Être paré à toute éventualité, voilà une devise qui est valable pour beaucoup de choses et notamment en mer. Ce mardi 23 avril, à bord du Betico 2, un exercice de “sauvetage maritime de grande ampleur” a été organisé par le commandant de la zone maritime Nouvelle-Calédonie, dans le cadre du dispositif ORSEC – Organisation de la réponse de sécurité civile -.
Un entraînement scénarisé afin que tous les acteurs mobilisés lors d’une alerte de crise maritime de grande ampleur puissent vivre ce sauvetage en condition réelle. Tous les moyens humains et techniques étaient donc déployés, pour servir de décor à ce scénario catastrophe. Prenez votre pop-corn et embarquez avec nous dans cette mission de sauvetage à bord du Betico.
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Un scénario sauvetage conçu sur mesure
Au total, c’était près d’une centaine de personnes présentes sur le Betico pour cette journée. Denis Camelin, commandant de la zone maritime de la Nouvelle-Calédonie, était à la barre pour l’organisation de cet exercice, s’assurant que chacun joue sa partition.
Au générique figuraient les membres de l’équipage du Betico accompagnés des élèves stagiaires du pôle des métiers de la mer du GIEP NC et de l’IFPSS-NC interprétant des passagers. Ils étaient entourés de professionnels, jouant leur propre rôle, parmi lesquels nous pouvions compter : les forces armées, les services étatiques, les services du gouvernement, les pompiers de Nouméa, le COSS NC et la SNSM. Une fois cette équipe de choc réunie, encore faut-il un bon scénario pour tenir en haleine les spectateurs voraces de sensations fortes et d’action !
“Au cours de son transit, au large de Nouméa, le navire à passager à grande vitesse Betico 2 est confronté à un feu en machine, que l’équipage ne parvient pas à maîtriser. Alerté, le COSS-NC fait rapidement appel aux renforts prépare le déploiement héliporté d’une équipe d’évaluation et d’intervention. “
Un scénario aux petits oignons
Un synopsis faisant froid dans le dos mais pouvant malheureusement devenir une réalité. Les acteurs professionnels, au centre de cet exercice, s’entraînent déjà régulièrement pour faire face à ce genre de scénario. Cependant, ces sauvetages grandeur nature sont organisés régulièrement afin de tester les dispositifs de secours et les procédures. En novembre 2023 un exercice ORSEC de niveau trois avait été mené autour de la lutte anti-pollution. Il n’y a pas de mystère, c’est en s’entraînant qu’on se perfectionne !
“ Le secret d’un bon sauvetage : la coordination. Dans ce genre d’exercice, beaucoup d’acteurs entrent en jeu et il est important que chacun sache travailler ensemble.”
Le commandant Denis Camelin nous révèle son super secret
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Silence, ça tourne !
La journée a débuté à 7h ce mardi lorsque l’appel de détresse du Betico vers le COSS NC a été émis. L’équipe d’évaluation puis l’équipe d’intervention au format CAPINAV – Capacité nationale de renfort pour les interventions à bord des navires – ont ensuite été mobilisées avant que le poste médical avancé n’entre en scène pour évacuer les blessés graves par hélicoptère.
Ce n’est qu’une fois que les secours furent partis vers d’autres cieux que l’acte autour de l’évacuation du navire débute. Les conditions météos du jour n’ont pas permis que cette partie du scénario soit jouée en pleine mer. La résolution de cette trame a donc eu lieu au niveau du quai Ferry. Un radeau de sauvetage du Betico a été percuté, reprenant ainsi sa forme originelle pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes. Une fois mis en place, les passagers restant et l’équipage ont pu monter à bord pour regagner la terre ferme.
C’est aux alentours de 16h que l’exercice a pris fin et notre scénario de film s’est clôturé. Malgré quelques petits problèmes techniques et imprévus, soulignés par le second du capitaine sur le Beticio 2, la journée s’est très bien déroulée pour les différentes parties prenantes. L’ensemble de procédures d’interventions ont pu être jouées et testées par la CAPINA. Un prochain exercice dont le thème n’est pas encore connu sera prévu pour 2024. À cette occasion, le commandant Denis Camelin a rappelé que ces sauvetages de grande ampleur étaient importants non seulement pour les équipes mobilisées, mais aussi pour la population et les élus locaux. Cet enjeu de sensibilisation a pour objectif de donner à voir le fonctionnement de ces interventions au cas où une situation de ce genre se présenterait.
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Clap de fin
Heureusement à ce jour, il n’y a pas de grosses catastrophes de ce genre à recenser sur les mers du Caillou. La dernière opération ORSEC portée au niveau trois, date de 2017, lorsque le navire de commerce Kea Trader s’est échoué sur le récif Durand. On espère donc que ce genre de scénario restera dans les tiroirs des producteurs et que la fiction ne dépassera pas la réalité.
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