En Nouvelle-Calédonie, les fêtes thématiques sont monnaie courante et mettent à l’honneur les richesses de la Grande Terre… et des îles Loyauté ! Les 23, 24 et 25 juin, c’est sur l’île « la plus proche du Paradis » que se sont déroulées trois journées entièrement dédiées au lagon et à la richesse marine. Pendant trois jours, Ouvéa a célébré son patrimoine naturel, ses produits de la mer et ses pêcheurs, tout en sensibilisant aux enjeux environnementaux.
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Découvrir les richesses du lagon
« Il est frais mon poisson et il est garanti sans gratte » ! Voici la version kanak de la célèbre réplique d’Ordralfabétix qu’on aurait pu entendre ce week-end à Ouvéa. En effet, le week-end dernier se tenait, dans la tribu de Mouli, la 14e édition de la Fête du Lagon. Une nouvelle occasion de célébrer ensemble les richesses issues de la mer et des populations locales. Traditionnellement appelée « fête du poisson », cette célébration se veut surtout un moyen de promouvoir et de valoriser les activités des pêcheurs, tout en sensibilisant le public à la préservation de l’environnement et du lagon en particulier.
Une trentaine de stands avaient été mis en place dans le sud de l’île : une scène pour les troupes de danse et de musique traditionnelles, des stands de restauration, des stands d’associations, des démonstrations d’artisanat, un marché… Mais aussi des activités proposées par le Centre d’animation nautique ou le Comité de fêtes d’Iaai ainsi que l’élection de Miss Lagon et de Miss Iaai. Il y en avait pour tous les goûts ! Même les sportifs ont trouvé chaussure – de running – à leur pied en participant au Trail Air Calédonie de Challenge Organisation pour la première fois sur l’île. Pourtant, les stars de ces trois journées sont restées les mêmes : les poissons du lagon ! En effet, plusieurs concours de pêche ont été organisés, que ce soit de nuit ou à la traine, permettant la vente de plusieurs dizaines de kilos de poissons.
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« Ma biodiversité, c’est mon identité, je dois la préserver ».
Voilà le thème qu’avait cette quatorzième fête du lagon. L’identité de l’île passe en effet par ce qui se trouve sous la surface de l’eau dont les populations locales dépendent largement pour se nourrir. Ainsi, dès le vendredi, il était possible d’acheter du poisson pêché la veille et de goûter les spécialités culinaires préparées par les habitants de la commune. C’est le bec-de-cane « maleuleu » qui été au cœur de la plupart des préparations culinaires. Poisson emblématique apprécié pour son goût, il était à toutes les sauces : en curry au coco, en salade, sous forme de brochette, frit, fumé ou en beignets… De quoi ravir nos papilles de gourmands-gourmet !
L’occasion, pour d’autres spécialistes – scientifiques cette fois -, de présenter leur travail à propos des suivis de poisson et de revenir sur la nécessité de protéger la ressource. En effet, Calvin Paladini, chargé de mission au sein de l’Observatoire des Pêches Côtières, a rappelé samedi l’importance de travailler avec les pêcheurs locaux. D’autre part, l’association Pala Dalik, très impliquée dans la protection des récifs coralliens, a pu sensibiliser le public aux richesses du lagon et ce, de manière ludique : grâce à un casque de réalité virtuelle, les curieux pouvaient découvrir ce qui se trouve sous l’eau. Enfin, la journée du dimanche a été consacrée au changement climatique et à la montée des eaux, problématique qui touche particulièrement les habitants d’Ouvéa.
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« L’île la plus proche du Paradis » ?
C’est tout du moins le nom du livre de la Japonaise Katsura Morimura, écrit en 1966 après son passage sur l’île. Elle avait particulièrement mis en avant les rapports chaleureux entretenus avec les habitants de Iaai. Car c’est ce qui fait la principale richesse de cette île : l’accueil réservé à tous les visiteurs, tout particulièrement pendant cette fête. Et tant pis si l’île des Pins lui jalouse le surnom…
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