Cette semaine, la mangrove a été mise sous les feux des projecteurs ! Ce mardi 30 avril, lors d’une conférence de presse à la Maison de la Biodiversité, a eu lieu la signature de la convention cadre de partenariat pour contribuer à la préservation de la mangrove. Écosystème encore trop méconnu, ce nouvel engagement a pour objectif de fédérer les villes du Grand Nouméa autour de sa sauvegarde.

Ici, c’est la province Sud qui est à la barre avec le pilotage du « Plan d’Action Mangrove 2030 », qui a débuté par un temps de travail en novembre 2022. Cette première brique a permis d’aboutir à la signature de cette convention entre les villes de Nouméa, de Dumbéa, du Mont-Dore, de Païta, l’UNC et la province Sud. Comme on dit, « l’union fait la force » !

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Du beau monde pour la mangrove

Rarement appréciée à sa juste valeur, cette formation végétale présente dans les zones littorales de la Nouvelle-Calédonie a pendant longtemps été la cible d’une urbanisation grandissante. Souvent victime de préjugés, son rôle n’est pourtant pas à prendre à la légère, que ce soit d’un point de vue environnemental ou dans l’équilibre des écosystèmes. Les études scientifiques menées à ce sujet ainsi que les actions de préservation de ces dernières années ont permis de redorer -un peu- son blason.

La conférence a débuté par une introduction de Philippe Blaise, premier vice-président de la province Sud, pour lancer l’officialisation de ce partenariat. Autour de lui, étaient réunis les représentants des différentes parties prenantes. Un casting à ne pas piquer des hannetons avec la présence d’élus et de conseillers des différentes communes signataires : Nouméa, Dumbéa, Païta et le Mont-Dore, ainsi que de l’UNC, représentée par Cyril Marchand, Professeur des universités en charge des partenariats, des transferts, de la valorisation et de l’innovation.

mangrove
Une dream team au complet – De gauche à droite : Gérard Piolet premier adjoint à la ville Dumbéa, Pascale Servent adjointe ville Nouméa, Philippe Blaise, Cyril Marchand, Sonia Clavel conseillère déléguée à la marie Païta , Olivier Berthelot adjoint à a ville du Mont-Dore © NeOcean

L’enjeu principal semble simple : permettre une vision globale et partagée des initiatives menées dans les actions de préservation et de réhabilitation de la mangrove. Ce rassemblement des forces vise à créer des synergies, que ce soit au niveau du financement des initiatives ou du suivi scientifique, afin de valoriser ce patrimoine qu’est la mangrove.

« Il est important d’encourager et de mettre en valeur les actions autour de ce patrimoine exceptionnel, notamment dans le cadre d’une stratégie de développement du tourisme vert.»

Philippe Blaise, stratège hors pair

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Par quel bout la prendre ?

Vous l’aurez compris, connaître la mangrove et agir pour sa préservation est au cœur de cette nouvelle initiative. Pour passer à l’action, cinq objectifs ont été identifiés :

  • Le partage des informations
  • La sensibilisation des citoyens et des élus
  • La réalisation de diagnostics socio-environnementaux
  • La réduction des impacts liés à l’activité humaine
  • L’anticipation des effets du changement climatique

Cette liste ambitieuse pourra compter sur un comité de suivi présidé par Cyril Marchand pour accompagner les projets en cours et fédérer les différents acteurs impliqués autour de cette thématique.

« En 25 ans, l’image de l’écosystème a évolué et chacun a pris conscience de son importance pour la biodiversité, la filtration des eaux usées et sa capacité à piéger les gaz à effet de serre. En Nouvelle-Calédonie, en tant que pays riche en savoirs et en ressources, nous nous devons d’être exemplaires, notamment dans la gestion de l’environnement. Bien que des progrès aient été réalisés au cours de ces 25 dernières années, tout n’est pas encore parfait. »

Cyril Marchand, une vision du passé et du futur


En guise de premier acte, deux actions seront au centre des premiers travaux engagés. La première aura lieu à Ouémo, avec le déblayage des digues pour redonner de l’espace à la mangrove, et la seconde à la Rivière Salée, avec la mise en place d’un plan de réhabilitation. En parallèle, une cartographie précise de l’ensemble des mangroves de la province Sud verra le jour en juillet prochain, et la consolidation de l’application ROM se poursuit. Ces actions, ainsi que celles à venir, seront mises en place en concertation avec les structures et associations concernées. Même si elles n’ont pas signé cette convention, elles revêtent une grande importance, comme l’a souligné Philippe Blaise, notamment pour la mobilisation citoyenne.

Œuvrer ensemble pour l’avenir de la mangrove et sa préservation, tel est l’objectif de ce comité de gestion et, plus largement, de ce « Plan d’Action Mangrove 2030 », afin que, collectivement, elle puisse retrouver ses titres de noblesse.

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