Comme les coraux ou les anémones de mer, elles font partie de la grande famille des Cnidaires, un terme tiré du grec « cnide » signifiant « qui pique ». Présentes sur la Terre depuis environ 600 millions d’années (et donc parmi les premiers habitants de notre planète) les méduses et leurs tentacules urticantes tant redoutées des baigneurs profitent aujourd’hui de l’activité humaine et du réchauffement climatique pour proliférer dans tous les océans du monde. Une multiplication qui devrait à son tour avoir des conséquences écologiques, économiques et sociales…

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Attention, lecture urticante © Dreamtime Nature

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Les populations de méduses en plein « boom » 

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Le ballet des méduses, beau et effrayant à la fois

Rares sont les touristes ou les plaisanciers du bord de mer à n’avoir jamais croisé de méduse… Et pour cause ! Ces animaux gélatineux et plus ou moins venimeux qui errent au gré des courants débarquent chaque année sur nos côtes.  Et alors gare aux baigneurs ! Les méduses vivent aujourd’hui dans toutes les mers et les océans du monde et à toutes les profondeurs, jusqu’aux abysses. Avec leur organisme constitué d’environ 95 à 98% d’eau, elles sont dépourvues de cerveau et se nourrissent principalement de plancton et de larves de poisson. Et c’est justement là que le bât blesse … Ces dernières années, les températures de surface des océans ne cessent de battre des records. Le réchauffement climatique et l’acidification des océans ont pour conséquence de favoriser le développement du plancton, la principale alimentation des méduses. 

Grâce à cette nourriture de plus en plus abondante, les méduses peuvent se reproduire toute l’année et voir leurs aires de répartition augmenter. Si l’on ajoute au tableau l’activité humaine et notamment la pêche intensive, l’histoire ne fait que se compliquer… En effet, la surpêche tend à faire disparaitre des espèces de poissons prédatrices du plancton, et laisse donc encore et toujours plus de nourriture aux méduses pour se développer. Ces dernières, qui ont de surcroit survécu à tous les bouleversements climatiques et changements d’époque qui ont émaillé l’histoire, peuvent alors pleinement proliférer, causant de nombreux problèmes pour la biodiversité et l’équilibre marin. Il faudrait donc s’habituer à voir nos plages accueillir de plus en plus de ces cauchemars pour baigneurs…

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Des espèces parfois mortelles 

Dans les eaux du Pacifique Sud, on compte justement parmi les spécimens de méduses les moins sympathiques à croiser au détour d’une brasse. C’est le cas notamment de la cuboméduse Chironex fleckeri. Répondant également aux doux petits noms de « guêpe de mer » ou carrément « main de la mort », elle est présente dans les eaux australiennes et son venin peut venir à bout d’un homme adulte en deux minutes. Autant vous dire qu’une fois leur présence signalée sur une plage, il vous est fortement déconseillé de vous y baigner ! Au moins, vous aurez des chances d’apercevoir la Chironex dans l’eau… Ce qui est beaucoup moins évident pour sa cousine l’Irukandji ! Cette dernière, qui évolue également dans les eaux australiennes, a la taille d’un ongle, quatre tentacules allant de 5 à 50 cm et un corps à peine visible dans l’eau à l’œil nu. Pour les scientifiques, il s’agit certainement de l’animal le plus venimeux du monde par rapport à son poids. Pas franchement la bonne surprise de votre PMT…

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La cuboméduse, terreur du Pacifique

En Nouvelle-Calédonie aussi, plusieurs espèces de méduses sont répertoriées. La plus présente et celle qui fait le plus souvent les titres de la presse, c’est la physalie de l’espèce Physalia utriculus. Ces « fausses méduses à fils bleus » que l’on appelle également « galère portugaise » ou « vessie de mer » sont de plus en plus souvent observées sur nos littoraux. Les physalies possèdent non seulement un venin très douloureux et dangereux pour l’homme mais elles restent également venimeuses même mortes et échouées ou sèches sur la plage. En cas de piqure, on vous conseille de rincer la zone irritée avec du vinaigre et d’enlever ensuite les filaments à la pince à épiler. En 2019, une « invasion » de ces physalies en Australie avait causé plus de 3500 piqures en un seul weekend… 

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La physalie ou « fausse méduse bleue »

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Méduses : vers un avenir tout gélifié pour nos océans ?

Les méduses sont donc l’une des espèces océaniques qui a le plus de chances de voir son aire de répartition et sa population augmenter avec le réchauffement des eaux et l’acidification des océans. L’activité humaine, notamment la pêche intensive, n’est pas en reste pour expliquer le phénomène. Comble de l’ironie, de nombreuses de nos activités vont inévitablement souffrir de la multiplication des méduses : le tourisme, la pêche, la pisciculture et même les systèmes de refroidissement d’installations nucléaires que les méduses viennent boucher, comme observé dans plusieurs pays du monde. La prolifération des méduses semble être une invitation de plus à rétablir l’équilibre des écosystèmes marins avant qu’il ne soit définitivement trop tard… Et on ne dit pas simplement ça pour les baigneurs d’eau salée ! 

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