En garde moussaillon, bateau pirate en vue ! Après être partie à la découverte d’Aimé – ce pêcheur passionné de Kouaoua – la rédac’ de NeOcean a mis les voiles direction Ducos pour rencontrer Alexandre Boes, le fondateur de Barberousse Marine.
C’est au cœur de son repère de pirate – son dock de mécanicien moteur – qu’Alexandre et sa barbe bicolore nous accueillent pour nous conter le récit de son aventure entrepreneuriale. Venez découvrir l’histoire de ce flibustier qui s’attaque aux moteurs abîmés.
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Bonjour Alex ! Alors si on regarde bien, on voit en effet un peu de roux dans ta barbe. C’est comme ça que t’est venu le nom de ton entreprise ? Raconte-nous un peu ton histoire !
Salut NeOcean et bienvenu dans l’antre de « Barberousse Marine« , là où les moteurs hors-bord de vos bateaux sont bichonnés ! J’assume chaque poil roux de ma barbe ! Le contraire aurait été bizarre avec ce nom, non ?
Ce petit surnom m’a été donné par un de mes collègues à une époque où ma barbe était bien plus longue qu’aujourd’hui… Quand je me suis lancé en solo, il a fallu choisir un nom. « Barberousse Marine » m’est venu assez naturellement : c’était peu commun dans le secteur, facilement identifiable et ça faisait vraiment pirate ! Quand on travaille dans les bateaux, ça fait sens.
Je viens des moteurs de moto à la base mais j’ai vite bifurqué en voyant le marché du bateau en Nouvelle-Calédonie. J’ai travaillé pendant cinq ans pour différentes enseignes du secteur. Il y a deux ans, j’ai enfin concrétisé mon projet de création d’entreprise. Ça a été du boulot mais j’ai développé ma clientèle grâce au bouche-à-oreille et à Facebook. J’ai vite compris que ça fonctionnait comme ça en Calédonie. Aujourd’hui, « Barberousse Marine » est une SARL portée par deux associés : Tristan et moi !
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Barberousse Marine est donc en plein développement ! En même temps, travailler sur les bateaux en Calédonie, ça doit bien fonctionner ! En quoi consiste ton activité exactement ?
Oui, je ne vais pas me plaindre. De nombreux clients nous font confiance aujourd’hui, à Nouméa et aux alentours. On prospecte même dans le Nord et l’Est de la Grande Terre.
Concrètement, mon activité est de réparer les moteurs hors-bord. Quand un client m’appelle pour une panne sur son moteur, il ne sait pas forcément d’où elle vient. C’est là que j’interviens. La recherche de panne est une grosse partie de mon activité mais la plupart du temps, j’effectue surtout des révisions de moteurs. La deuxième partie de mon activité est la remotorisation de bateaux anciens qui ont des moteurs vieillissants et qui ne valent plus le coup d’être réparés. On propose aux clients un forfait démontage et installation d’un moteur neuf ou d’occasion.
Tristan m’a rejoint il y a six mois, un peu par hasard et on a directement bien accroché ! Je voulais faire grandir mon activité mais seul, c’était compliqué. Je suis très vite venu à l’idée de faire de lui mon associé : il avait une solide expérience, il était motivé et souhaitait s’investir autant que moi dans l’entreprise. Je ne regrette pas du tout, on s’entend très bien malgré ses goûts musicaux questionnables !
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Quand on est mécano-moteur de bateau, on doit avoir pas mal d’occasions d’aller sur l’eau ! Quel est ton rapport à l’environnement marin ?
Oui, on est obligé d’aller sur l’eau puisqu’il faut tester les moteurs en conditions réelles pour être sûr que tout fonctionne. « Obligé » d’aller sur l’eau… Quelle vie !
Je rigole mais ce n’est pas toujours aussi plaisant qu’on peut l’imaginer… Ça m’est déjà arrivé plusieurs fois d’être coincé en mer à cause d’une panne moteur, parfois sous la pluie. Là, pour le coup, ce n’est plus une partie de plaisir !
Mais au-delà de ces petits moments d’inconfort, il est vrai que j’aime vraiment sortir en mer. Je pratique beaucoup de sports nautiques ! J’aime vraiment cette sensation de douceur de l’eau, de liberté et le lagon est tellement beau. Tous les spots sont accessibles rapidement ici, particulièrement maintenant que j’ai le bateau ! On s’est offert un petit cadeau d’associés avec Tristan. Je sais que les activités nautiques sont beaucoup décriées d’un point de vue environnemental mais il y a pas mal d’innovations chez les constructeurs de moteurs (Suzuki a crée un moteur à récupération de microparticules de plastique). J’ai bon espoir que ces solutions se développent et qu’on puisse tous allier nos passions et la protection du lagon !
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