En partenariat avec Michael Field
Episode #2 – Le sous-marin japonais I-17
Les fonds sous-marins du lagon, et plus globalement du monde, recèlent des trésors à en faire pâlir les pirates les plus cupides… Au fond des océans règnent les vestiges de notre passé mais également les stigmates de l’activité humaine. Dans cette série d’articles, NeOcean, accompagné du petit robot d’Island Robotics, partent à la découverte des insolites merveilles qui dorment dans les profondeurs sous-marines. Embarquez pour un voyage 1000 lieues sous les mers…
Dans le premier épisode, nous partions sur les traces du Douglas C-47, un avion perdu dans la baie de Nakety. Aujourd’hui, c’est le sous-marin japonais I-17 que nous poursuivons. Coulé lors de la Seconde Guerre mondiale, il reste encore introuvable dans les profondeurs des eaux de la Nouvelle-Calédonie…
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Un théâtre naval d’opérations militaires
Août 1943. La Seconde Guerre mondiale s’est largement étendue dans l’Océan Pacifique entre les Japonais et les États-Unis et leurs alliés. Depuis mars 1942, les Américains sont installés sur le Caillou pour en faire leur base de défense et de contre-attaque. Ils repoussent d’ailleurs les Japonais lors de la bataille de la mer de Corail en mai 1942, freinant alors l’avancée japonaise dans le Pacifique Sud.
Pourtant, la puissance nipponne reste dans la zone et envoie régulièrement des sous-marins dans les eaux alliées pour des missions de surveillance et de sabotage. Le sous-marin I-17 fait partie de ces navires submersibles guerriers par excellence. Sa mission était de couler le plus de bateaux ennemis possible. Mis en service en 1941, il a participé à l’attaque de Pearl Harbor puis à des attaques de navires américaines les mois qui suivent. Il est doté d’un hangar étanche, lui permettant d’embarquer un hydravion et six torpilles. À son bord, cent-six hommes peuvent embarquer.
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Le I-17 touché, coulé !
Ainsi, en août 1943, le sous-marin japonais était présent dans les eaux calédoniennes et avait pour objectif d’empêcher le ravitaillement des Alliés. Le matin du 19 août, il était en patrouille, au sud du Phare Amédée. Cette mission de surveillance s’effectue grâce à l’hydravion à son bord. Pourtant, ce dernier ne passe inaperçu et les Américains lancent une opération militaire afin de localiser le sous-marin. Le I-17 est repéré par le navire néo-zélandais HMNZS Tui puis par deux hydravions américains qui le prennent pour cible.
Ce sous-marin long de 114 est difficilement manœuvrable. Sous l’eau, il avance à une vitesse de huit nœuds et à la surface à une vitesse de vingt-trois nœuds. Une fois repéré, il lui était difficile de s’échapper. Forcé de remonter à la surface après avoir été touché, le sous-marin fut victime d’autres attaques coordonnées du Tui et des avions, provoquant ainsi son naufrage, vers 18h. Seuls six survivants des cent trois Japonais à bord survirèrent à l’attaque. Lors de leur détention, ils racontèrent l’histoire à Jo Toyoda, un aviateur japonais emprisonné, à qui ils confièrent leur histoire…
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Localiser l’épave disparue du I-17
À la fin de la guerre, le lieutenant Jo Toyoda devint le conteur de cette histoire. En 1973, il revient même en Nouvelle-Calédonie pour tenter une expédition afin de retrouver le sous-marin et offrir des funérailles aux quatre-vingt-dix-sept naufragés. Pourtant, les recherches restèrent infructueuses, et l’épave reste introuvable.
Cela est dû notamment à la difficulté de localiser précisément une zone d’échouage. Si l’épave du I-17 a coulé à une cinquante de kilomètres au sud de Nouméa, elle n’a surement pas suivi une direction verticale, agrandissant alors le champ des recherches. Les chasseurs d’épaves font aussi face à une autre problématique : celle de la profondeur et de la pression. La zone dans laquelle le submersible a sombré, pourrait se trouver à plus de 1000 mètres sous la surface, obligeant les archéologues à utiliser des robots sous-marins.
De nombreuses personnes s’intéressent toujours à la recherche du I-17. Et notre petit doigt nous dit qu’en Calédonie, le projet intrigue aussi. 2023 marque les 80 ans du naufrage du submersible : des associations telles que le Musée maritime et Fortunes de Mer restent toujours intéressées pour retrouver cette épave. Des entreprises privées, telles que Island Robotics ou Abyssa pourraient être à même d’apporter leur expertise robotique pour retrouver ce sous-marin. Enfin, un projet de l’Ocean Hackathon 8 porte sur le sujet ! De quoi trouver de nouveaux éléments sur le I-17…
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