Plongée, trail, cata, apnée, kite, pêche au harpon, parachute, Va’a, kayak, régate… La Nouvelle-Calédonie est un trésor pour les amoureux de la nature. Une nature resplendissante et unique au monde que l’on peut approcher grâce aux savoir-faire de multiples prestataires engagés qui nous font découvrir leurs passions. Dans cette série d’articles, la rédac’ mène l’enquête et part à la découverte des activités les plus folles du Caillou. On vous raconte…

Dans ce nouvel épisode de notre petite série de baroudeurs du Caillou, nous voici en expédition dans le grand Nord, à quelques encablures de la bourgade de Ouegoa. En ce long week-end férié de novembre, la rédac’ a décidé de tenter l’aventure « Balabio » en compagnie de Ricky et sa clique de joyeux trublions. La mission qu’on a acceptée, c’est d’aller taper l’incrust’ sur le petit campement de Willou, au nord de l’île Balabio, grâce à la team de Tarap Destination. Spoil alert : du kiffe, du kiffe, du kiffe ! 

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Rendez-vous en terre inconnue…

5h de tuture from Nouméa to Ouegoa et une route toute en douceur, seulement ponctuée d’un arrêt à Koumac pour charger quelques plaquettes de boîtes vertes et une ou deux quilles de pif ; sur « l’autoroute du kiffe », les deux doigts décollés des volants en guise de bienvenue nous indiquent qu’on arrive bientôt dans cette ancienne commune minière où l’or, le cuivre, puis le nickel, ont sédentarisé des populations depuis près de deux siècles. Mais trêve d’histoire, on n’est pas une émission de Stéphane Bern. L’accueil nocturne chez Richard Martin – AKA Ricky Martin pour les intimes – est royal : petits bungalows au calme, douche avec vue sur la chaîne montagneuse, barbecue gargantuesque et le verbe chantant du proprio qui, entre deux vannes, nous annonce le programme des quatre prochains jours. 

Au petit matin, après une nuit réparatrice, nous voilà embarqués dans le « mule de Tonton Ricky » avec glacières, cannes, affaires et autres outils de survie. Mise à l’eau sur le Diahot, « seul fleuve classé de Nouvelle-Calédonie », et traversée à pleins gaz sur le Dawa Express, la confortable embarcation de notre hôte volubile ; sur les rives, la végétation sèche laisse bientôt place aux mangroves géantes qui dessinent leurs verdoyances dans l’azur du ciel, le tout sur un fond d’ocre montagneux. Tableau de maître, nature vierge et promenade fluviale pour la petite heure de traversée en direction du lagon. Soudain, l’estuaire apparaît et nous expulse vers les déclinaisons de bleus lagunaires. Les visages rayonnent, Ricky enchaîne les anecdotes et les 225 chevaux rasent les « têtes jaunes » de corail qui affleurent parfois à la surface. 

On décide de mettre un petit coup de traîne pour faire durer le plaisir et espérer chatouiller deux, trois tazars suicidaires qui auraient l’idée saugrenue d’un petit snack de déjeuner. On ne se leurre pas vraiment, baigner les leurres fait partie du plaisir et nous aide déjà à ralentir le temps qui semble s’étirer à mesure que nous approchons du rivage. Sur le campement, Captain Willou nous attend et c’est une chaîne humaine qui débarque les affaires sur l’île où sont installées tentes et matelas et où les marmites fument déjà sur le feu de bois. Dans un tonneau étêté, la demi-douzaine de crabes de Maïté attend son jugement et, accroché à une branche, une épaule de cerf finira bientôt en ragoût. Ni une, ni deux, la team sort les chaises de camping et les cannettes de la glacière. Face à nous, le lagon nord étincelle sous les rayons du soleil, rendu aussi limpide qu’un lac par le pétole qui nous suivra pendant tout le week-end. Tant pis pour les kites, tant mieux pour le PMT ! 

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Jardins de corail et nuées de juvéniles à Balabio

Salade de cerf et de poisson, crabes « bien pleins« , riz, concombre et carottes râpées pour un déjeuner express aussi « bio » que la dernière syllabe de l’île. Océane, Noah, Willou et Ricky seront nos guides pendant le séjour et les deux boats suréquipés, nos destriers chevaucheurs de lagune. On embarque avec cannes, fusils, masques, palmes et tuba, tartinés de crème solaire sous nos casquettes et lycras pour un virée à l’est de l’île. Plouf, plouf dans un jardin de corail au milieu des tortues, des pointes blanches, des juvéniles et autres faunes et flores sous-marines. Ça pique de la saumonée à foison, ça sort deux langoustes porcelaine qui traînaient sous les « parasols » et ça navigue d’un spot à l’autre, au gré des humeurs de l’équipe. Ricky et Willou sont aux petits oignons avec l’intime envie de nous faire kiffer. Le moindre désir est étudié. Le premier boat va beacher au nord de Balabio quand l’autre poursuit sa mission snorkeling. 

Fin d’aprèm et retour sur le campement pour déguster les crabes, langoustes et autres petites marinades des chefs Willou et Ricky, pendant qu’Océane, quatorze piges au compteur, nous fait la discussion. Après une journée active, les bâillements pointent leur nez mais un somptueux lever de lune retarde le calage dans la tente. Autour de nous, l’île nous offre les murmures d’une nuit isolée des Uns et des Autres. Reste encore cette lune trois-quarts pleine qui éclaire le ciel étoilé à travers la moustiquaire… Glamping with a view !  

