ÉPISODE #10 – Une journée dans les Pléiades Sud d’Ouvéa avec Moague
Plongée, trail, cata, apnée, kite, pêche aux gros, parachute, kayak, randonnées… La Nouvelle-Calédonie est un trésor pour les amoureux de la nature. Une nature resplendissante et unique au monde que l’on peut approcher grâce aux savoir-faire de multiples prestataires engagés qui nous font découvrir leurs passions. Dans cette série d’articles, la rédac’ mène l’enquête et part à la découverte des activités les plus folles du Caillou. On vous raconte…
Après cette belle fête de la mandarine à Canala, la rédac’ a pris son envol vers Ouvéa, « l’île la plus proche du paradis », pour sillonner de part en part ce petit morceau d’Eden. Et c’est quelques encablures après le(s) pont(s) de Mouli qu’elle a enfilé son slip de bain pour rendre visite aux manta, taper la « discute avec les grands-pères » et grignoter du coco grillé sur un îlot. Retour sur une journée déclinée en camaïeu de bleus…
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Ouvéa, « l’île la plus proche du paradis »
Surnommée par l’écrivain(e) Katsura Morimura « l’île la plus proche du paradis » dans les années 70, cet écrin de nature est également un havre de paix où le temps s’arrête… Barrée de nord en sud par ce qui ressemble fort à la plus belle route du monde qui longe ses kilomètres de plages de sable vanillé, l’île parle deux langues, « l’iaaï » et le « fagauvea » et abrite trois districts coutumiers : Saint-Joseph, situé au nord de l’île, Fayaoué au centre et Mouli, pour toute la partie sud. Peuplée d’environ 3500 âmes, Ouvéa est une carte postale à elle toute seule !
De notre côté, c’est avec Ernest, le fiston Moague, gîte situé dans la tribu de Mouli, que nous avions rendez-vous, à 8h30 presque pétantes, pour un coup de moteur en direction des Pléiades sud. Accompagné de sa « bande », Ernest embarque une douzaine de passagers à bord sous un ciel azur dont l’horizon se mêle volontiers aux confins du lagon. Première étape, un petit coup de PMT dans « le spot à raies manta ». Malheureusement, ces majestueuses dames ne sont pas au rendez-vous à la différence d’un groupe de « grands-pères » gris qui encerclent bientôt notre petit groupe de nageurs. Faut dire que nos hôtes en profitent pour chasser notre déjeuner ce qui nous excite autant que les requins…
Un petit coup d’hélices plus tard, nous voici bientôt débarqués à trois brasses de l’îlot Gee que nous rejoignons à la nage en compagnie d’une raie aigle curieuse et d’une foultitude de petites nageoires irisées. Sur la plage, Patrice a les choses déjà bien en main : le feu est rapidement allumé, les cocos sectionnés et vite grillés, le petit faré produit son ombre et on n’attend plus que les poissons pour les déposer sur leur dernier lit. Picot, rouget et autres carangues ont été victimes des flèches habiles de nos accompagnateurs et constitueront ce qui ressemble fort à un déjeuner « bio sur sable ». Ne restait plus qu’à siroter une petite « One » bien fraîche à l’ombre des cocos pour boucler la matinée…
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Le ballet des requins
Après avoir si bien mangé, le début d’aprem sombre dans la torpeur ; certains optent pour une sieste réparatrice ou digestive, c’est selon, alors que d’autres enfilent palmes, masque et tuba pour aller tâter du jardin de corail qui affleure sur des centaines de mètres face à nous. Le nez plongé dans le dernier Beigbeder, l’oeil est soudain troublé par une présence à quelques pas du bord ; en effet, un petit « pointe blanche » est venu resquiller les indésirables du déjeuner : les entrailles de nos poissons grillés qui flottaient à la surface l’ont ravi et il nous offre ainsi une petite déambulation salutaire avant de filer vers d’autres mets bien moins préparés.
Alors que la marée baisse à vue d’œil, la bande nous signale un départ imminent. L’équipe remonte à bord alors que les quatre ouvéens guident le bateau pour éviter de râcler les magnifiques coraux multicolores qui atteignent parfois la surface. Après un ou deux « gratte, gratte de coque », notre embarcation reprend la mer en direction de l’îlot Gece. A peine arrivées, les vibrations du moteur ont d’ores et déjà attiré trois, quatre gris venus grapiller un peu de nourriture. Dans l’eau cristalline, les sharks s’effleurent en mode natation synchronisée, à dix centimètres à peine de la coque, et nous offrent un ballet naturel d’excellente facture. Merci les grands-pères !
Alors que le soleil commence à décliner, le vrombissement des chevaux reprend en direction du trait de côte paradisiaque. A côté de l’îlot familial, nous croisons l’annexe d’un catamaran qui a posé son ancre face à la grande chefferie du sud. Ni une, ni deux, les « intrus » sont sommés de remonter à bord de leur gonflable et d’aller chasser ailleurs pour voir si l’eau est plus bleue. Faudrait quand même pas piquer le bon poisson « 100% certifiés sans gratte » de la tribu sans avoir fait une coutume d’arrivée ! Épiphénomène terminé, notre bateau reprend son chemin et rattrape bientôt la magnifique plage où est spoté le gîte Moague. Débarquement effectué, poignées de main et remerciements tous azimuts avant de distiller un petit « ÖTINA YOUNY UT ÂU OLETI » !
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