Comment passer du système D au développement d’un produit ? Nous avons posé la question à Éric Celma, fondateur de ProtecMarineNC. Passionné de voile et propriétaire d’un bateau, c’est au départ l’entretien de son propre bien qui l’a mené dans l’expérimentation d’une solution écologique, économique et durable. Embarquez avec nous à la rencontre de cet entrepreneur du Caillou.

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Bonjour Éric et bienvenu sur NeOcean ! Peux-tu commencer par te présenter à nos lecteurs ? 

Bonjour NeOcean, je m’appelle Éric Celma, j’ai bientôt 59 ans et je suis le fondateur de ProtecMarineNC. Cette aventure a débuté en 2016. Mon objectif était de développer un produit pour protéger les coques de bateaux. Depuis, ce projet a bien avancé : un brevet a été déposé et la commercialisation se développe, en Nouvelle-Calédonie, mais également en métropole.

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Peux-tu nous en dire plus sur la genèse de ProtecMarineNC ? Quelle a été la petite graine qui a fait germer cette idée ?

En réalité, la “petite graine” en était plutôt une grosse. Étant propriétaire d’un bateau, j’ai été confronté à la problématique de l’entretien de la coque. En raison de son immersion dans l’eau, la coque se recouvre d’organismes marins, ce qui affecte la performance du bateau. Plus la coque est encrassée, plus il faut compenser en augmentant la puissance du moteur ou procéder à un carénage, ce qui a un coût. Il existe des produits anti-salissures et des peintures antifouling, mais ces derniers sont de moins en moins performants et leur composition chimique nuit à l’écosystème sous-marin et contribue à la pollution des océans. 

Cela m’a poussé à rechercher d’autres alternatives moins polluantes. J’ai alors commencé par faire des expérimentations sur mon propre bateau. J’ai opté pour le “système D” en utilisant des bâches, pour bloquer la lumière, que j’ai fixé au bateau à l’aide de flotteurs fabriqués à partir de bouteilles en plastique vides. 

Très efficace mais fastidieux à mettre en place et avec une durée de vie limité, ce produit en l’état, même en étant écoresponsable, n’était pas viable commercialement en tant que tel. Petit à petit, l’idée a évolué vers la création d’une protection automatisée pouvant être contrôlée depuis un téléphone portable.

La Nouvelle-Calédonie offre un environnement propice au développement de ce type de projet, car les organismes marins se développent plus rapidement sur les coques des bateaux situés dans les eaux chaudes.

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Quel est ton rapport au lagon ?

Je me considère comme un utilisateur. Ayant participé à de nombreuses régates, je suis bien conscient des contraintes auxquelles nous sommes confrontés, notamment celle d’avoir une coque propre. En régates, il est essentiel d’avoir une carène impeccable, car la moindre imperfection peut ralentir le bateau. Les voiles sont importantes, bien sûr, mais une carène propre est tout aussi cruciale pour assurer la meilleure glisse possible. C’est ma proximité avec ce milieu qui m’a poussé à entreprendre ce projet.

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