Épisode #2 – The Ocean Race

Ragazzi, ragazze ! Si les alizées gonflent vos voiles et l’azur illumine vos cœurs, c’est que cette série d’articles sur les courses à la voile à travers le monde va vous faire chavirer. Petit tour d’horizon des balades plus ou moins tranquilles au sommet des flots du globe… 

Dans le premier épisode, notre régate locale fétiche, la “Groupama Race Nouvelle-Calédonie“, était à l’honneur. Dans ce second épisode, élargissons nos horizons avec une course à l’itinéraire légèrement plus long : “The Ocean Race” ! Après la participation de plus de deux mille marins à cette légendaire épreuve passant par le terrible “Triangle des Bermudes”, la 14e édition de « The Ocean Race » repart pour un tour… du monde !

Naviguez l’espace d’un instant avec l’équipage du Biotherm, skippé par le français Paul Meilhat © The Ocean Race

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The Ocean Race, une course vieille comme le monde, ou presque…

Depuis son lancement en 1973, “The Ocean Race” a porté différents alias. Historiquement, la course a débuté sous l’appellation « Whitbread Round the World Race », du nom de l’entreprise organisatrice. Ensuite, elle s’est nommée « Volvo Ocean Race » car le constructeur automobile en était le sponsor principal. Enfin, aujourd’hui, elle est baptisée « The Ocean Race » et il vous faudra lire cet article jusqu’au bout pour savoir pourquoi…

Au fils des années, « The Ocean Race » s’est améliorée à mesure que les innovations technologiques débarquaient. Pour preuve, cette année met en scène deux flottes de voiliers de course océanique hautement performants. Ces bateaux, à la pointe de la technologie, peuvent parcourir 600 miles nautiques ou plus, le tout en une seule journée ! Par conséquent, l’édition 2023 contient une nouveauté : une traversée épique des mers du Sud qui sera la plus longue étape de l’histoire de la course. Il s’agit d’un incroyable marathon de 12 750 miles nautiques entre Le Cap, en Afrique du Sud, et Itajaí, au Brésil. 

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Un tour du monde en (1)80 jours

Le concept du voyage est simple ; une course contre la montre à la recherche des meilleures performances. Cette épreuve à la voile, réservée aux monocoques, demeure encore aujourd’hui l’une des courses autour du monde les plus difficiles à mener, l’épreuve suprême pour une équipe de sport professionnel. Les équipages sont confrontés à des températures extrêmes allant de -15 °C dans l’océan Austral à +45 °C à l’équateur. Une compétition impitoyable… 

Cette année, deux coupes sont en jeu. D’un côté, cinq équipes « IMOCA » s’affrontent dans une course autour du monde pour le trophée « The Ocean Race ». Tandis que de l’autre, six équipes « VO65 » courent en trois étapes pour un nouveau trophée appelé « The Ocean Race VO65 Sprint Cup »

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Un seul itinéraire pour deux courses différentes © The Ocean Race

Aujourd’hui, les coureurs viennent de passer la troisième étape de “The Ocean Race“. Les vainqueurs de cette longue navigation entre Le Cap et Itajaí sont les marins de la Team Malizia. Le skipper allemand Boris Herrmann a eu dû mal à réaliser tant son équipage est revenu de loin durant cette manche, avec notamment une déchirure de 30 cm de long en haut du mât ! Il en faut du courage, et ce n’est pas fini. En effet, la course a débuté le 15 janvier dernier à Alicante, en Espagne, et les marathoniens doivent atteindre Genève, en Italie, le 15 juin prochain après avoir parcouru plus de 31 000 milles nautiques en six mois. Alors, marins… hissez les voiles !

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Plus qu’une simple compétition

Vous l’attendiez donc… voici l’explication : le nom de l’épreuve, « The Ocean Race », se rattache désormais uniquement à l’océan afin de montrer l’engagement des organisateurs dans la préservation et la protection des mers du globe. La course s’est fixée de nombreux objectifs ambitieux qui font écho à trois piliers d’actions autour de la thématique « naviguer avec du sens » :

« La planète est le seul actionnaire à qui nous rendons compte. »

Richard Brisius, président de la course

Dans le premier pilier, nommé « Empreinte », la course prend en compte les impacts environnementaux négatifs qu’elle cause. En effet, organiser une compétition de voile qui se déroule sur six mois, avec neuf escales mondiales, des centaines d’employés et des millions de visiteurs dans les villages de course, produit sa propre empreinte carbone. 

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Une course que l’ON doit gagner © The Ocean Race

Les deux autres piliers, « Impact » et « Héritage », ont été pensés dans l’optique d’insuffler une volonté de s’engager dans la préservation des océans. Par exemple, la pétition internationale One Blue Ocean a pour but d’obtenir une « Déclaration Universelle des Droits de l’Océan ». Celle-ci sera présentée lors de la prochaine Assemblée Générale des Nations Unies en septembre 2023. De plus, des campagnes de sensibilisation existent à travers de nombreux programmes éducatifs qui touchent déjà plus de 210 000 participants. Enfin, des programmes scientifiques permettent de mesurer et d’analyser les données collectées par les bateaux de course qui naviguent dans les endroits les plus inaccessibles des océans. Une course aux multiples voiles !

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