Ça y est, les géantes des mers ont quitté les eaux clémentes de notre beau Caillou. Les femelles baleines ont mis bas, les juvéniles ont eu la chance de naître dans un lagon classé au patrimoine mondial de l’UNESCO – les veinards – et nous, petits humains que nous sommes, nous avons eu la chance de pouvoir les observer. Peut-être avez-vous vu une nageoire pectorale vous faire un « tata » géant ? Un souffle ? Un saut, pour les plus chanceux ?

La saison 2023 qui avait commencé à la mi-juillet, s’est achevée mi-septembre, à la fin de l’hiver austral. Opération Cétacés, l’association locale qui enregistre l’activité et l’évolution de la population des baleines à bosse, nous a confié son bilan. Cette année, trente-deux nouvelles baleines ont été observées dans le Grand Sud.

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Jump ! Jump ! Jump ! © Opération Cétacés

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Des jolies mamans de 30 tonnes

Vous le savez sûrement, si les baleines à bosse quittent l’Antarctique, c’est parce que les eaux sont beaucoup trop froides pour qu’elles puissent donner naissance à leurs petits. Alors la nature leur a murmuré que le lagon calédonien était l’un des plus beaux endroits dans le Pacifique pour devenir parents. Cette saison, Opération Cétacés a eu la chance de croiser le chemin de 81 baleines !

Les membres de l’association ont aussi rencontré douze mamans et leurs petits ; des premiers instants de vie uniques au monde. Les femelles sont d’ailleurs les premières à arriver en Nouvelle-Calédonie, au début de la saison, les mâles eux sont plutôt à la traîne… ils arrivent quelques semaines plus tard. 

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La bande est de retour

Chaque année, c’est aussi l’occasion pour l’équipe de scientifiques d’Opération Cétacés d’étudier ces mammifères marins qui fascinent petits et grands. Elle retrouve régulièrement des baleines croisées les saisons précédentes et c’était le cas en juillet dernier : onze baleines déjà connues étaient de retour. Le suivi des baleines montre en effet qu’une petite population est fidèle à notre lagon. D’après l’association, les baleines qui viennent chez nous sont différentes de celles qui se baladent ailleurs dans le Pacifique. 

Cette saison, les biologistes ont fait des sorties régulières en baie de Prony – une vingtaine de jours au total. Bilan ? De juillet à septembre 2023, sur les 81 baleines observées, 43 ont pu être identifiées avec succès – leur nageoire caudale a été photographiée. Les baleines à bosse ont désormais leur carte d’identité auprès de l’association !

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Coucou les scientifiques ! © Opération Cétacés

Autant de données qui permettent à l’équipe de tirer un bilan positif. Le plus important dans leur travail ? La continuité d’une année à l’autre, pour pouvoir analyser l’évolution. D’après les scientifiques, la population du Pacifique Sud est une population qui augmente ! Si elle n’est pas la même qu’avant la chasse baleinière, ce qui est certain, c’est que les baleines à bosse se portent mieux. 

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Demandez le programme !

Si certaines sont des habituées, d’autres en revanche s’aventurent pour la première fois dans le lagon. L’équipe de l’association a ainsi recensé trente-deux nouvelles baleines cette saison.

« On ne les a pas trouvés dans notre catalogue, et on a trente ans de recul. C’est plutôt cool. On retrouve souvent les mêmes chaque année, mais quand on a des nouveaux individus, c’est plutôt encourageant. »

Hugo Bourgogne, biologiste

L’association va encore plus loin lors de ses sorties en mer : les biologistes prélèvent un petit bout de la peau de la baleine – environ 1cm –  pour le faire analyser par la suite. Et on y fait des découvertes passionnantes : un mâle ou femelle, liens parentaux ou encore liens avec les autres populations de baleines du Pacifique. L’association travaille actuellement avec un laboratoire basé en Australie sur The Humpback Whale Sentinel Programme. Un programme axé accès autour la recherche de contaminants dans les graisses de ces animaux marins ,car le gras de la baleine est un bon indicateur de ce qui se passe dans les eaux en Antarctique.

Autre programme auquel participe Opération Cétacés : Sexy singing ! En partenariat avec différents pays, dont un laboratoire en Ecosse, ce programme permet d’étudier le chant des baleines. Et ne vous fiez pas aux apparences, ce ne sont pas les femmes qui chantonnent mais les mâles ! Ces messieurs chantent en période de reproduction… pour attirer ces dames. D’après le biologiste, ils chantent tous la même chanson et elle évolue d’une année à l’autre.

Bref, cette saison, les mâles ont poussé la chansonnette, les femelles sont devenues mamans et nous on a pu profiter de magnifiques journées sur le lagon Sud. Vivement l’année prochaine qu’elles reviennent ! 

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© Opération Cétacés

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