La voix chantante de Ricky ouvre une nouvelle journée de kiffe sur l’île Balabio, située à proximité du canal Dewarenne, face à la baie d’Harcourt. Squattée par les habitants de Poum autant que par ceux de Ouegoa, l’île était autrefois habitée par des hommes et du bétail, mais elle est désormais désertée, seulement dérangée par quelques veinards des environs qui peuvent y chasser cerfs, cochons, canards et autres bébêtes qui plairaient pas mal aux affamés de Koh Lanta. De notre côté, on quitte le campement vers 9h pour passer le canal entre « Petit Balabio » et son frangin afin de rejoindre la doublette d’îlots Saint-Phalle. Ces deux-là sont lardés de bancs de sable et recouverts de pourpiers qu’on prend le temps de ramasser pour un prochain apéro. Apparemment, ces halophytes rendraient intelligent et la petite troupe d’excités que nous sommes en aurait bien besoin… Au programme de cette journée chargée : grillades de saumonée sur lit de crudités et sieste sur une bouée flamand rose à l’ombre du bateau. On redémarre en milieu d’aprèm pour recommencer la tournée des jardins de coraux et piquer le repas du soir. Quand on aime, on ne compte pas… 

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J’<3 le Nord 

L’horizon se noie dans le lagon et le Dawa Express glisse à sa surface en croisant ici un requin citron, là une pastenague et là encore quelques aiguillettes qui ricochent devant le bateau. Apéro sunset sur la pointe du campement, Ricard en main, Richard en cuisine. La team émerveillée n’a de cesse de kiffer cette fin de journée avant d’aller engouffrer un ragoût de cerf, des beignets de crabes et autres facéties culinaires que Willou n’a de cesse de préparer. Côté régal, 100%. Côté service, tout pareil. Et côté bonne ambiance, les blagues « frigidaires » de Ricky agrémentent l’expérience humaine. Bref, ces deux journées sont passées à la vitesse de la lumière, comme suspendues dans le temps de ce Nord qui a bien plus à offrir que des idées reçues et autres préjugés qui vont parfois bon train dans les bouches du Sud. 

Au petit matin, le campement s’agite pour le départ ; cette dernière journée en mer débute par un PMT. Deux mètres de fond, patates ici, herbiers là et, à quelques coups de palme, une énorme souche coincée au beau milieu du lagon. Les piafs posés sur ses branches semblent inviter à plonger dans les eaux claires. Face aux masques, une dizaine de requins tournent dans cette nurserie de juvéniles. Visi au top, ados citron, petits pointes blanches et bébé gris semblent aussi étonnés que nous par cette visite improvisée. Ricky remonte à bord, lève l’ancre et nous emmène vers « son » autre spot, la drôlement nommée « Pam », où nous dégustons une salade de trocas accompagnée d’une fin de ragoût de cerf et de quelques pâtes. Le festin invite à deux options : grimper sur l’un des sommets environnants pour admirer le point de vue ou… se caler une grosse sieste sur la natte disposée à l’ombre. Il est 15h lorsque nous retrouvons le longiligne Diahot pour rentrer au « Camping Tarap Destination », rejoindre les bungalows et s’attarder sous une bonne douche chaude. 

Après un petit temps calme pour l’équipe, Ricky débarque avec son « mule », un genre de buggy tout terrain sur lequel on embarque pour une dernière aventure. A travers les plaines de niaoulis, au détour des chemins parsemés de plantes endémiques, on déboule sur quatre roues motrices en chantant à tue-tête. Montée, descente, montée, montée et, perchés tout là-haut, Ricky nous offre un dernier moment de félicité : un sunset sur une magnifique terrasse « faite main » et construite face à la chaîne montagneuse de Tiebaghi et au pic d’Arama. C’en est presque trop et si la brigade du kiffe passe nous contrôler, cette fois c’est certain, on prend perpèt’ ! La nuit laisse enfin échapper ses ribambelles d’étoiles pendant que nous saluons l’organisation de ce séjour incroyable en échangeant avec le patron des lieux et en le remerciant mille fois. Son incroyable talent et ceux qui l’entourent nous ont offert un moment d’éternité qu’on n’est pas près d’oublier !

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Merci Ricky !

Qu’ajouter de plus à cette expérience aussi humaine que naturelle, aussi gustative que traditionnelle ? Les mots ne suffisent sûrement pas pour décrire ces quatre journées mais nous espérons qu’ils vous donneront tout de même l’envie d’aller rendre visite à Ricky et Cie dans ce Nord trop méconnu où bat l’autre cœur de la Nouvelle-Calédonie

Balabio, Saint-Phalle, Pam : trois noms peu communs mais bien propres pour se créer des souvenirs. Conclure ce retour d’expérience paraît bien délicat tant l’aventure nous a séduit. Il ne reste sans doute plus qu’à remercier Ricky pour la mille et unième fois et à lui adresser ce dernier hommage : Richard Martin, ne change rien, nous comptons les jours jusqu’à notre prochaine visite ! 

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Un grand merci à toute l’équipe qui a rendu ce séjour inoubliable : Ricky, Willou – AKA Leif Right -, Océane, Noah, Maïté, Fabienne, Guillaume et tous ceux qui, de près ou de loin, redonnent ses lettres de noblesse au tourisme calédonien.