© Mobula Diving

Les clubs de plongée ne manquent pas sur le Caillou et, parmi eux, Mobula Diving, établi à Boulari depuis 2021. Maxime Josnin en est son gérant. Il incarne la tranquille assurance de ceux qui savent nager dans les courants de la vie, de ceux qui se laissent porter et qui gardent confiance, malgré les flux et les tempêtes. 

A l’instar des raies éponymes, il a passé son enfance à se mettre à leur place et a ainsi développé une passion pour l’océan. De ses souvenirs d’enfant à sa profession-passion, Maxime est un plongeur émérite qui vit la plongée comme une découverte et un apprentissage quotidien… 

Mobula
Drôle de raie ! © Yves Fontanau

__

L’écume de l’enfance : de la surface à l’immersion 

Mobula
À l’ancienne ! © Maxime Josnin

Dans le monde merveilleux de la plongée, chaque bulle d’air raconte une histoire et celle de Maxime commence bien avant qu’il ne saute dans l’océan. Tout a débuté avec son grand-père qui s’épanche sur ses parties de pêche à la ligne. Rapidement, il attrape la canne et commence à développer un vif sens de l’observation. Ainsi, peu à peu Maxime visualise le poisson sous l’eau : sa façon de nager, sa position, ses mouvements, sa manière de mordre à l’hameçon… Une part d’intrigue l’attire déjà dans ce monde englouti qui sera également largement alimenté par sa grand-mère. En effet, c’est envouté par les récits de plongée et fasciné par les trésors aquatiques qu’elle retirait de l’océan que Maxime accroît encore un peu plus son attirance pour le Grand Bleu. Entouré par des équipements de plongée « vintage » accrochés dans le garage, il se met à rêver…

Le cadre est posé, les fondations solides mais le futur plongeur n’est encore qu’à la surface de sa propre découverte. Le pas est franchi au début de la vingtaine lorsqu’il commence à « buller » dans une piscine. Pas de courant pour l’instant mais une première formation dans le petit bassin, détendeur en bouche et bouteille sur le dos. Petit hic, ce n’est qu’à la fin de cette première année d’apprentissage que le plongeur en « herbier » se retrouve dans le grand bain avec une première immersion carrément… loupée ! 

En effet, Maxime n’arrive pas à passer les paliers ; ses oreilles le font souffrir le martyr et son nez commence à saigner. Retour sur le bateau, sous la pluie, et sur une mer agitée pendant que son moniteur et ses camarades poursuivent leur immersion.

« Je me suis senti abandonné, un peu à la dérive, surtout quand mon moniteur m’a dit que la plongée n’était pas faite pour moi. Dur, dur comme première plongée… ».

Maxime, un coup dans l’eau !

Mais Maxime persévère, il change de club, « redouble » et, quelques années plus tard, après une virevolte au somme de la vague, la Mobula se retrouve avec les trois premiers niveaux dans sa banane étanche. Après avoir acquis ces trois certifications, une houle tranquille l’entraîne alors vers le milieu professionnel… Le premier cauchemar sous l’eau est déjà loin dans son sillon !  

__

Courant et contre-courant de la vie d’adulte : plongée en profondeur

Dans le tumulte de la vie, il suffit d’un coup de palme pour changer la donne. Pour notre intrépide plongeur, le courant l’emporte à nouveau vers Cap-Breton, auprès de Jean-Marc, un de ses amis qui se lance dans l’ouverture d’un club de plongée. Une collaboration naît entre les deux hommes et Jean-Marc le pousse à passer son monitorat. D’une certification à l’autre, notre « homme-raie », porté par le flot de l’énergie de Jean-Marc et par l’activité du club, en devient le gérant. 

Ça y est, il est piqué par le l’oursin, pas uniquement celui de la plongée, mais par celui de la gestion d’un club. Armé de son brevet de moniteur et de son masque de plongée, il entreprend un tour du monde aquatique pour explorer les profondeurs où s’établir. Motivé par son envie de découvrir les océans du monde, il fait le sous-marin aux quatre coins du monde bleu. De la Thaïlande au Mexique, en passant par Sumatra, Mayotte et Madagascar, il ne se laisse pas submerger par les nombreux défis qui se présentent à lui. Il a appris à nager à contre-courant, comme les animaux marins qu’il aime tant observer… 

En 2016, Maxime pose son détendeur sur le Caillou après avoir fait la connaissance d’un club local lors du salon international de la plongée sous-marine à Paris. Convaincu que la boussole lui indique la Nouvelle-Calédonie, Maxime quitte tout pour venir s’y installer. Quinze jours après son arrivée, patente en poche, il commence à travailler pour tous les clubs de la place. Mais, alors que Mobula Diving devient un projet concret, la COVID pointe le bout de son nez. Malgré un maelström tropical pour lancer son business, le plongeur persévère et ouvre son club de plongée « Mo » bile à « Boula »ri en 2021. Vous l’avez…?

Mobula
Le Gainsbourg des profondeurs… © Mobula Diving

­­__

Le tourbillon de la nature : calme et observation 

Pour notre plongeur passionné, l’accalmie arrive enfin. Le voilà seul maître à bord, lui qui aime tant la nature entre en contemplation des éléments qui l’entourent.

« Je me sens plus connecté à l’environnement avec le métier que je fais, notamment à la météo et aux saisons. Ce sont elles qui me guident tous les jours. ».

Maxime, contemplateur de la vie marine

Et quand il plonge, il se sent « sur une autre planète ». C’est ce sentiment-là qu’il nous dit vouloir partager avec ses clients. 

Mobula
Petite sortie du mois de janvier © Mobula Diving

Dans son activité, le rapport humain est désormais devenu une motivation première. S’il aime trouver de nouveaux spots et les découvrir seul, c’est avec d’autres passionnés qu’il les explore à légers coups d’ailerons. Féru du « silence » qui règne dans les mondes sous-marins et heureux que le filtre du langage ne s’applique que par gestes dans cet univers. Seules comptent les sensations et la connexion avec les animaux marins

Le moniteur met donc un point d’honneur à n’accompagner que de petits groupes lors de ses excursions et à ne pas faire de sorties uniquement pour des baptêmes. L’aventure est bien plus excitante dans ce « flow » et ses palanquées semblent plus détendues, plus réceptives quand elles sont réduites… Ainsi, c’est dans ce tourbillon de l’élément bleu que Maxime est passé du petit chasseur de poissons de son enfance, à un admirateur adulte des grands squales. Ce n’est surement pas pour rien que ce club se nomme d’après le nom d’une raie géante

Mobula
Les grands squales sont ses préférés… © Mobula Diving

__