Le Cercle Nautique Calédonien est une institution pour tous les voileux du Caillou. En plus de proposer des cours de voile pour les enfants – et les adultes -, le CNC organise aussi régulièrement des courses de voiliers. D’ailleurs, dans le jargon, on dit « régate » ! Et pour compléter cette panoplie du navigateur chevronné, quoi de mieux que d’assister à quelques conférences pour se tenir au courant des actualités et autres points techniques de l’univers du bateau ? Aujourd’hui, cap sur l’éco-régate.
Le mois dernier, nous avions voyagé vers les îles de Walpole, Hunter et Matthew après avoir fait une petite mise au point sur le déroulement d’une régate, côté jury. Ce jeudi 29 juin, nous avions rendez-vous à l’espace lounge à 18h pour découvrir le concept d’éco-régate. Ce n’est autre que Nicolas Imbert, croisé le matin même pour « Régénération 2023 », qui animait cette conférence. Passionné de régate, Nicolas nous a délivré quelques suggestions et bonnes pratiques pour régater vert !
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Green Cross, Green régate !
Il était de toutes les conférences ce jeudi 29 juin ! Nicolas Imbert, directeur exécutif de Green Cross France et territoire, était l’invité du Cercle nautique calédonien pour une présentation du concept d’éco-navigation et d’éco-régate. Il a débuté sa conférence – captée par Calédonia – par une présentation de son parcours et de Green Cross. Auteur du livre « Plaidoyer pour un monde (plus) durable« , Nicolas dirige l’association depuis plusieurs années. Leur mission ? Contribuer à donner les clés pour agir et accentuer la transformation écologique de nos sociétés en passant par des solutions concrètes… comme la navigation !
Pourtant, c’est un concept qui intrigue : la voile n’était-elle pas, par essence, écologique ? À travers la présentation d’une éco-régate à Marseille avec l’association Voile de l’Energie et de l’Environnement (V2E), Nicolas nous emmène dans un monde où la régate devient plus verte que verte ! À mi-chemin entre performance sportive et performance écologique, c’est à travers la voix de George Seimandi, Président fondateur de V2E, que nous en apprenons plus sur le principe de l’éco-régate. Le principe de cette éco-compétition est d’ajouter un coefficient environnemental à la performance sportive afin de classer les compétiteurs. Les cinq piliers pour calculer ce coefficient ? Minimiser ses émissions de GES – gaz à effet de serre – ; avoir une gestion raisonnée de ses déchets à bord ; mais aussi de l’eau et de la mer ; accentuer sa responsabilité sociale et être vecteur de changement.
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Régate durable : plus qu’une course, un état d’esprit
Alors c’est bien beau de définir un coefficient de durabilité mais concrètement, comment ça fonctionne ? Green Cross et V2E ont mis au point une méthodologie de calcul, que Nicolas a décrite comme « ouverte et apprenante ». Pour ce faire, une combinaison de deux classements : performance au temps et performance environnementale. Pour ce deuxième volet, les équipes ont à remplir un document prenant en compte différents indicateurs : leur mode de déplacement pour venir jusqu’à la régate, les produits qu’ils ont utilisés pour entretenir leur bateau, les matériaux à bord, la mixité dans l’équipage, le tri et la gestion de l’eau et des déchets, etc. Ces déclarations sont mises dans un calculateur et il en sort un coefficient de compensation écologique. Combinée à la performance sportive, les organisateurs peuvent faire un classement officiel de la course. Il ne suffit donc plus d’être le meilleur pour « souquer les artimuses » !
En effet, Nicolas l’a très justement rappelé : l’éco-régate n’est pas qu’une course, c’est une manière de faire et de « repanser » sa manière de naviguer. La voile a été un moyen de changer de regard sur l’environnement et Green Cross s’applique à appliquer ce principe. L’éco-régate n’est pas qu’une course ponctuelle, c’est un art de vivre la navigation. Elle amène les voileux et les compétiteurs à envisager leur pratique sous un autre angle et s’engager sur le plus long terme. « Être un vecteur de changement » était le maître mot de cette conférence qui se voulait être une pierre de plus à l’édifice d’un monde plus durable. Alors, à quand une éco-régate en Nouvelle-Calédonie ?
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