ÉPISODE #7 – Fêter le poulpos à Néfacia – Borendy

Plongée, trail, cata, apnée, kite, pêche aux gros, parachute, kayak, randonnées… La Nouvelle-Calédonie est un trésor pour les amoureux de la nature. Une nature resplendissante et unique au monde que l’on peut approcher grâce aux savoir-faire de multiples prestataires engagés qui nous font découvrir leurs passions. Dans cette série d’articles, la rédac’ mène l’enquête et part à la découverte des activités les plus folles du Caillou. On vous raconte…

Toujours guidée par son appétit pour les bons produits du terroir calédonien, après avoir testé Le Ponton, ce week-end, la rédac’ était en visite sur le site de Néfacia – Borendy pour engloutir une gigatonne de poulpe à l’occasion la fête de ce sage animal. L’occaz’ était belle d’aller à la rencontre des femmes de l’association et d’en apprendre plus sur les techniques de pêche. Attention : chronique gourmande ! 

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La sagesse des estomacs

Fêter le poulpe, c’est avant tout rendre hommage à ce formidable céphalopode doté de neuf cerveaux, de huit tentacules, de deux yeux et de centaines de ventouses. Certains ont déjà eu le plaisir de découvrir le fameux documentaire « La sagesse de la pieuvre » donc on n’insistera pas plus sur l’intelligence et la beauté de cet animal marin auquel nombre de traditions vouent un culte. Ainsi, la rédac’ avait décidé de découvrir l’une des nombreuses fêtes kanak dans la région de Thio, aux confins de la Côte Oubliée, dans le district de Borendy. Organisée par l’association des femmes des cinq tribus de Borendy Mwa Nexxara, cette gourmande fiesta avait tout de l’événement incontournable du week-end. 

Créée en 1992, les fondatrices ont nommé cette association en référence à un roseau aux feuilles creuses qui sont utilisées pour enrouler le mwata. Ainsi, sur un grand site jouxtant la rivière, à quelques encablures de l’îlot Tupéti, dans ce coin ô combien merveilleux de notre beau Caillou, ces femmes accueillaient leur monde, sourire permanent affiché sur les lèvres et motivation inégalable. Autant vous dire que ça roulait droit… De son côté, après près de trois heures d’un trajet débuté aux aurores, c’est l’estomac vide et les yeux brillants d’excitation que la rédac’ arriva sur place avec la ferme intention, dès 9h du matin, de s’enfiler quelques brochettes de poulpos à la sauce secrète. 

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A la pêche au pouple, poulpe, poulpe, je veux y aller Maman !  

poulpe
Sonia en plein « Bam, bam » © NeOcean

Après un discours du maire et une « danse du poulpe » savamment effectuée, les inscriptions aux différents concours furent ouvertes sous « la tente violette ». A peine le temps de déguster nos deux premières brochettes que débuta la première activité : la pêche aux poulpes délocalisée sur l’immense plateau de Borendy. Sous un ciel azur, le plateau dénudé par la marée basse accueillit ainsi une vingtaine de curieux et de pêcheurs chevronnés en charge d’aller débusque du céphalopode dans leur petit trou orné de coquillages. La technique est assez complexe : âmes sensibles s’abstenir !

Pour résumer, après avoir repéré l’animal aux milles couleurs, ça donne :

« Pic, pic, bam, bam, splouch, splouch, bim, bim, miam, miam » !

Sonia, pêcheuse professionnelle était aux commandes de la pêche

« Pic, pic » pour les pointes qu’on leur enfonce dans le crane pour les sortir de leur trou. « Bam, bam » pour les assommer. « Splouch, splouch » pour leur faire cracher l’encre. « Bim, bim » à grands coups de batons pour les attendrir sur la plage. « Miam, miam » pour… vous avez compris ! Bref, facile de le déguster en salade mais beaucoup de travail en amont pour rendre l’animal comestible. Et il faut dire que notre Sonia savait bien comment s’y prendre pour nous régaler de A à Z. Merci Madame la pêcheuse-cuisinière ! 

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RDV à la fête de la mer ! 

Le déjeuner fut ensuite l’occasion de croiser nos amis de NC La 1ère venus filmer cet événement incontournable et de s’enfiler une bonne quarantaine de brochettes, d’assiettes et autres salades de trocas. La mer dans les assiettes, le bonheur sur les papilles ! Le reste de la journée fut un enchaînement de concours adressés aux petits et aux grands ; courses de sac à patates, lancer de sagaies et d’éperviers, épluchage de cocos et concours de tressage animèrent une journée ensoleillée qui fleurait bon la convivialité, le plaisir de partager et le bonheur d’être ensemble. La soirée fut l’occasion de remettre les prix dont une grande partie allèrent à Will, lauréat de nombreuses épreuves, et de suivre le concours des « missettes », avant de clôturer la fête du poulpe par une somptueuse danse traditionnelle

De notre côté, c’est l’esprit chargé beaux souvenirs, le cerveau enrichi de quelques techniques culinaires et, surtout, le ventre bien rond que nous regagnâmes le jardin de Joséphine pour une nuit bucolique, sous un ciel blindé d’étoiles et une fraîcheur qui autorisait la grasse matinée. Un petit coup de rhum et quelques crabes de palétuviers plus tard, seuls les ronflements sonores de la rédac’ troublaient encore la quiétude de ce morceau de paradis. Au petit dimanche matin, ne restait plus qu’à saluer nos hôtes, les remercier pour leur accueil et filer piquer une tête à Port Bouquet. En décembre prochain, c’est la Fête de la mer qui est organisée au même endroit. Cette fois, pas de poulpe mais des langoustes. Avis aux amateurs… 

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