On ne le répètera jamais assez mais les récifs coralliens abritent un quart de la vie marine et contribue au bien-être et aux moyens de subsistance de plus d’un milliard d’êtres humains dans le monde. Cependant, leur survie est constamment menacée par divers facteurs tels que la surpêche, le développement côtier et le réchauffement des océans. Dans ce contexte, surveiller l’état de ces récifs est crucial.

Dans cette surveillance, la cartographie des écosystèmes est une étape fondamentale dans de nombreuses initiatives scientifiques et de conservation. Une en particulier, lancée il y a quelques années, vient d’être mise à jour. Elle révèle alors une estimation plus haute de la couverture corallienne dans le monde : une bonne nouvelle pour nos écosystèmes marins !  

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+ 25% de récifs coralliens 

Cette bonne nouvelle découle d’un projet existant depuis plusieurs années, le « Allen Coral Atlas ». Ce dernier, réalisé en partenariat avec Paul G. Allen Philanthropies, Planet, l’Arizona State University, l‘Université du Queensland, la National Geographic Society et Vulcan, vise à cartographier tous les récifs coralliens peu profonds à travers le monde, notamment dans les zones tropicales

Ce projet a été rendu possible par les cent cinquante satellites de Planet Labs, qui balaient le globe d’un pôle à l’autre. Ces petits satellites prennent des photographies haute résolution la surface de la Terre, bande par bande, donnant un rendu de cinq mètres par pixel. Cette qualité permet de cartographier, grâce à de l’intelligence artificielle, les récifs coralliens tropicaux avec une précision jamais égalée. 

Aussi, pendant plusieurs années, des millions d’images ont été prises et analysées par des algorithmes afin de dresser une cartographie la plus précise possible, notamment à une échelle très fine. Grâce à cette technologie, de nouveaux récifs coralliens ont été répertoriés, notamment en Indonésie et en Australie. Et il n’est pas question de quelques récifs isolés, mais bien d’environ 25% de plus de surface, soit 348 361 kilomètres carrés ! Bien que ce soit une estimation globale, c’est une augmentation significative qui suppose surtout une richesse biologique supplémentaire

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Une cartographie qui sert de système d’alarme

Pala Dalik
Coucou le RORC © Pala Dalik

Jusqu’à présent, aucun système n’avait encore réussi à créer une cartographie mondiale détaillée fournissant des détails précis au niveau local. En effet, une des questions essentielles mais largement méconnue dans le domaine de l’écologie des récifs concerne la quantité de corail présente dans les récifs de la planète. Tout l’enjeu était donc de dresser un panorama global de ces réalités locales et régionales

En effet, en construisant une méthodologie simple, transparente et reproductible, il devient alors possible de centraliser toutes les données et de les traiter pareillement dans une logique de compréhension globale de ces écosystèmes. Comprendre la composition et la distribution des récifs coralliens à une échelle locale devraient amener à une amélioration de leur protection. Mieux on connait, mieux on protège ! Ainsi, cette estimation à la hausse de l’étendue corallienne réelle offre un rayon d’espoir face aux défis environnementaux actuels. 

En effet, les cartes représentent un instantané crucial de la santé de nos coraux, permettant une surveillance précise des changements au fil du temps. Elles jouent ainsi un rôle essentiel auprès des chercheurs et des responsables politiques afin de réagir rapidement aux signes de détérioration. De plus, ces données précieuses sensibilisent le public et les décideurs politiques à l’importance vitale des récifs coralliens, mettant en lumière les avantages écologiques, économiques et sociaux qu’ils offrent. Ainsi, l’Allen Coral Atlas va au-delà de la simple cartographie des récifs, fournissant une plateforme dynamique pour catalyser une action globale en faveur de la préservation de ces écosystèmes marins cruciaux. 

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