Le saviez-vous ? Les coraux sont en fait des animaux ! Souvent considérés comme des végétaux des mers, ils sont en réalité des animaux pourvus d’un squelette calcaire. Et ce n’est pas tout : ils existaient déjà à l’époque des dinosaures, il y a plus de 200 millions d’années !
Les coraux sont des créatures complexes de la famille des cnidaires, oui oui, des cnidaires. Il s’agit du nom scientifique issu du grec ancien qui veut tout simplement dire « ortie de mer ». Si elle a coulé des jours paisibles pendant des millions d’années, cette espèce se trouve aujourd’hui en grand danger à travers le globe. Blanchissement, perte de biodiversité, maladies… outre l’impact direct des humains, le réchauffement climatique menace également les barrières de corail. S’ils sont aux océans ce que les forêts sont à la Terre, la préservation des coraux représente un enjeu de taille pour notre avenir.
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Les barrières vivantes pour les littoraux
De nos jours, beaucoup d’espèces de coraux restent encore inconnues. Pourtant, les scientifiques estiment qu’il existe entre 93 000 et trois millions d’espèces ! Ça vous paraît beaucoup ? Pourtant, ça ne représente que 0,2 % de la surface océanique. Cette infime partie garantie néanmoins la diversité de l’écosystème subaquatique : plus d’un million d’espèces animales et végétales résident dans ces labyrinthes de calcaire vivant, soit environ 25% de la vie marine de notre planète. Par ailleurs, ils protègent aussi les côtes de nombreux pays en atténuant jusqu’à 98% de l’énergie des vagues.
Aujourd’hui, les coraux sont menacés. Vous le savez sans doute, la présence des coraux dans nos océans diminue à cause du réchauffement climatique. Le Giec – Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – prévoit une élévation de la température de l’air de 1,5°C d’ici 2100 et donc une augmentation corrélée de la température de l’eau. Les récifs coralliens, très sensibles, subissent ces changements de plein fouet : une différence d’un à deux degrés Celsius, voilà qui suffit pour provoquer leur blanchissement. Ce phénomène est en majeure partie dû à la disparition des micro-algues qui vivent au sein des tissus coralliens. Sans ces minuscules algues, le corail ne s’alimente plus. Lors de votre prochaine sortie PMT, si vous croisez du corail blanc, il y a de forte chance qu’il soit déjà mort… Et non, les coraux ne se tartinent pas de crème solaire qui leur est par ailleurs également nocive.
Autre conséquence du réchauffement climatique ; la pollution de l’air augmente et cause l’acidification des océans. La baisse du pH de l’eau des océans est causée par l’absorption du CO2, de plus en plus présent dans l’air. Le rapport du Giec indique que ce phénomène s’est accentué de 26 % depuis le début du 19e siècle. Certains prédisent même une augmentation de 150 % de l’acidité d’ici 2100 ! Cette acidité meurtrière réduit la résistance des coraux face à l’érosion : ils ne peuvent plus fabriquer leurs squelettes calcaires externes. En quarante ans, 40 % des récifs ont déjà disparu et les scientifiques s’accordent à dire que si rien n’est fait d’ici 2050, la totalité d’entre eux aura disparu.
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Le « Korail » du Caillou
Chaque récif corallien est unique et ceux de la Nouvelle-Calédonie le sont tout particulièrement. Avec une surface totale de 24 000 km², le lagon calédonien est le plus (beau) et grand du monde. Le 8 juillet 2008, ce paradis sous-marin, le plus préservé du globe, a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. En outre, c’est ici que vit la plus grande variété de coraux et de poissons, avec pas moins de 419 espèces de coraux recensées.
Ainsi, les récifs calédoniens paraissent en meilleur état que ceux de leurs voisins. Alors qu’en Australie et en Polynésie, les épisodes de blanchissement ne cessent de se répéter et de s’intensifier, ici, il n’y en avait pas eu depuis 2016… jusqu’à récemment puisque des signes de blanchissement corallien ont été repérés à plusieurs endroits du Caillou par les plongeurs du Réseau d’Observation des Récifs Coraliens (Rorc). Une bonne nouvelle néanmoins ?
« A Bouraké, des coraux vivent en bordure de mangrove là où l’eau est plus acide et plus chaude. Et pourtant ces coraux se développent. Quarante espèces y ont été recensées. Ce sont des conditions uniques avec un faible PH et une forte température, ce qui correspond aux prévisions pour la fin du siècle. L’idée est de savoir s’ils ont une physiologie différente des autres coraux. »
Fanny Houlbreque, chargée de recherche à l’IRD.
Pour ces motifs, l’Institut de Recherche pour le Développement essaie de comprendre et d’analyser cette résistance : deux hypothèses ressortent. D’une part, les scientifiques supposent que cette ténacité pourrait être liée à certains métaux, comme le magnésium ou le manganèse qui boosteraient le métabolisme des coraux. D’autre part, la piste du plancton est également étudiée car ces micro-organismes sont très présents dans nos eaux. Quelle que soit la raison, nos récifs se portent bien, alors continuons à en prendre soin !
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L’Homme, fauteur de trouble ET porteur de solution ?
La dégradation des coraux est accélérée par l’augmentation de la température de l’eau et de l’air. En conséquence, ces magnifiques organismes vivants pourraient bel et bien disparaître. Pour éviter cette catastrophe, l’homme doit réagir et trouver des solutions pertinentes et adaptables à d’autres territoires. De la préservation à la production des coraux, nombre de projets sont en cours de développement dans le monde et en Nouvelle-Calédonie. Une urgence car, plus de coraux… plus de Nemo !
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