La rédac’ est partie à la rencontre d’Enzo Viviani, capitaine chez Dal Ocean, qui nous a raconté l’histoire de sa vie au cœur de l’Océan Pacifique, là où chaque vague lui a soufflé le vent d’une destinée marine. 

“Ça me fait toujours autant vibrer d’être sur l’eau. Que ça soit “pétole” ou qu’il y ait 35 nœuds, la mer est différente tout le temps. C’est grâce à ça que chacune de mes journées ne se ressemble pas. J’adore voir la mer dans tous ses états, je la trouve toujours belle. Elle nous offre tellement de choses, ce n’est pas pour rien qu’on a un lagon si impressionnant.” – Enzo Viviani

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Une jeunesse formée par la mer

Vingt-cinq ans aujourd’hui et dix-neuf ans de vie à bord d’un catamaran avec sa famille : Enzo a fait de chaque traversée un moment inoubliable. Au rayon des souvenirs, il évoque les noëls fêtés en mer, des escapades à l’îlot Maître après l’école ou encore des navigations de plusieurs jours jusqu’en Nouvelle-Zélande ; aisé de percevoir à travers ces songes réels tout l’amour et la liberté que lui ont transmis la mer… et son père. Mais au-delà des beaux souvenirs, c’est la mer elle-même qui l’a appelé à suivre un parcours maritime avec comme boussole la passion familiale.

Après son bac et une escale à HawaÏ pour améliorer son anglais, Enzo prend le cap de la Métropole. Tel “Ulysse” en quête de nouvelles terres, il intègre la Marine Nationale à Cherbourg, avant de poursuivre à Brest pour sa formation métier. Une expérience qui lui a apporté une once certaine de rigueur mais qui lui a aussi fait réaliser que la Marine ne lui permettrait pas d’être au plus près de l’humain.

“C’est dans le contact avec les passagers que je me suis senti à ma place” – Enzo Viviani, au contact

Après ce bord décisif, il rentre donc en Nouvelle-Calédonie et se lance dans la formation de matelot à l’École des Métiers de la Mer, située à Nouville. Une formation qui a duré deux mois et demi et après laquelle le jeune homme a directement commencé à chercher du travail.

Capitaine
Capitaine de son propre cata © NeOcean

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De matelot à capitaine 200

C’est à bord du Betico que son épopée de matelot se poursuit. Enzo se trouve alors face à un nouveau défi et ce navire bien connu des Calédoniens se transofmre en une école de la mer, une école de la vie où chaque vague, chaque manœuvre, font grandir le marin professionnel qu’il devient. Pendant près de deux ans, il se forge une solide expérience de matelot et sa volonté de travailler au plus près des passagers s’accentue. Il repart alors en Métropole, à destination du précieux séame : le fameux brevet de “Capitaine 200” et de diverses formations qui lui permettent de se spécialiser dans le secteur du “navire à passager”. Pour les non-initiés, ce titre permet de barrer des navires de commerce ou de plaisance jaugeant jusqu’à 200 UMS (en gros, des unités de mesure de tonnage). C’est le premier échelon dans la grande famille des capitaines, un peu comme devenir moussaillon avant d’être amiral.

Pour ceux qui visent encore plus loin, il y a le “Capitaine 500” (permettant de piloter des navires jusqu’à 500 UMS), puis le “Capitaine 3 000” (jusqu’à 3 000 UMS, là on commence à causer sérieusement). Enfin, le Graal absolu, c’est le brevet de “Capitaine Illimité”, qui ouvre les portes des plus gros mastodontes des océans, sans limite de jauge. Autant dire que celui qui l’a peut se balader aux quatre coins du globe, en mode “Jack Sparrow” prêt à voguer sur toutes les mers du monde.

Mais revenons à notre marin des tropiques. Comme tous ses chemins le (re)mènent à Nouméa, une fois sa certification en poche, Enzo s’engage dans un nouveau chapitre de son parcours maritime. C’est chez Dal Ocean qu’il décroche son premier poste de Capt’ain. Ce changement de posture, de matelot à capitaine, représente une toute nouvelle charge de responsabilités. Il se confronte désormais à de nouveaux défis et c’est alors qu’il se rend vraiment compte des reponsabilités associées au rôle de capitaine.

« C’est un poste qui m’a apporté énormément de responsabilités. On passe de matelot à capitaine, et là, tout devient plus concret. Chaque décision peut avoir un impact important » – Enzo Viviani, Capt’ain pas abandonné

Au sein de Dal Ocean, Enzo affine ses compétences. Il apprend à assurer la sécurité des passagers et à faire face aux défis maritimes du quotidien. Mais c’est aussi ici que son amour pour la mer se renforce. Ses journées sont rythmées par les allers-retours entre les îlots et les défis imprévus que la mer impose. Cette expérience lui a permis de renforcer sa volonté d’aller plus loin, vers le “Capitaine 500”, et au-delà…

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Une mer sans fin et des opportunités au large

Capitaine
Capt’ain sourire à la barre du bonheur © Enzo Viviani

Enzo n’a pas envie de poser l’ancre et il se dirige donc vers le “Capitaine 500”, prêt à se former à nouveau. Il a l’âme d’un navigateur sans frontière et comme tout bon marin le sait, parfois, le vent nous pousse dans des directions inattendues. Sa vision reste ouverte et chaque escale, chaque rencontre pourrait mener à une opportunité, comme un trésor enfoui au fond d’une baie.

« Je veux atteindre le Capitaine 3000, mais je ne me mets aucune limite. » – Enzo Viviani, 3000% motivé

Après un ultime retour en Métropole dans les prochains jours, il aspire à explorer de nouvelles quêtes. Pour lui, ce voyage est aussi une opprotunité d’ouverture et de contacts professionnels qu’il espère établir à la fois en Calédonie et dans l’Hexagone. 

“Je veux ouvrir mes horizons, voir ce qu’il se passe ailleurs.” – Enzo Viviani, horizontal

L’océan n’a pas de frontières et une carrière est une traversée sans fin. Peut être un jour aura-t-il l’appel du “Capitaine illimité” …

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Épilogue d’une odyssée

Un dernier conseil avant de quitter le capitaine ? Naviguer avec sagesse, comme le dirait “Haddock” après une tempête bien tassée. Dans l’épilogue de sa régate, Enzo partage son conseil le plus précieux pour ceux qui souhaitent prendre la mer : commencer tôt. Parole d’un marin averti qui connaît l’importance des premiers alizés qui nous poussent vers notre destinée. Bon vent, Capt’ain !

« Plus tôt on se lance dans ce milieu, mieux c’est.” –  Enzo Viviani, marin de bonne heure !

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