Une résidence d’artistes sur un porte-conteneur en partance de Nouméa ? Non, ce n’est pas un poisson d’avril, c’est un projet qui existe bel et bien ! En effet, ce mardi 2 avril, au coucher de soleil, la rédac’ a assisté à l’embarquement à bord du Marius d’Elsa Guillaume, une artiste plasticienne dont vous nous parlions la semaine dernière. Ce porte-conteneur est en direction de Savannah, aux États-Unis et accueillera au total six artistes de tous horizons afin qu’ils s’immergent dans le monde du transport maritime… Un projet dans le cadre de la Villa Albertine. Nous aussi on embarque, et vous avec !
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Embarquons à bord d’un porte-conteneur
Ce mardi 2 avril, à 16h30, alors que le soleil commençait à décliner sur Nouméa, nous avions rendez-vous à l’agence maritime AM SUD pour retrouver Elsa. Excitation est à son paoxysme pour la jeune femme qui s’apprête à embraquer pour six semaines à bord d’un porte-conteneur, en direction des États-Unis.
« Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre, j’ai vraiment hâte d’y être. Je sens l’excitation qui monte ! »
Une Elsa dans le flou artistique
Ni une, ni deux, nous cheminons vers le port à conteneurs. Nous roulons entre des montagnes de boites en acier de toutes les couleurs, avant d’arriver vers un mastodonte de 195 mètres de long. C’est assez impressionnant, nous avons tous la tête en l’air à se sentir tout petit face à ce géant de la mondialisation.
Elsa est prête à monter sur la passerelle et c’est d’un pas décidé qu’elle franchit les première « marches » vers sa nouvelle maison. Ce bateau, typique de la mondialisation, avec à son bord une vingtaine de membres d’équipage, se prépare pour la traversée : vers Brisbane d’abord, puis vers le Canal de Panama et enfin, sa destination finale, Savannah. Pas besoin d‘avoir peur, cet itinéraire est un roulement régulier et comme nous l’assure le Commandant, les eaux du Pacifique sont généralement calmes… Ainsi, pendant les six prochaines semaines, Elsa vivra en immersion avec l’équipage. L’objectif ? Repenser les mobilités maritimes à travers des imaginaires artistiques.
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Imaginaire artistique et mondialisation
En effet, tout le projet se trouve dans ce lien entre mobilités maritimes mondiales et productions artistiques. C’est dans le cadre de la Villa Albertine que l’Atlantic-Pacific Artists Line a été créée. À l’initiative de l’Ambassade de France aux États-Unis, l’idée est d’accueillir des artistes sur un porte-conteneur reliant la métropole aux territoires français d’outre-mer, en passant par les États-Unis. C’est un concept qui s’inscrit dans une longue tradition française de diffusion de sa culture à travers le monde. Inventé par Louis XIV, la première résidence d’artiste a vu le jour à Rome, il y a 350 ans : la Villa Médicis.
Pourtant, si le concept n’est pas nouveau, le format est inédit. En effet, la Villa Albertine s’est associée à la compagnie de transport maritime MARFRET ainsi qu’au Musée national de la Marine pour aller plus loin dans la réflexion autour des mobilités artistiques en créant cette l’Atlantic-Pacific Artists Line. Cette ligne maritime est dédiée au artistes et écrivains, prêts à vivre une expérience exceptionnelle. L’image de la mondialisation et du transport maritime a souvent un image terne, froide et un peu « grise ». L’apport de l’art peut faire bouger les perceptions qu’on en a, en nous faisant découvrir ce monde de l’intérieur, avec ses rythmes de vies, ses sonorités, ses images et surtout ses hommes et femmes…
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La résidence d’artiste la plus originale
Perdus dans notre bulle de réflexion, nous essayons de scanner le visage d’Elsa. À quoi pense-t-elle ? Quel va être son rythme de vie et quelles vont être ses productions pendant le mois et demi à venir ? Dans tous les cas, le Marius nous a ouvert son antre et, accompagné par le Commandant Henri-Pierre Le Goaster, nous avons visiter les lieux… Pas d’ascenseur pour arriver jusqu’à la « tour de contrôle » mais des marches qui nous paraissent infinies ! La vue se mérite…
Elsa semble ravie – et rassurée ! En effet, cette passerelle est spacieuse et de larges baies vitrées la font baigner dans une atmosphère plus chaleureuse qu’on ne peut imaginer. La « golden hour » et l’accueil bienveillant du Commandant doivent y jouer pour beaucoup !
« Je ne m’attendais pas à un espace aussi grand et j’avais peur d’un manque de lumière. Mais là je suis vraiment contente, je vais avoir de la place pour poser mon papier par terre si le Commandant me le permet. Je me vois très bien travailler ici, la lumière est belle et les volumes sont inspirants. »
Une Elsa qui se projette !
La dernière étape de notre visite se termine dans la cabine d’Elsa et nous la regardons déballer ses premiers effets – des crayons et des carnets – avant de redescendre et quitter le navire. Nous disons au revoir à la plasticienne, sans oublier de prendre son Instagram, afin de suivre, en direct son expérience ! Hâte de voir ses productions. N’ayez crainte si vous n’avez pas ce réseau social, les six créateurs seront invités à contribuer à une exposition de restitution de leur résidence, au Musée national de la Marine, au printemps 2025.
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