SODEMO

Vous êtes prêts pour une bonne dose de joie de vivre et de motivation ? Car Linda Bako est un concentré d’énergie positive très dévouée à son travail, à ses collègues et à toutes les personnes qu’elle croise. C’est à Port Moselle que nous avons rencontré Linda pour en savoir davantage sur l’une des personnes qui assurent la sécurité dans les ports de la SODEMO. Fière maman de deux enfants, Jena et Liam, Linda est fière du parcours qu’elle accompli et ne s’en cache pas – plus ! Si le temps est morose en ce moment, aucune chance que vous le soyez à la fin de ses réponses à nos trois questions !

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Salut Linda, bienvenue sur NeOcean ! Bien que tout le monde te connaisse aux ports de la SODEMO, peux-tu te présenter au reste de nos lecteurs ? 

Salut NeOcean ! Je m’appelle Linda Bako, je suis originaire de Lifou et je travaille à la SODEMO depuis quinze ans maintenant. Mon parcours est assez compliqué, j’ai eu plusieurs vies professionnelles dirons-nous ! Puis un jour, j’ai postulé, un peu au culot, à la SODEMO alors que je ne connaissais pas l’univers des marinas, des ports… Pour autant, j’ai été recrutée, l’ancien directeur m’a donné ma chance et j’ai tout appris sur le tas, auprès de mes collègues.

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Les paysages de la Calédonie… © Linda Bako

Quand je suis arrivée dans la société, j’étais au service technique et en tant que femme, il fallait faire sa place. Notre service fait de l’entretien de marina, c’est plutôt un milieu d’hommes mais j’ai réussi à démontrer qu’une femme aussi avait sa place ! J’ai prouvé que je savais aussi bien faire que n’importe qui et puis, j’ai un franc parlé, mêlé à la joie de vivre… Tout ça a fait qu’ils ont été à l’aise avec moi et l’équipe s’est soudée petit à petit. 

Au début, on m’appelait « little chick’ », « petit poussin » et Thierry, un de mes collaborateurs, me dit un jour « va me chercher une lime à queue de rat dans l’atelier s’il te plait ». Sauf que moi, je n’avais aucune idée de ce que c’était et je ne voulais pas faire des allers-retours avec le mauvais outil. Je suis allée dans l’atelier, j’ai pris toutes les limes que je pouvais dans un sceau et je lui ai ramené en lui disant : « maintenant tu me montres laquelle c’est, comme ça, la prochaine fois je saurais ! ». Je crois que c’est ce genre de petites actions qui ont fait que j’ai été vite intégrée. Avec l’aide de mes collègues, j’ai appris énormément notamment l’utilisation du matériel : meuleuse, perceuse… 

Port Moselle, l’un des espaces que Linda connaît comme sa poche… © SODEMO

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Justement, parles-nous de ton évolution professionnelle ! Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce métier ? 

Je suis arrivée dans le milieu sans connaissance et sans diplôme, juste avec l’envie de bien faire ! Je suis restée à mon poste d’agent portuaire pendant huit ans. C’est un métier très manuel, tu fais de l’électricité, de la peinture, de la plomberie, tu accueilles les visiteurs… Je pense que c’est la partie qui me plait le plus, être au contact des plaisanciers ou visiteurs. La SODEMO à cinq ports et donc je gère les doléances de l’ensemble de ces marinas. Mon but est que l’ensemble de nos plaisanciers s’y sentent bien et qu’ils soient rassurés. 

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Ça en fait du bateaux…

Quand les marins arrivent en bateau de l’extérieur, ils sont fatigués. Alors, c’est à toi qu’incombe la tâche de les aider à amarrer et de tout faciliter pour eux, qu’ils se sentent en sécurité et qu’ils aient envie de revenir. J’aime aider les gens ! On me dit souvent qu’on se sent mieux après m’avoir vu, je crois que j’ai beaucoup d’énergie positive à transmettre aux gens qui en ont besoin ! 

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Un sourire qui se transmet ! © Linda Bako

Puis, au bout de ces huit années, je suis devenue agent qualifié. On m’a donné l’opportunité de passer des formations pour appuyer cette démarche. À la SODEMO, dans le service technique, il y a de la maintenance et de la sécurité. Aujourd’hui mon poste exact c’est maître de port adjoint sécurité qualité. L’équipe est composée de cinq agents. Mes journées se partagent entre les réunions avec des sous-traitants, le suivi des contrôles, le planning des agents, le traitement des doléances de l’ensemble des marinas, le suivi des pointages des sociétés de gardiennage de l’ensemble de nos marinas, les visites de sécurité avec les nouveaux plaisanciers… et de faire faire en sorte que tout se passe bien et que le port flotte ! Comme vous pouvez le voir, mes journées sont bien remplies !

Dans mon quotidien, j’essaie de m’assurer que tout est OK pour les plaisanciers, d’être à l’écoute de ces personnes. Moselle c’est un petit village, ce ne sont pas des « clients » pour moi, ils sont chez eux ! En période cyclonique c’est particulièrement vrai, la période est plus intense et les plaisanciers ont vraiment besoin d’une sécurité renforcée et d’accompagnement. C’est pour ça que nous sommes sur le qui-vive avec toute mon équipe, prêts à aider, sécuriser, rassurer. 

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Comment décrirais-tu ton lien à la mer aujourd’hui ? 

J’ai vécu sur la Côte Oubliée, à Ouinné, tout proche de la mer. Ça a toujours été un environnement qui me tient à cœur et en étant maman de deux beaux enfants, Jena et Liam, j’essaie de leur transmettre ce même goût pour la mer. Travailler au cœur d’une marina, c’est le rêve ! Je trouve qu’au contact de la mer, les gens sont plus détendus, ils sont plus ouverts. Tout le monde est différent certes mais on a tous le même objectif : le besoin de s’évader, de partir en mer ! 

Je retrouve un peu de ça en travaillant à la SODEMO. Nous sommes une petite famille, j’aime vraiment l’ambiance que nous mettons en place tous ensemble ! Il n’y a pas de problème, que des solutions comme on dit ! Ce que j’aime dans ce travail, c’est qu’il n’y a pas de routine et les jours ne se ressemblent pas… Tu apprends de nouvelles choses chaque jour. 

Durant la saison visiteur, ça m’est arrivé de faire face à des clients qui avaient des « appréhensions » à ce que ce soit une femme kanak qui amarre leur bateau. Il ne faut pas que ça empêche de bien effectuer le travail, avec le sourire et prouver qu’on sait faire. Les clients reviennent et ils sont contents quand on s’occupe bien de leur bateau. C’est aussi ça la mer, passer outre les appréhensions : c’est du partage malgré les différences ! 

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