Ce mercredi 16 avril, Samuel Hnepeune, membre du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie chargé du transport maritime, a levé le voile sur la stratégie de modernisation du Port Autonome de Nouvelle-Calédonie(PANC). Commerce, croisière, innovation, urbanisme… le cap est tracé.
Pilier discret mais fondamental de l’économie calédonienne, le port autonome s’apprête à changer d’échelle. Fort de ses 80 hectares de domaine terrestre, il veut désormais renforcer sa place dans le Pacifique et s’imposer comme “the” plateforme pour les échanges maritimes. Pour cela, le Gouvernement s’est appuyé sur cinq axes de modernisation.
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Les quais font peau neuve
Premier volet de cette transformation : la modernisation du terminal de commerce. 95 % des produits importés, dont les trois quarts des denrées alimentaires, transitent par ce site. Face à cet enjeu vital, une série de travaux est programmée, à commencer par la construction d’un nouveau quai de 250 mètres ainsi que d’un espace logistique de 20 000 m². En parallèle, les flux seront réorganisés pour fluidifier la circulation des conteneurs et un effort particulier sera porté sur la sécurité.
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La croisière s’amuse
Autre priorité : côté croisière. Le port accueille déjà 130 navires de croisière par an, mais les infrastructures actuelles reste sous-exploitées. L’objectif est clair : offrir aux croisiéristes une meilleure escale. D’ici 2026, la Gare Maritime sera réaménagée et les quais agrandis. À plus long terme, un véritable terminal moderne devrait voir le jour pour renforcer l’attractivité du site auprès des grandes compagnies.

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Le port aux trésors scientifiques
Le port vise aussi une montée en puissance dans le domaine de l’innovation maritime en devenant un port d’attache pour les navires scientifiques. Un pôle qui accueillera des projets liés à la Bluetech, à la surveillance environnementale ou encore à la formation et l’innovation pour les jeunes Calédoniens. Samuel Hnepeune en est convaincu, Nouméa a tous les atouts pour devenir un port de référence dans ce domaine.
« Nous avons une forte demande de faire de Nouméa le port de base ou simplement de passage de certains navires scientifiques et nous avons les infrastructures et les services portuaires qui s’y prêtent. » – Samuel Hnepeune, confiant
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Mission déconstruction
La modernisation passe également par le renforcement de la filière de maintenance et de déconstruction des navires. Avec ses deux cales de halage, le port possède déjà une base solide et il s’agit maintenant de la faire évoluer. Dès cette année, la cale mille tonnes sera mise aux normes environnementales, une plateforme de traitement devrait voir le jour, tandis qu’un nouveau service de nettoyage de coques sera lancé. Celui-ci permettra de répondre aux exigences sanitaires de pays voisins et pourrait générer de nouvelles escales commerciales.

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L’union fait la force
Enfin, dernier grand axe de cette feuille de route : mieux intégrer le port dans la ville, notamment grâce à une collaboration avec la Mairie de Nouméa, pour repenser l’interface entre les activités portuaires et les usages urbains. La zone autour de la Gare Maritime sera réaménagée pour optimiser les flux passagers. Les infrastructures existantes seront mutualisées et un projet baptisé RENAQ, est également lancé. Il vise à réduire les émissions polluantes en diminuant l’usage des moteurs lors des escales.
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Un port tourné vers l’avenir
Avec ces projets structurants, le Port Autonome de Nouvelle-Calédonie affirme clairement sa volonté de s’adapter aux enjeux économiques et environnementaux, tout en consolidant son rôle central dans le Pacifique. Des ambitions qui pourraient bien placer le caillou sur la carte des grandes routes maritimes de demain.
« Aujourd’hui, Singapour est considérée comme la porte d’entrée de l’Asie. Pourquoi Nouméa ne deviendrait-elle pas celle du Pacifique ? » – Samuel Hnepeune en tête à tête avec l’avenir
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