Il y a très peu de temps, nous vous parlions des initiatives en faveur de nos coraux. Et qui de mieux placé que la Cheffe de projet de l’Initiative Récifs Résilients pour nous parler de tous les projets existants autour du Caillou pour protéger notre beau lagon et ses écosystèmes associés ?
Une fois n’est pas coutume, c’est dans le Nord que nous sommes partis rencontrer Camille Nguyen-Thi dans les locaux de l’Agence néo-Calédonienne de la Biodiversité. Dynamique, engagée et passionnée par l’environnement, la jeune femme nous raconte son parcours et son rôle dans la préservation des récifs calédoniens. Parole de Scout !
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Bonjour Camille et bienvenue sur NeOcean ! On avait déjà échangé ensemble sur le sujet du DOS, mais aujourd’hui, c’est sur toi qu’on veut en savoir plus. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Salut NeOcean, merci de venir à ma rencontre dans les locaux de l’Agence néo-Calédonienne de la Biodiversité (ANCB). Je suis Camille Nguyen-Thi, cheffe de projet de l’Initiative Récifs Résilients, un projet un peu à part dans la structure. Je suis originaire de Marseille et je suis arrivée l’année dernière sur le territoire.
Mon parcours est un peu particulier, je me suis pas mal « égarée » ! À la base, je voulais être vétérinaire ! Puis, la vie a fait que j’ai intégré une école d’ingénieure agronome à Montpellier. Je ne savais pas trop encore dans quelle branche travailler et me destinais à faire de l’agroalimentaire. Heureusement, j’ai réalisé un Erasmus en Finlande où j’ai pris des cours sur les forêts tropicales. Ça a été un coup de cœur total, une belle révélation.
Je me suis totalement réorientée vers de la gestion des écosystèmes et forêts tropicales lors de ma troisième année avec un gros focus sur les mangroves. Je trouve cet écosystème particulièrement fascinant, avec un fort aspect résilient. Puis la COVID-19 est venue à nouveau chambouler mon parcours. J’ai fait du codage pour une start-up suisse dans l’environnement et j’ai passé un an et demi au Cambodge en tant qu’assistante d’architecte.
C’est à travers ces expériences que j’ai appris à faire de la gestion de projet ! Cette partie me plaisait beaucoup et, forte de ces nouvelles compétences, j’ai eu la chance d’intégrer les équipes de l’Initiative Récifs Résilients (IRR), il y a un peu plus d’un an. J’ai d’abord été engagée comme adjointe au projet et quand ma cheffe a démissionné, j’ai repris sa place.
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Toutes les expériences professionnelles sont utiles ! Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton métier et quelles sont tes missions ?
Les premiers mois, je n’étais là « que » pour suivre les projets. Mon rôle était de monter les projets, organiser les appels à projets, vérifier que les livrables étaient dans les temps, qu’ils correspondaient aux attentes, qu’ils étaient complets… Je participais aux groupes de travail, à donner des conseils dans l’avancement des projets, à faire les paiements, aller chercher des fonds… Je m’occupais globalement des projets financés par l’IRR.
Quand j’ai endossé le rôle de cheffe de projet, j’ai dû finir le Document d’Orientation Stratégique – le fameux DOS – et créer l’évènement de lancement. Il fallait finir l’écriture du dossier, améliorer des parties, faire la mise en page pour que ce soit lisible et compréhensible pour le grand public et les partenaires… Bref, un beau travail à poursuivre ! Ça a vraiment été un travail collaboratif et j’ai pris énormément de plaisir à parachever cette tâche. Maintenant qu’il est publié, d’autres actions sont en cours.
Le DOS a vocation à être intégré par les gestionnaires, en tout cas, c’est notre objectif. Dorénavant, mon travail consiste à trier les actions des plans de gestion et de rechercher les actions communes. Je continue le suivi de six autres projets, j’aide le pôle marin de l’ANCB, j’appuie sur certaines actions, notamment sur le plan d’action pour l’IFRECOR. Sans oublier la « petite routine » de gestion de budget, les réunions avec la Great Barrier Reef Foundation qui est notre financeur.
Je suis super contente de mon poste, j’ai appris autant, si ce n’est plus, en un an qu’en quatre ans d’étude ! À l’ANCB, nous faisons un peu tout nous-même, donc nous apprenons à vitesse « grand V » !
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Comment tu décrirais le lien que tu as au lagon et à l’environnement d’un point de vue personnel ? Plutôt terre ou mer finalement ?
Je pense que mon lien à la mer n’était pas inné. Certes je viens de Marseille mais je pense que petite, j’étais très impressionnée par ce milieu, je craignais presque d’aller faire du PMT… En revanche, j’ai toujours été très nature, mes parents m’ont inculqué le respect de l’environnement et transmis les gestes écologiques. J’ai été Scout, ça m’a appris à être attentive à mon environnement, à mieux l’observer, le connaître.
Il y a plus d’un an j’aurais dit forêt tropicale mais je crois qu’aujourd’hui je lâche la forêt pour la mer ! En revanche, j’adore toujours autant la mangrove, je pense que ça reste mon écosystème préféré. Elle illustre parfaitement l’ambivalence terre-mer puisqu’elle se trouve à l’interface et à la rencontre des deux écosystèmes. C’est la parfaite combinaison !
Au-delà de ça, j’ai appris à faire de la plongée, j’ai passé mon premier niveau en Thaïlande il y a 5 ans. J’ai eu la chance de plonger dans des spots assez incroyables et en Nouvelle-Calédonie, j’ai découvert des fonds encore plus beaux ! Je me sens vraiment chanceuse de pouvoir vivre tout ça à 28 ans !
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