Mercredi 7 juin dernier, c’est à bord de l’Amborella, navire scientifique de haute mer, que s’est tenue une conférence de presse en compagnie de Jérémie Katidjo Monnier. Fraîchement revenu de son déplacement en métropole, le membre du gouvernement en charge de la gestion du Parc Naturel de la Mer de Corail a annoncé l’adoption du projet de loi-pays par le Gouvernement. Celui-ci a pour objectif d’instaurer un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des fonds marins de l’espace maritime du Caillou.

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© NeOcean

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Un moratoire de dix ans pour la Nouvelle-Calédonie

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À la veille de la journée internationale de l’océan, le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a de nouveau montré son engagement en faveur de la protection de l’environnement marin et particulièrement de celui de Nouvelle-Calédonie. En effet, un moratoire de dix ans, visant à préserver la richesse écologique du PNMC, sa biodiversité et sa géodiversité a été adopté. C’est Jérémie Katidjo Monnier, membre du Gouvernement en charge du Parc qui a annoncé ce pas supplémentaire vers la protection des fonds marins.

À bord du navire, les membres du Comité de gestion du Parc et les membres du Comité scientifique ont pris part aux festivités. Sous un soleil de plomb et accompagné de quelques gourmandises, les membres ont pu réaffirmer leur soutien à ce projet de loi-pays.

« On ne peut que se réjouir de cette décision. En cette veille de Journée mondiale de l’océan, nous réaffirmons, notre engagement collectif et nos implications en tant que chercheurs dans la préservation du Parc. »

Claude Payri, Présidente du Comité scientifique

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Les fonds marins sous le feu des projecteurs

Le Haussariat était aussi représenté par sa Secrétaire générale adjointe, Carine Farault. Lors de sa prise de parole, elle a ainsi précisé l’importance pour l’État de favoriser la recherche scientifique.

« Ce projet de loi-pays est un texte important car il permet de maintenir, malgré tout, des activités de recherche pour faire de l’acquisition de connaissances essentielles pour mieux préserver ce milieu. ».

Carine Farault, Secrétaire générale adjointe du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie

Ainsi, ce texte est un pas de plus vers une meilleure connaissance des fonds marins car s’il vise à interdire les activités d’exploitation et d’extraction minière, pétrolière ou gazière, il n’empêchera pas l’exploration scientifique. En outre, la recherche est encouragée tout en étant encadrée. La condition pour plonger au delà de mille mètres ? Que la mission n’engendre pas d’impact négatif sur les milieux et les équilibres marins naturels. Toutes les expéditions scientifiques feront ainsi l’objet d’une évaluation environnementale.

Ce positionnement s’inscrit dans une démarche internationale. Outre le fait que le thème de la Journée internationale de l’Océan fut dédié à ces fonds marins, plusieurs territoires s’engagent d’ores et déjà dans cette démarche. C’est notamment le cas de nos voisins polynésiens qui ont mis en place un moratoire en décembre 2022. De plus, dès demain débuteront deux journées entièrement dédiées à la thématique des fonds à travers des conférences organisées par le PECC au Château Royal. L’occasion de dresser un état des lieux de la connaissance de ces grands fonds et de leur potentialité, notamment en matière de recherche scientifique, mais aussi d’éclairer les enjeux technologiques.

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Dix ans oui, mais après ?

Si la Nouvelle-Calédonie prévoit une loi sur dix ans pour le moment, cette durée pourra être prorogée à vingt ou trente ans. En effet, considéré comme une mesure stricte, ce moratoire prévoit une clause de bilan et de revoyure. De ce fait, c’est une première mesure le « temps d’en savoir plus« . Reste la question de ce que le Congrès décidera. Durant les prochains mois, le texte poursuivra son parcours législatif jusqu’au Congrès, afin que ses membres décident ou non de son adoption…

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