Le One Planet-Pollar Summit, s’est tenu pendant trois jours du 8 au 10 novembre dernier. Il s’agit du premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles. Il a réuni des chercheurs, scientifiques et dirigeants pour échanger autour de l’urgence climatique.
Parmi les annonces faites lors de l’évènement : la construction d’un navire pour la Flotte océanographique française, opérée par l’Ifremer. C’est Emmanuel Macron, le président de la République, qui l’a annoncé.
__
Un navire océanographique, c’est fantastique !
Pour celles et ceux qui s’en souviennent, l’information avait déjà fuité lors de son passage en Nouvelle-Calédonie. Au cours de son discours qui s’est tenu Place des Cocotiers, à Nouméa, Emmanuel Macron avait annoncé le projet de remplacement du navire océanographique Antéa.
Qui dit nouveau navire, dit aussi nouveau nom ! Il portera le nom Michel Rocard, en hommage à l’ancien premier ministre. L’homme fût aussi le premier ambassadeur des pôles arctiques et antarctiques en 2009, et initiateur des négociations. Ces dernières ont abouti au protocole de Madrid conférant le statut protégé de l’Antarctique.
Plus qu’un simple navire, il sera construit avec une capacité glace, c’est-à-dire, capable de pouvoir naviguer dans les régions les plus froides, où l’eau laisse plus souvent place à la glace. Même si les températures ne sont pas aussi froides sur le Caillou, le Michel Rocard sera bel et bien dans le Pacifique.
__
A l’assaut du Pacifique
Le bateau sera mis à disposition de la communauté scientifique française dans le Pacifique Ouest et dans l’océan Austral. Première escale : la Nouvelle-Calédonie ! Il sera basé à la Nouméa, de mars à novembre et pourra opérer les campagnes actuellement effectuées par l’Antéa dans le Pacifique Ouest. Il voyagera de la Papouasie Nouvelle-Guinée à la Polynésie française. Ces campagnes portent notamment sur l’impact du changement climatique sur les écosystèmes tropicaux, des micro-plastiques sur les coraux, et sur l’évolution des atolls et des lagons.
A la fin du mois de novembre, le Michel Rocard mettra le cap sur Hobart, en Tasmanie. Pendant l’été, de décembre à février, il sera plus précisément en mer d’Urville. Il s’agit très exactement de la zone de l’océan Indien qui borde la terre Adélie en Antarctique. Les scientifiques mèneront des campagnes pour étudier notamment la circulation méridienne de retournement de l’Antarctique, la biodiversité de l’océan Austral ou encore les rétroactions entre océan et cryosphère.
Mesurant près de 70 mètres de long, le bateau sera capable d’accueillir une vingtaine de scientifiques et de déployer des engins sous-marins comme le robot téléopéré (ROV) Ariane ou le robot autonome Ulyx. Les spécifications techniques du navire seront précisées en concertation avec les communautés scientifiques utilisatrices. A noter dans le calendrier : la mise en service devrait pouvoir se faire à l’horizon 2025. En tout cas nous, on l’a noté dans le calendrier.
__