Nous avons un des plus beaux lagons du monde – et il n’y a pas que nous qui le disons d’abord, il y a aussi l’UNESCO. La Nouvelle-Calédonie est un vrai petit coin de paradis pour les plongeurs et les amoureux de la biodiversité. En effet, comment ne pas craquer lorsqu’on voit les eaux cristallines qui entourent notre Caillou ?
Alors imaginez-vous plonger au cœur du lagon… de nuit. Effrayant pour certains, relaxant voir captivant pour d’autres, les fonds marins regorgent de mystères et de trésors, qu’on ne découvre parfois qu’à la nuit tombée. Sur le Caillou, l’engouement pour la plongée de nuit est de plus en plus fort et les passionnés s’en donnent à cœur joie.
__
Lumière s’il vous plaît !
Lorsque le soleil se couche, « Nouz’Auts » Calédoniens on adore s’installer côté plage pour admirer le sunset, alors qu’au même moment, d’autres sont déjà dans le bateau, combinaison de plongée enfilée. Cap sur la passe de Dumbéa puis seiche croissant. Il est bientôt 20 heures et les palanquées sont prêtes à se mettre à l’eau.
Les plongeurs forment généralement des binômes pour des questions de sécurité bien sûr, le briefing est pointilleux et le matériel vérifié aussi bien que pour une plongée de jour. La grosse différence ? Pas de lumière naturelle alors les palanquées ne sont guidées que par le faisceau de leur lampe torche – qui peut éclairer jusqu’à 15 mètres quand même ! Même si la lune peut aider à se repérer, elle n’est pas suffisante pour se déplacer. Sous l’eau, la consigne à toujours respecter est de ne jamais éteindre sa lampe – vous l’avez compris, jouer à cache-cache n’est pas recommandé.
Pour pouvoir plonger de nuit, le niveau 1 est requis ; plus les plongeurs sont aguerris et mieux c’est car la plongée de nuit n’est pas une activité anodine. En règle générale, ils descendent jusqu’à 15 mètres maximum et les spots se trouvent toujours à l’intérieur du lagon – pas de dérivante, là aussi pour des raisons de sécurité.
__
Silence, ça tourne…
En Calédonie, trois à quatre clubs organisent des plongées de nuit et cette activité est particulièrement appréciée des photographes et vidéastes, à l’image de Bastien Preuss ou encore Gill Chabaud. Avec 286 sorties au compteur et un niveau 3, les habitants des fonds marins sont habitués à son objectif. Si pour certains se fondre dans l’obscurité de la nuit peut être anxiogène, pour Gill, c’est un véritable moment de relaxation – si si, c’est vrai. « Je passe moins de temps à regarder dans tous les sens. Je me focalise sur ce qu’il y a dans le faisceau de ma lampe » explique-t-il.
Lorsqu’il fait complètement noir, c’est là que certaines espèces sortent de leur cachette – soit parce qu’elles vivent le soir, soit parce que c’est le moment idéal pour casser la croûte, à l’abri des prédateurs. Les crustacés sont justement très nombreux à se faire une sortie entre copains mais aussi les nudibranches. Mais pour beaucoup de passionnés, le Graal c’est d’assister à la ponte des coraux. Un évènement qui ne se produit qu’une fois l’an alors il ne faut pas rater le coche : généralement, il est possible d’observer le phénomène quand l’eau est chaude, trois jours après la première pleine lune d’été. Alors à vos agendas !
__
Des acteurs de qualité
Parmi ses nombreuses plongées, Gill se souvient particulièrement de sa toute première, en décembre 2020, du côté de Bourail. Pour les amateurs de l’aquarium des lagons, à Nouméa, vous rappelez vous des nautiles qui dansent à la lumière tamisée ? Ce n’est pas un hasard, car le nautile vit généralement dans les profondeurs mais remonte la nuit pour se nourrir de petits crustacés. Alors lorsque Gill se met à l’eau cette année-là, il fait une de ses plus belles rencontres. « Je faisais des images des coraux, et un plongeur me fait des appels avec sa lampe. Je comprends qu’il y a quelque chose et au moment où il éclaire, je vois un nautile » raconte-t-il. La suite de l’histoire est encore plus belle… Gill et son binôme David se retrouvent entourés d’au moins six nautiles, qui se livrent à un véritable ballet aquatique. Alors.. on danse ?
__