Il est tout beau, il est tout propre et il a fait de Nouméa son nouveau port d’attache ! Il s’agit de l’Antéa, le nouveau navire de la flotte océanographique française dans le Pacifique affrété par l’IFREMER. Vous l’avez sûrement déjà croisé puisqu’il était amarré à la Baie de la Moselle, côté port scientifique, depuis décembre 2022.
Et il ne passe pas inaperçu ! Catamaran à moteur de trente-cinq mètres de long, il a largué les amarres ce mardi 14 mars pour mener deux missions scientifiques conjointes dans les mers du sud de la Grande Terre. Nous sommes allés visiter ce mastodonte, de la proue à la poupe et de la coque au pont. On barre à bord !
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Une farandole de « A » pour soutenir la recherche scientifique dans le Pacifique
Atalande, Alis, Antéa… Tout un tas de nAvires pour assurer une présence à la flotte océanographique française dans le Pacifique. L’Antéa est le petit nouveau dans la famille de cette communauté scientifique ; il remplace ainsi son ainé, l’Alis, suite à son désarmement. Ce navire semi-hauturier a une particularité qu’il hérite de son prédécesseur : il peut se déplacer sur de longues distances et permet de réaliser des missions côtières dans des endroits reculés de la zone Pacifique.
Ainsi, en 2023, l’Antéa assurera 157 jours de missions scientifiques à travers tout le Pacifique Sud, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, puis en Papouasie Nouvelle-Guinée, détaille Olivier Pringault, directeur du département Océans, Climat et Ressources à l’IRD. Cinq missions sont d’ores et déjà prévues pour cette année et la première vient justement de débuter… En effet, depuis le 14 mars et ce, jusqu’à fin avril, l’Antéa sera l’outil de navigation d’une campagne menée par l’IRD et la CPS afin d’étudier la dynamique de l’océan autour des monts sous-marins au sud de l’Île des Pins. L’objectif ? En apprendre plus sur les mouvements de l’océan et leurs impacts sur les populations de thons et autres pélagiques de la région.
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Antéa, un bateau ou un laboratoire ? Les deux mon capitaine !
C’est dans la salle de repos de l’équipage que la conférence de presse a eu lieu. Après une présentation de la Flotte océanographique française (Fof) par Olivier Lefort, son directeur, ce dernier a détaillé les caractéristiques de l’Antéa. Navire polyvalent, il peut opérer sur les côtes mais aussi au-delà du plateau continental puisqu’il peut disposer de 18 jours de totale autonomie en mer. Le navire dispose d’une capacité d’accueil de neuf scientifiques maximum en plus de la dizaine de membres d’équipage qui assurent la bonne navigation.
« L’Antéa a été modernisé l’année dernière avec l’ajout d’équipements scientifiques comme des sondeurs de pêche et il sera équipé l’année prochaine d’un sondeur multifaisceaux. Il sera aussi capable de mettre en œuvre un robot qui descend à 3 000 mètres »
Olivier Lefort, directeur de la Flotte océanographique française (Fof)
Puis, c’est sous la supervision du commandant du bateau, François Reguerre, que la visite s’est poursuivie. « Ouvrez bien les yeux, attention à la tête et à la marche ! » L’exploration des différentes zones a commencé par le PC scientifique, puis nous avons grimpé dans salle de contrôle du bateau avant de redescendre sur le pont suréquipé de robots, de bouées connectées et de sondes en tout genre… Et, cerise sur le bateau, la visite s’est terminée devant les deux laboratoires de l’Antéa. Toute la panoplie du bon scientifique y est embarquée : ordinateurs, écrans, paillasses, chambre froide et matériel spécialisé constituent une bonne partie de ces labos sur l’eau.
D’ailleurs, tout le monde s’affaire déjà, à l’heure de notre visite, à l’aménagement, au rangement et à l’installation de ce matériel technologique dernier cri. L’heure du départ est proche, il ne reste plus qu’à leur souhaiter bon vent avant de quitter le navire…
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