Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie met la pêche professionnelle sur le mode “responsable”. Un avant-projet de loi du pays, examiné le 22 octobre dernier, vise à refondre, sécuriser et moderniser tout le cadre juridique de la pêche dans nos eaux, histoire d’accorder la réglementation locale aux standards régionaux et internationaux. Les objectifs sont tout tracés : mieux encadrer les pratiques, garantir la durabilité des ressources et renforcer la souveraineté alimentaire.
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Une loi pour sécuriser la pêche
Jusqu’ici, la pêche calédonienne naviguait sous la bannière d’une délibération datant de 2011, ajustée en 2016. Avec cette nouvelle loi, le gouvernement veut donner un coup de neuf au gouvernail législatif. Il s’agit de doter la Nouvelle-Calédonie d’un outil solide, adapté aux enjeux économiques et environnementaux du secteur. La pêche, ce n’est pas qu’un loisir du dimanche, elle représente plus de deux cents emplois directs, 1,4 milliard de francs de chiffre d’affaires annuel et 2 500 tonnes de poisson produites chaque année pour nourrir le territoire.

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Les filets sont resserrés
Parmi les grandes lignes du texte, la création d’une licence de pêche annuelle délivrée par le gouvernement. Pour l’obtenir, plusieurs conditions doivent être cochées :
- le navire doit battre pavillon français et être immatriculé localement
- l’armement doit être une entreprise implantée en Nouvelle-Calédonie
- le patron doit disposer du statut de patron-pêcheur et d’une certification “pêche responsable”
Sans ces sésames, impossible de jeter l’ancre dans les eaux calédoniennes. Les sanctions sont également musclées, avec jusqu’à cinq millions de francs d’amende pour une personne physique et vingt millions pour une entreprise, en cas de pêche illégale.
Autre nouveauté, la création d’une autorisation de pêche exploratoire. Cette disposition encadrera les campagnes menées dans des zones ou sur des espèces encore peu exploitées. Le but est de collecter des données techniques, économiques et scientifiques pour évaluer le potentiel des ressources, sans risquer de les épuiser prématurément.

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S’aligner sur le Pacifique
La Calédonie n’avance pas seule sur ce chantier. Membre actif de la Commission des pêches du Pacifique occidental et central (WCPFC) et de la Communauté du Pacifique (CPS), elle participe à la gestion durable des ressources thonières régionales. En 2024, une lettre d’intention a aussi été signée avec l’Agence des pêches du Forum des îles du Pacifique (FFA), pour renforcer la coopération autour de la surveillance et du développement des pêches. Avec ce nouveau texte, la Nouvelle-Calédonie se donne les moyens de jeter les bases d’une pêche moderne, encadrée et durable !
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