Épisode #8 – Race to Alaska, une course d’aventure hors norme du Pacifique
Ragazzi, ragazze, bienvenue sur NeOcean ! Si les alizés gonflent vos voiles et l’azur illumine vos cœurs, c’est que cette série d’articles sur les courses à la voile à travers le monde va vous faire chavirer. Petit tour d’horizon des balades plus ou moins tranquilles au sommet des flots du globe…
Nous avions mis le cap sur l’Atlantique dans le septième épisode, pour découvrir l’une des courses les plus connues de France : la mythique Solitaire du Figaro et sa 54e édition. Retour dans le Pacifique pour ce huitième épisode, mais dans les eaux froides du Nord pour la Race to Alaska ! En voilà une course pas comme les autres. Un périple de 750 miles nautiques à travers les tourbillons, vents et courants du Pacifique Nord, sans aucun moteur et sans aucune aide extérieure. Retour sur une course hors norme, aussi haletante que challengeant !
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Une course unique en son genre
Race to Alaska c’est avant tout une aventure pour tous les amoureux de défis sportifs. La course vers l’Alaska existe depuis 2015 et elle est devenue peu à peu incontournable dans le monde de la voile, notamment pour son caractère atypique. En effet, la première particularité est qu’elle autorise tous types d’embarcations à concourir, à partir du moment où elles ne sont pas motorisées !
Alors, vous nous direz que beaucoup de courses à la voile n’autorisent pas le moteur… Et vous auriez raison ! Mais avez-vous déjà vu concourir un voilier de 32 pieds face à un paddle ? Son caractère unique tient en effet à l’absence de restriction quant au type d’embarcation utilisée. Une sorte de clin d’œil aux diverses manières de naviguer à travers les millénaires. Cela crée une diversité incroyable : kayak, canoë, pirogue, paddle, monocoque, optimist… Bref, de quoi mettre à l’épreuve tous les marins les plus chevronnés ou les passionnés de défis extrêmes.
Sans compter la distance : 750 milles nautiques. Mille deux cents kilomètres, rien que ça. Et comme si cela ne suffisait pas, la difficulté supplémentaire concerne le parcours de la course. Si parler du Pacifique pour nous Calédonien, c’est penser au bleu du lagon et à ses eaux chaudes, imaginez-vous une route à travers les eaux glacée de l’Amérique du Nord. Car cette course vers l’Alaska débute de Port Townsend dans l’État de Washington, direction l’Alaska. En équipage ou en solo, cette course est à ce jour la plus longue d’Amérique du Nord.
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Repousser ses limites et tester ses compétences
La Race to Alaska – dite « R2AK » – a été créée par trois amis pour attirer plus de monde autour du sport de régate. Il s’agissait de séduire un public large à naviguer. L’idée n’était donc pas de faire rivaliser les concurrents sur des bateaux ultramodernes et hors de prix mais sur leurs compétences et qualités de marins. Et pour ça, pas de chichi niveau prix ! Le premier prix de 10 000 dollars est cloué sur une buche à l’arrivée et le second prix est un lot de couteau à steak.
» Pourquoi les gens continuent à concourir ? Parce que R2AK n’est pas la victoire, mais l’action. Et c’est plus facile à dire si vous n’aviez aucune chance de gagner quoi que ce soit dès le départ. »
un des trois amis
Pour autant, si la course est ouverte à tous, un galop d’essai est en place afin d’éliminer les équipages les moins compétents pour cette navigation à haut risque. En effet, cette route est semée d’embuches : météo hostile et vents changeants, courants complexes, étroits chenaux et obstacles imposants… De quoi faire peur mais pas à décourager les plus aventureux !
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Un goût d’aventure et de nature
La R2AK commence donc par un parcours de quarante milles nautiques de Port Townsend à Victoria. Les marins doivent traverser en moins de trente-six heures les eaux du détroit de Juan de Fuca, bien plus fréquentées et praticables. Une fois arrivés sur l’île de Vancouver, l’aventure commence alors : remonter la côte nord-ouest du Pacifique et ses paysages d’une beauté sauvage. De quoi vivre une expérience inoubliable pour les amoureux de la nature.
L’édition 2023 s’est déroulée en juin dernier et comptait quarante inscrits – dont quatre kayaks et deux SUP ! À l’issue de la première épreuve, trente-quatre ont été sélectionnés et seuls dix-huit d’entre eux ont fini la course… Un sacré challenge personnel qui teste les limites de ses participants et leur d’abnégation. Avis aux plus fous, cette course est faite pour vous !
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