professeur mais toujours au fond de moi, j’avais cette petite voix qui voulait suivre son rêve...

Sarah, rêveuse professionnelle

Après cinq ans d’études, Sarah participe alors à sa première compétition et se classe cinquième ; de quoi la motiver pour aller jusqu’au bout de son rêve ! En 2013, elle s’installe définitivement sur l’île de Maui, considérée comme “La Mecque du windsurf.” Un an plus tard, elle se marie en 2014 avec son compagnon, lui aussi passionné de windsurf. 

Sarah
Sensations fortes assurées ! © Fish Bowl Diaries

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Portée par la houle

“Une vague c’est quelque chose de puissant, d’un peu dangereux“, avoue Sarah. Habituée des vagues calédoniennes, elle a affronté celles de l’archipel américain d’une main de maître. “Pour moi, c’est normal d’aller sur l’eau et d’avoir des sensations intenses !” Si Sarah a enfin fait le bon choix pour elle, les premières années de sa carrière d’athlète n’ont pas été simples ; difficile de trouver des sponsors et d’en vivre pleinement alors, elle a rangé sa planche quelques temps pour retourner derrière les ordinateurs et faire de la “programmation” – dit comme ça, ça fait moins rêver !  

En tant qu’athlète, le sport fait partie du quotidien de la jeune femme car la préparation physique est extrêmement importante pour prévenir les blessures et se muscler… surtout quand on est “une petite femme, d’1m60 pour 52 kg !”, rigole-t-elle. Mais les vagues n’ont qu’à bien se tenir, Sarah ne recule devant rien alors, rapidement, elle passe une certification de “personal trainer.” Elle donne des cours de fitness avec des programmes spécifiques pour les sportifs de haut niveau qui, comme elles, pratiquent des sports de glisse. 

Sarah se rend vite compte que ce monde est fait pour elle. Plus à l’aise en mer que sur la terre ferme, en 2017, son parcours séduit un producteur américain qui lui propose de réaliser un documentaire. Girl on Wave voit le jour après presque deux ans de tournage ici et là ; le point de départ pour elle d’une grande aventure puisque le documentaire lui a permis de trouver des sponsors et continuer à vivre son rêve.

Sarah
Vice-championne du moooonde ! © Fish Bowl Diaries

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Sur le haut de la vague

L’un des moments les plus marquants de la carrière de Sarah : le jour où elle s’est mesurée à Jaws, une vague de plus de 10 mètres de haut, l’une des plus redoutables du monde. En relevant ce pari fou, elle entre dans l’histoire de la plus grosse vague ridée par une femme et, par la même occasion, dans le Guinness Book des records ! Car si plusieurs femmes l’ont ridé avant elle, elle est la seule à avoir établi un record.

Quand on parle de l’histoire d’amour entre Sarah et la mer, il est difficile de trouver les mots. Pour elle, la mer n’est jamais la même. “Je peux avoir un sentiment de jeux, comme si j’étais dans un endroit où je retombais en enfance. Il y a d’autres fois où ça devient plus intense, plus sérieux où il y a du danger !”. Sarah fait réellement partie de cette nature indomptable et se plaît à utiliser l’énergie des vagues. 

En 2024, elle sera à l’affiche de Girl on Wave 2 et compte lancer son vlog, histoire d’embarquer les internautes dans son univers incroyable et dans les coulisses de son succès. Si vous passez par le spot de Ho’okipa, jetez un œil, Sarah n’est peut-être pas loin… sûrement en train de prendre une vague, en windsurf, en foil ou en paddle. 

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