Difficile d’imaginer une visite en Nouvelle-Calédonie sans passer par un de ses ports de plaisance… Paysage pittoresque d’un petit port de pêche du nord ou d’une marina plus conventionnelle à Nouméa, le port est un point névralgique. Pour les amoureux de la navigation, les professionnels ou les touristes, il représente un monde à part. 

Cependant, derrière l’immobile beauté de ces ports, se cache le tumulte des défis de gestion liés à ces lieux. En effet, ils sont tantôt des espaces de vie paisible pour de nombreux marins, tantôt des espaces d’activités intenses. Une responsabilité environnementale croissante émerge alors pour les gestionnaires des ports. Petit tour d’horizon pour comprendre comment les ports s’organisent pour faire face aux pollutions

Plein cadre sur la rade !

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Des enjeux de propreté multiples

Ah, les ports de plaisance… Ce sont des lieux animés où le va-et-vient des navires se mêle à l’effervescence des marins et des plaisanciers. Qui prête attention verra s’y dessiner une petite ville dans la ville, avec ses défis et ses problématiques. Car derrière ces atmosphères paisibles se cachent des défis de taille : la gestion de la pollution

Entre les restes de pique-nique abandonnés sur les quais et les déchets jetés par-dessus bord par les plus étourdis, les activités de vie et de loisir dans les ports peuvent laisser des traces indésirables dans les eaux environnantes. Une bouteille de plastique par-ci, un emballage de sandwich par-là… Il en faut peu pour perturber l’équilibre fragile des écosystèmes marins

S’il est aisé de penser en premier lieu à ces pollutions « accidentelles », d’autres déchets existent, bien plus insidieux. Ce sont ceux occasionnés par des activités industrielles, domestiques ou touristiques. À commencer par les hydrocarbures – huiles et carburants – ou les rejets de produits chimiques utilisés pour nettoyer les bateaux par exemple. Si ces déchets sont produits par les plaisanciers, ils sont aussi le fruit d’acteurs extérieurs au port. Pourtant, ce sont eux qui subissent ces détériorations…  

© SODEMO

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Stratégies pour rendre les ports plus durable : vert is the new Blue !

Dans cette optique, les gestionnaires de marinas ont conscience de leur responsabilité quant à la gestion de ces déchets… qui ne sont pas toujours de leur fait ! Ainsi, les équipes portuaires dédiées mettent en place de outils et équipements afin de faire face à ces pollutions. Bacs de tri, station d’avitaillement équipée de barrage pour éviter la fuite d’hydrocarbures, installation de pompes à eaux usées et eaux de fond de cale, déploiement d’agents qui arpentent les quais pour ramasser les détritus abandonnés…  

Pour encourager ces pratiques, des réglementations légales strictes sont aussi mises en place : normes pour interdire le déversement des eaux usées, restriction d’utilisation de produits chimiques… Pour autant, des cadres moins stricts, mais tout aussi efficaces, existent : c’est notamment le cas de la Certification européenne ports propres – Ports Propres ou d’autres labels environnementaux prestigieux tels que Pavillon Bleu ou ÉcoPort. De plus, des partenariats avec des entreprises de recyclage permettent de valoriser certains déchets et de réduire l’empreinte environnementale des ports.

Ainsi, dans cette quête incessante d’une gestion portuaire plus propre, les ports peuvent choisir de se tourner vers les technologies vertes et innovantes. Des systèmes de récupération des eaux de pluie aux éclairages LED à faible consommation énergétique, ces technologies permettent de réduire l’empreinte carbone des ports tout en améliorant leur efficacité opérationnelle. De plus, des initiatives telles que l’utilisation de bateaux électriques et de véhicules portuaires à propulsion propre contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à préserver la qualité de l’air dans les ports et leurs environs.

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La Nouvelle-Calédonie vogue vers des ports plus verts

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En Nouvelle-Calédonie, les ports jouent un rôle vital dans l’économie et la vie quotidienne des habitants. De Nouméa à Koné, en passant par Lifou et Ouvéa, ces infrastructures maritimes sont des points stratégiques pour l’archipel, confrontés eux-aussi à des défis spécifiques. Peut-être les avez-vous remarqués en vous baladant aux abords de Port Moselle ? Les filets anti-pollution sur les exutoires entre le marché et le Bout du Monde ? 

Achetés par la SODEMO, la société qui gère le port Moselle, ces filets ont pour objectif de retenir les macro-déchets du périmètre allant jusqu’au Quartier Latin… Si ce n’est pas un système particulièrement innovant, il a le mérite de répondre à un type de pollution extérieure au port en lui-même. Outre ces installations, la SODEMO s’organise

« Nous avons mis en place des bacs de tri dans tous nos ports, nos agents font régulièrement des tours pour nettoyer les déchets visibles, nous portons une attention particulière à l’espace de Nouville où les bateaux sont carénés. Nous avons même obtenu le label Pavillon Bleu pour le Port Brunelet il y a quelques années. Nous mettons tout en place pour être le plus respectueux de l’environnement marin. Nous misons aussi beaucoup sur la sensibilisation. ».

Sébastien Fellmann, directeur des ports de la SODEMO

Malgré les progrès réalisés en matière de gestion environnementale des ports en Nouvelle-Calédonie, des défis subsistent et de nouvelles opportunités d’amélioration se présentent. Avec l’émergence de technologies vertes innovantes et l’évolution des pratiques de gestion portuaire à l’échelle mondiale, les ports calédoniens sont appelés à s’adapter et à innover pour rester à la pointe de la durabilité environnementale. Des investissements dans les infrastructures écologiques, la promotion de l’efficacité énergétique et le renforcement de la sensibilisation environnementale auprès des acteurs portuaires et du grand public pourraient ouvrir la voie à une nouvelle ère de ports plus propres et plus durables en Nouvelle-Calédonie.

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© Port du Sud

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