Ce jeudi 3 août, à 18h, le Musée maritime ouvrait ses portes pour inaugurer sa nouvelle exposition temporaire : « La Monique ou le silence de la mer ». Alors que différentes expositions voyagent tout autour de la Grande Terre et des Îles pour commémorer le caboteur, retour au Musée Maritime pour un vernissage rempli d’émotions, de couleurs… et de petits-fours du chef Alphonse Kocé !
Pour compléter la fresque murale de l’artiste Alejandra Rinck Ramirez, inaugurée le 24 juillet dernier, le Musée a dédié sa mezzanine à l’histoire du caboteur. Ainsi, il se place comme un intermédiaire supplémentaire qui perpétue la mémoire de la Monique auprès de tous les Calédoniens. Car comme le dit si bien Alain Le Bréüs, « La Monique est un pays, la Monique est vivante ».
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Des commémorations annuelles qui font vivre la Monique
Tout le monde en Calédonie connait l’histoire de la Monique, ce caboteur qui a disparu dans la nuit du 31 juillet 1953 avec, à son bord, 126 personnes. Cet événement est toujours douloureux pour le Caillou, qui n’a jamais oublié. Ni cessé de commémorer. Cette année cependant, le devoir de mémoire prend une place plus centrale dans les événements organisés depuis mai. « La Monique est un pays » a déclaré Alain Le Bréüs, Président du Musée maritime, lors de son discours d’ouverture. Au-delà de la tragédie, la Monique est un morceau d’histoire nationale et elle fait partie de l’identité de la Nouvelle-Calédonie.
Puis, Alain a ainsi laissé la parole à Valérie Vattier, directrice du Musée Maritime. L’occasion pour elle d’insister sur le rôle du Musée dans l’entretien de cette mémoire collective. Alors que vingt ans auparavant le Musée organisait la première exposition sur la Monique, elle nous a rappelé l’omerta qu’il existait alors autour de cet événement. Peu de paroles, beaucoup de peine et, de ce fait, peu de place pour porter et partager ce chagrin, pourtant commun aux Calédoniens. D’où cette volonté de créer des expositions annuelles. « La Monique est vivante » !
« J’ai senti qu’il y avait une attente de la part des scolaires, des enseignants, des scolaires. Mais aussi une attente de la part des nouvelles générations, qui ont entendu parler de ce drame et qui sentent qu’il fait partie de leur identité et de leur histoire de Calédonien. ».
Valérie Vattier
Cette année, le thème de l’exposition sonne plus ‘optimiste’ que les années précédentes. Comme l’a annoncé Valérie, l’exposition se veut plus colorée, plus attrayante et s’adresse à toutes les générations qui ont le souhait d’en savoir plus. La Monique continue d’exister au travers des personnes qui portent cette histoire mais aussi au travers de l’engagement des artistes. Ils l’ont peinte, écrite, dessinée et chantée. Pour l’occasion, la chorale Vocal a rendu hommage au navire et à ses passagers, en récitant trois chants, devant un public ému.
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Au fil de l’histoire
L’accès à la mezzanine fut ouvert par Alain et les présents ne se sont pas fait prier pour monter – malgré la douce vision des petits-fours du chef. Le parcours muséographique a été imaginé pour suivre le fil de l’histoire calédonienne, avec pour premier plan, la Monique. Elle commence en mettant la lumière sur les conditions de transports de l’époque, où les marchandises étaient parfois plus importantes que le confort des passagers… Puis, nous avons pu en apprendre davantage sur la construction du caboteur, sur les réglementations de l’époque, la concurrence au sein des services maritimes, le commerce… Tant d’aspects aujourd’hui oubliés ou en tout cas méconnus, tant les déplacements sont facilités par la modernité.
Rapidement, la déambulation nous a embarqués sur les traces de la Monique, faisant une part grande aux recherches effectuées après sa disparition. Commission d’enquête, secret défense et hypothèses à la chaîne… Nous avons pu découvrir l’envers du décor avec une autre histoire de ce bateau. Celle des passagers perdus bien sûr, mais aussi celle de tous ceux qui essaient de trouver des réponses à cette énigme. C’est en 2010 que les recherches en mer reprennent notamment grâce aux nouvelles technologies. Si pour le moment elles restent vaines, Fortunes de mer Calédoniennes n’abandonne cet espoir de retrouver la Monique.
Et c’est ce que nous retiendrons de cette exposition. Malgré la tristesse, le Musée Maritime et les associations comme La Monique ou Fortunes de Mer Calédoniennes restent engagées dans les recherches. Ce sont leurs travaux et leur détermination qui portent l’histoire du caboteur et de ses 126 passagers. La Monique continue d’exister et son récit, de se transmettre. Rendez-vous au Musée Maritime pour perpétuer cette mémoire.
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