Dès que la météo le permet, les Calédoniens aiment profiter du pays et beaucoup mettent le cap sur le lagon. Certains sortent la planche de surf, d’autres les lignes et les hameçons. La pêche, c’est le sport du week-end des passionnés comme Frédérick Mignard. 

Le Calédonien a toujours vécu avec un pied dans le bateau, la canne à pêche à portée de main. Pêche au gros, aux crabes ou à la mouche… l’activité n’a plus de secrets pour lui et encore moins les cannes à pêche. L’outil indispensable de tout amoureux du lagon, il a appris à les réparer mais aussi à les fabriquer. 

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La canne à pêche de « Monsieur bricolage »

Cela va sans dire, Frédérick a toujours été passionné par la pêche, qu’il pratiquait avec son père. À l’adolescence, c’est devenu son passe-temps favori ; il affectionne plus particulièrement la pêche au gros alors les marlins et les thons n’ont qu’à bien se tenir. Son autre dada : le bricolage, alors Frédérick a très vite pensé à mélanger les deux. « Un jour j’ai cassé une canne à pêche, je voulais la faire réparer, j’y tenais beaucoup et je n’ai rien trouvé ici » se souvient-il. 

Pas question d’abandonner ou d’en acheter une autre, Frédérick décide de tout mettre en œuvre pour la réparer. Comment faire ? Sûrement pas avec internet, qui n’était pas aussi développé il y a vingt-cinq ans. Pas de « tutos », il a privilégié la bonne vieille méthode en apprenant dans les livres. Il fait ses recherches et les commande aux Etats-Unis. Son côté « Bob le bricoleur » a fini par attirer ses amis, qui lui ont aussi confié leurs cannes à pêche à réparer. « Une fois j’en ai réparé une qui venait de Tahiti. Elle datait des années 1950 » raconte-t-il.

canne à pêche
Bistouri svp ! © NeOcean

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Un outil VIP

Les Calédoniens, qu’ils pratiquent la pêche professionnelle ou simplement en passe-temps, tiennent beaucoup à leurs cannes. Imaginez donc avoir un outil à votre image, un fidèle compagnon de navigation qui ne fait qu’un avec votre poignée dès que vous voulez attraper du poisson. Frédérick lui, a fait bien plus qu’imaginer ; après la réparation, il s’est lancé dans la fabrication de cannes à pêche. Au début pour lui-même, puis pour ses proches pour au final, en faire son métier et abandonner sa carrière dans le bâtiment. 

Mais comment on fait pour créer une canne à pêche ? Il ne s’agit pas simplement d’assembler les pièces ensemble, il y a aussi un travail de détective. « Je discute beaucoup avec la personne avant, pour savoir ce qu’elle veut d’abord mais aussi pour savoir quel type de pêche elle pratique, à quelle fréquence etc. Ça me permet de personnaliser le moulinet ou les guides par exemple » précise-t-il. Pour ceux qui ne le savent pas, on ne pêche pas un thon avec la même résistance de ligne que pour un rouget !

Son enquête rondement menée, Frédérick commande les pièces qu’il lui faut, principalement aux Etats-Unis, parfois au Japon. C’est une fois arrivé dans son atelier-magasin de Ducos, qu’il commence à créer la canne à pêche. Pour cela, il a installé un banc de travail qui tourne, un outil indispensable pour son travail de fourmi. Poignée, support de moulinet, guides, fils… rien n’est oublié. L’assemblage peut prendre une semaine voire plus si le pêcheur a des demandes particulières. Jaune, rose, en carbone ou à paillettes, Frédérick est un charmeur de cannes à pêche ! Déjà 200 créations à son actif… non d’un mahi-mahi 

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Mahi-Mahi en canne à pêche © NeOcean

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